Publicité

Accidents: La barre fatidique des 100 morts franchie…

22 septembre 2019, 17:05

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Accidents: La barre fatidique des 100 morts franchie…

Il s’appelait Pascal Casquette, Il avait 22 ans. Il est la 100e victime d’accident de la route cette année. Si la liste, à ce jour, est moins longue comparativement à l’année 2018, la souffrance de ceux ayant perdu un proche reste toujours la même. Il s’agit toujours de 100 morts de trop. Hommage.

Nombreux sont ceux qui ont perdu frère, soeur, époux, épouse, père, mère dans des circonstances subites et difficiles. Des départs tragiques, violents, qui laissent des blessures qui peinent à cicatriser. La douleur est toujours vive pour ceux qui ont perdu un être aimé dans un accident de la route… «Kan enn dimounn malad, mem si li difisil, ou prépar ou pou perdi li. Aksidan ariv dan enn fraksion segonn. Li la gramatin, tanto se so kadav ki ou gagné», témoignent des proches des victimes. Qu’importe l’âge, ils et elles sont partis trop tôt.

On se souvient de cet accident qui avait provoqué l’émoi en début d’année. C’était à Mapou. Bilan : quatre morts. Le 15 janvier, Adarsh Anand Jeeneea, un cuisinier de 23 ans habitant Bois-Mangues, Plaine-des-Papayes, le policier Kushal Boodhoo, 25 ans, affecté au poste de Pointe-aux-Cannoniers, Desigen Nulliah, un habitant de Bois-Mangues âgé de 22 ans, et Bibi Yusria Ruhomally, une Nursing Officer de 22 ans domiciliée à Montagne-Blanche, ont perdu la vie lorsque la BMW que conduisait Adarsh Anand Jeeneea a effectué une sortie de route avant de terminer sa course contre un arbre. Le véhicule avait alors pris feu. Piégés à bord, les quatre jeunes sont morts carbonisés… Les images horribles et la douleur hantent toujours la famille.

Une semaine avant, le petit Khabeel Ahmud Bokus, neuf ans, domicilié à Vallée-Pitôt, avait trouvé la mort dans un accident de la route à Port-Louis. La fourgonnette dans laquelle il se trouvait est entrée en collision avec la voiture que conduisait un touriste russe de 38 ans. Il n’a pas survécu à ses blessures.

«Nanyé népli ena sans»

La mort d’Émilie Elizabeth Oxenham a également ému les Mauriciens. La professeure de ballet est décédée le 30 mai, après avoir passé deux jours à l’unité des soins intensifs à la suite d’un accident de la route survenu au rond-point de Forbach. Sa mort avait soulevé une énorme vague de sympathie de la part de la famille, des amis, de ses élèves.

Le choc était terrible aussi quand deux jeunes ont trouvé la mort, à Souillac. Jean Jude Adrien et Nilesh Ghoora, tous deux âgés de 19 ans, sont décédés aux petites heures du dimanche 25 août, dans un accident de la route. La moto sur laquelle ils se trouvaient est entrée en collision avec une fourgonnette.

Puis, plus récemment, il y a eu la mort de cet ado de 16 ans, lui aussi parti trop tôt. Joseph Yohan Laroche avait enfourché une moto pour se rendre à un restaurant. Sur le chemin du retour, il aurait mal négocié un virage à l’Allée Tamarin, Batterie-Cassée. C’est alors que son deuxroues a percuté un mur. Il est décédé sur place. Les derniers mors qu’il a prononcés ? «Maman…»

Pour cause, les parents ayant perdu un enfant dans de telles circonstances parlent d’un autre type de «souffrance», atroce, insoutenable. «Impossible de combler ce vide, cette plaie. Nou tou anvi trouv nou zanfan grandi devan nou lizié. Fer zot lavenir. Nanyé népli éna sans apré sa…»

Et, affirment des mamans et des papas, chaque cas d’accident mortel réveille en eux des souvenirs cauchemardesques. «Kouma nou reviv sa moman-la. Ek nou ousi bien konn lasoufrans dé bann paran ki dan mem sitiasion. Zis bondié ki pou kapav ed nou sirmonté mem si nanyé népli pou parey…»

 

En chiffres

<p style="text-align: justify;">En 2017, on dénombrait 157 morts et 143 en 2018. Pour 2019, de janvier à septembre, il y a eu 100 morts. Comparativement à septembre 2018, il y en avait 119 pour la même période. Le nombre de piétons tués est de 26. Pour les deux-roues, l&rsquo;on compte 17 victimes de moins que l&rsquo;année dernière de même que trois cyclistes de moins.</p>

 

La police sur le qui-vive

<p style="text-align: justify;"><em>&laquo;Nous sommes les premiers à être blâmés lors des accidents. &lsquo;Ti bizin ena lapolis, ti bizin ena kontrol, samem dimounn dir&rsquo;&raquo;, l</em>âchent les principaux concernés. Or, les policiers insistent sur le fait qu&rsquo;ils sont davantage sur le terrain pour limiter les risques d&rsquo;accidents. <em>&laquo;Nou pa zis fer patrouy, nou osi fer check routinn ek plis kontrol. Sirtou vites ek lalkol.&raquo; </em>Ce sont, disent-ils, aux chauffeurs, motocyclistes et piétons, aussi, d&rsquo;assumer leurs responsablités et de s&rsquo;assurer qu&rsquo;ils ne mettent pas leur vie ni celle des autres en danger.<em> &laquo;Les lois sont là, mais certains ne les respectent pas et il y aura toujours des imprudents qui ne réfléchissent pas aux conséquences de leurs actes.&raquo;&nbsp;</em>Souvent alors, ce sont des innocents qui paient les pots cassés. Prudence, on ne le dira jamais assez&hellip;</p>