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Au Plaza: Hervé Masson, plongée dans sa période rose

24 septembre 2019, 08:35

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Au Plaza: Hervé Masson, plongée dans sa période rose

Troisième et dernière exposition marquant le centenaire de la naissance d’Hervé Masson, du 26 septembre au 12 octobre au Plaza. En guise d’avant-goût, Bernard Lehembre, biographe du peintre et commissaire de l’exposition nous commente trois œuvres de «la plus belle période» d’Hervé Masson.

Célébrer le centenaire d’Hervé Masson. Sans refaire la rétrospective qui lui avait été consacrée en 2005. C’est dans cette perspective qu’aura lieu la troisième et dernière exposition du cycle Masson, commencé en début d’année. Rendez-vous du 26 septembre au 12 octobre, au Plaza, pour voir Hervé-Masson, l’apogée d’un peintre.

En 30 tableaux, l’exposition montre la plus belle période d’Hervé Masson, explique Bernard Lehembre, biographe de l’artiste et commissaire de l’exposition. Il s’agit de sa production de 1959 à 1969. Dix ans pendant lesquels le peintre était sous contrat avec la galerie Bernheim Jeune. Durant cette période, Hervé Masson a été «libéré des contraintes matérielles», dit le commissaire de l’exposition. Ce qui lui a permis d’aller vers des «voies très audacieuses». Pour aboutir aux «Metaformes». C’est «l’apogée» de sa création. Après laquelle il «va basculer dans la bataille politique».

Tableaux commentés

Bateau et grues à Rouen (1961)

Ce tableau illustre, selon Bernard Lehembre, la tendance «orphique» d’Hervé Masson. «L’orphisme est un mot inventé par le poète Guillaume Apollinaire en 1917, pour désigner la peinture de Sonia et Robert Delaunay. Ils ont fait entrer la couleur dans le cubisme.» Bernard Lehembre poursuit : «La construction du tableau se fait par la couleur, pas par le trait.»

Hervé Masson va à Rouen peindre les ports de Normandie. Il passera par Honfleur, Fécamp et Grandville. Pourtant, «Hervé Masson n’est pas un voyageur», explique Bernard Lehembre. Il travaille à l’atelier. Quand il arrive en France en 1949, avec son frère Loys, ils font du camping. «C’est l’atmosphère des premiers congés payés en France.» C’est comme cela que le peintre traverse la côte normande.

Hervé Masson s’y rend en train, «puisqu’il ne conduit pas. Ce n’est pas loin, il peut rentrer après avoir fait des croquis». Dans une lettre à son fils Jacques, il justifie son absence en disant : «J’ai besoin de renouveler mon imagination.»

Les ports lui parlent aussi à cause de Port-Louis. À Maurice, il a commencé plusieurs œuvres inspirées par le port. «La première fois qu’Hervé Masson a quitté Maurice, il avait 30 ans.»

L’Orchestre (1963)

Il existe trois L’Orchestre d’Hervé Masson, tous «très différents». En 1963, Hervé Masson conçoit une exposition thématique intitulée Formes et Metaformes. Il présente une série d’œuvres «audacieuses», où il «s’efforce de renouer avec ses préoccupations ésotériques». Il lit Carl Jung et est «passionné par les archétypes dans l’inconscient». Pour Hervé Masson, s’il y a des archétypes, il y a des «archéformes». Lui ne «veut jamais rompre avec la forme, même quand il approche de l’abstraction». Ce tableau a été présenté à la galerie Michel d’Auberville. Le galeriste est à la base de la rencontre entre Hervé Masson et le sculpteur Shelomo Selinger, «qui a beaucoup contribué à l’initier à la Kabbale juive».

Nu pierre verte (1963)

Il s’agit d’une «metaforme». Le peintre est franc maçon, un martiniste qui, «comme Malcolm de Chazal, pense que derrière l’apparence des choses il y a une vérité et une connaissance plus importantes. Les férus d’ésotérisme y verront d’autres choses», indique Bernard Lehembre.

D’où viennent les tableaux exposés ?

<p style="text-align: justify;">Le commissaire de l&rsquo;exposition, Bernard Lehembre, indique que le galeriste Michel d&rsquo;Auberville est décédé en 2014. Stéphane, son fils, né d&rsquo;une première union, a décidé de vendre des tableaux. Maurice a perdu la donation de 12 œuvres promise par Michel d&rsquo;Auberville, des œuvres issues de sa collection personnelle. Il avait affirmé vouloir en faire don à Maurice, à condition qu&rsquo;une galerie d&rsquo;art nationale digne de ce nom voie le jour. Ce qui n&rsquo;est toujours pas le cas. La National Art Gallery est un bureau administratif, sans espace d&rsquo;exposition.</p>

<p style="text-align: justify;"><em>&laquo;Les tableaux visibles dans l&rsquo;exposition ne sont pas ceux qui étaient destinés à la donation&raquo;,</em> précise Bernard Lehembre. Les tableaux exposés proviennent de la collection personnelle de Michel d&rsquo;Auberville et des fonds de la galerie. Ils ont été acquis lors de ventes qui ont eu lieu en décembre 2018 et janvier 2019. <em>&laquo;Ces œuvres ont été acquises par des collectionneurs à Maurice.&raquo;</em></p>

La galerie Bernheim Jeune d’Auberville

Pendant la Seconde Guerre mondiale, à cause de la persécution des nazis, la famille Bernheim a changé son nom en d’Auberville, explique Bernard Lehembre. Le «véritable découvreur» d’Hervé Masson est Michel d’Auberville. Après ses études d’art, il veut relancer la galerie familiale. Il commence par organiser un salon de la jeune peinture. La première édition a lieu en 1955. Cette année-là, il a déjà choisi Hervé Masson parmi les sept artistes exposés.

