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XV de France: Huget veut «profiter de chaque instant» du Mondial

19 septembre 2019, 13:38

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XV de France: Huget veut «profiter de chaque instant» du Mondial

Exclu en 2011 pour manquements au suivi antidopage, blessé dès le premier match en 2015, l’ailier du XV de France Yoann Huget veut «profiter de chaque instant» de la Coupe du monde 2019, qu’il débutera comme titulaire samedi à Tokyo face à l’Argentine.

«Il faut s’attendre à ce que tout ne soit pas parfait» contre les Pumas, prévient le Toulousain, devenu un taulier (32 ans, 59 sélections) des Bleus, considérablement rajeunis.

Q: Vous avez une histoire particulière avec la coupe du monde. Quel est votre état d’esprit à l’heure de tenter votre chance pour la 3e fois?

R: «C’est de prendre du plaisir, de profiter de chaque instant parce que tout peut s’arrêter très vite. Ce sont des moments exceptionnels. On est dans une compétition où on a la tête baissée, le nez dans le guidon, on ne se rend pas trop compte de ce qu’il peut y avoir autour. Quand j’ai été blessé (en 2015 à Twickenham contre l’Italie) et que je suis rentré à la maison, j’ai réalisé ce qu’une Coupe du monde représentait, toute l’effervescence qu’il pouvait y avoir en France. Nous, on est un peu en autarcie, recroquevillés sur nos perf', nos stats, et on ne voit pas tout ce qui se passe autour. C’est pour ça que j’ai juste envie de profiter de chaque moment.»

Q: Avez-vous eu peur de ne pas la jouer, encore une fois?

R: «Tout le temps, en fait. Après le Tournoi, quand ça ne se passe pas très bien (Huget avait offert un essai casquette au pays de Galles puis sombré défensivement en Angleterre, NDLR), on se demande si on va être rappelé, après le changement de staff (Fabien Galthié nommé adjoint de Jacques Brunel en mai) aussi... C’est la beauté du sport, tout peut être oublié d’une semaine à une autre, les bons résultats comme les mauvais. A nous de faire oublier tout ce qu’il s’est passé ces derniers mois.»

- Les plus jeunes sont «sereins» -

Q: Jusqu’à samedi, vous allez faire attention où vous mettez les pieds?

R: «Non (rires), il arrivera ce qui arrivera. J’ai tout donné pour être ici, j’ai fait énormément de sacrifices mais je ne regrette rien et si ça doit s’arrêter samedi ou vendredi, j’aurais fait tout ce qui était en mon pouvoir pour être ici.»

Q: Mais avez-vous des regrets quand à votre suspension de 2011 pour manquements aux obligations de suivi antidopage?

R: «J’aurais aimé, avec mon jeune âge, un changement de club (d’Agen à Bayonne), avoir quelqu’un qui se déplace pour m’expliquer exactement comment ça se passait. Mon regret, c’est qu’on ne m’ait pas envoyé un recommandé, avec les moyens qu’ils ont... En 2010, ce contrôle et ces tests, c’était méconnu.»

Q: Vous êtes désormais un «ancien» du groupe. Comment les jeunes vivent-ils l’événement à quelques heures du début du Mondial?

R: «Je les sens sereins, ils ne se posent pas trop de questions d’autant plus que les matches amicaux se sont bien passés (2 victoires et 1 défaite).»

Q: Quel est l’objectif du premier match?

R: «C’est de gagner et de pouvoir travailler dans une dynamique positive parce qu’il va y va avoir du turnover. Il faut passer le relais à ceux qui vont jouer les autres matches dans les meilleurs conditions possibles. Quand on gagne, on peut travailler les détails. Le réel potentiel de l’équipe, on le verra au bout du 2e et 3e matches, quand on arrivera à enchaîner et à construire. Il faut s’attendre à ce que tout ne soit pas parfait (samedi)».

Q: La France est-elle toujours en retard par rapport aux autres ?

R: «Sur une compétition comme celle-là, à part l’Angleterre, la Nouvelle-Zélande et l’Afrique du Sud qui sont un ton au-dessus, on est au même niveau que les autres équipes».