Pour ce salon de la jeune peinture, Michel d’Auberville avait été guidé par un critique d’art, Robert Vrinat. Ce critique avait, deux ans plus tôt, «fait obtenir un prix d’art de la ville de Moret au salon de Fontainebleau, à Hervé Masson». C’était son premier prix en France.

Il y a eu une deuxième édition du salon en 1956. Mais il s’arrête pendant trois ans parce que Michel d’Auberville part pour le service militaire, en Algérie. À son retour, Michel d’Auberville reprend ses activités. En 1960, il organise un solo d’Hervé Masson. «Cette exposition a eu du succès, si bien que la galerie lui a signé un contrat de première vue.»

Expos en bref

<h3 style="text-align: justify;">À Grand-Baie Melting Pot chez Amrita Dyalah</h3>

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	<figure class="image" style="display:inline-block"><img alt="" height="330" src="/sites/lexpress/files/images/article/amrita_dyalah.jpg" width="620" />
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	</figure>
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<p style="text-align: justify;">Rassembler différentes générations autour de l&rsquo;amour de la peinture. C&rsquo;est le principe de la nouvelle exposition qui se tiendra à la galerie Amrita Dyalah, à Grand-Baie. Rendez-vous du 28 septembre au 4 octobre, pour Melting Pot.</p>

<p style="text-align: justify;">Autour d&rsquo;elle, Amrita Dyalah réuni des vétérans de la peinture. Des signatures connues telles Yves David, Fabien Cango, Danièle Hitié et José Mamet. Elle accueille aussi l&rsquo;ami Jean Yves L&rsquo;Onflé, qui trace son chemin artistique depuis déjà quelques années. Découvreuse de talents, elle nous présente les abstraits et semi abstraits de Kevila Vadamootoo, les ambiances tropicales de Gilberte Comarmond, mais aussi les créations de Yashwin Pooran et de Warren Caëtane.</p>

<h3 style="text-align: justify;">À Flacq Les couleurs d&rsquo;Eden de Pino Ragusa</h3>

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	<figure class="image" style="display:inline-block"><img alt="" height="330" src="/sites/lexpress/files/images/article/pino_6.jpg" width="620" />
		<figcaption></figcaption>
	</figure>
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<p style="text-align: justify;">Choisir des coins calmes. Des coins que l&rsquo;on ne prend plus le temps de regarder. Pour mieux en immortaliser la transparence de l&rsquo;eau, l&rsquo;apparente solidité de la pierre, les montagnes immuables. Posant son regard de sicilien sur les paysages mauriciens, Pino Ragusa se montre sensible à la poésie de la Nature. Surtout des arbres, tant qu&rsquo;il y en a.</p>

<p style="text-align: justify;">Pino Ragusa expose ses Couleurs d&rsquo;ici à l&rsquo;antenne de l&rsquo;Alliance Française à Flacq, du 27 au 29 septembre. Cette exposition se tient dans le cadre des 135 ans de l&rsquo;Alliance Française.</p>

<h3 style="text-align: justify;">À Port-Louis (Re) Découvrez la galerie de l&rsquo;Economic Development Board</h3>

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	<figure class="image" style="display:inline-block"><img alt="" height="600" src="/sites/lexpress/files/images/article/edb_1.jpg" width="400" />
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<p style="text-align: justify;">Grimpez au 10e étage de One Cathedral Square à Port-Louis. Poussez la porte de l&rsquo;<em>Economic Development Board, </em>pour admirer les œuvres de talents émergents. Elles seront visibles pendant un mois, dans un nouvel effort de l&rsquo;EDB de promouvoir la créativité locale auprès de potentiels investisseurs.</p>

<h3 style="text-align: justify;">À la galerie Imaaya Evan Sohun nous lance &laquo;Ki manier ?&raquo;</h3>

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	<figure class="image" style="display:inline-block"><img alt="" height="287" src="/sites/lexpress/files/images/article/art_.jpg" width="400" />
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<p style="text-align: justify;"><em>&laquo;Ki manier ?&raquo;</em> Evan Sohun est <em>&laquo;korek&raquo;</em> au point d&rsquo;exposer pour la seconde fois en solo. Ses œuvres sont visibles à la galerie Imaaya, à la route Royale, Phoenix, jusqu&rsquo;au 11 octobre.</p>

<p style="text-align: justify;">À propos de sa démarche, le plasticien écrit : <em>&laquo;&ldquo;Ki manier ?&rdquo; évoque l&rsquo;être humain et ses ressentis dans toute leur complexité : celui qui vit en surface et survit au fond de lui; celui en qui cohabitent vulnérabilité et force; celui qui est entouré de bons conseils et finit quand même par se retrouver seul; celui qui est embarqué dans un rythme effréné et se force à ralentir pour se retrouver. Des ressentis qui aboutissent à une forme de curiosité, une envie d&rsquo;aller vers l&rsquo;inconnu, de voir de quoi demain sera fait, et de construire en posant devant soi de nouvelles idées.&raquo;</em></p>