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Saint-François, village «du» générosité: scandale grammatical

15 septembre 2019, 13:30

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Saint-François, village «du» générosité: scandale grammatical

Saint-François. Ce paisible village côtier du Nord du pays a été secoué par un «scandale» grammatical sur les réseaux sociaux cette semaine. Son nom a été traîné dans la boue à cause d’une erreur sur le panneau d’accueil placé à l’entrée du village. Saint-François, village du (sic) générosité… 

Jims Christophe est le conseiller de village de Cap-Malheureux et représente également Saint-François au niveau du conseil de district de Rivière-du-Rempart. Il explique que Saint François n’avait pas de panneau jusqu’à tout récemment, lorsqu’un habitant a fait la demande auprès du conseil de district. Le nécessaire a été fait, pas correctement certes, mais cela a été fait. Combien cela a-t-il coûté ? Nous n’en saurons rien.

Qui plus est, au niveau du conseil du village, personne n’était au courant de cette erreur grammaticale… «Bann dimounn bizin flag the error lerla District Council kapav fer le néseser. C’est au District Council d’entretenir ces panneaux», soutient-on. 

Le but, en tout cas, c’était de situer le village, le mettre sur la carte. C’est chose faite… Car, jusqu’ici, nombreux sont les Mauriciens qui ne connaissaient pas l’endroit. Même une recherche rapide sur Google ne donne rien sur ce village. C’est ainsi que Saint-François a également adopté le même slogan que Cap-Malheureux, village de la générosité. 

Chaque village son slogan

Mais depuis quand Cap-Malheureux est-il devenu si généreux ? Selon Ashish Rao Appadu, conseiller du district de Rivière-du-Rempart, il s’agit d’un projet qui date de 2014 et proposé par l’association Brahma Kumaris, il s’agissait d’associer un slogan prônant des valeurs à chaque village et ainsi les promouvoir comme outils pour lutter contre les fléaux de la société. 

Au niveau de l’association des Brahma Kumaris, on nous explique que le projet a débuté en 2009. «Nous avions commencé au Sud, à Rose-Belle. Pour choisir les slogans, nous avions invité les conseillers de village et de conseils de district à un atelier sur les valeurs. Et pour déterminer lesdites ‘valeurs’, nous avons procédé à un tirage au sort», indique une préposée de l’association. C’est à partir de là que les conseillers proposent des slogans ou des citations qui seront affichés sur les panneaux. Le projet a ensuite été étendu dans l’Est et le Nord. 

Quant au financement, ce sont des sponsors du secteur privé, ainsi que l’association Brahma Kumaris qui ont fait le nécessaire, indique-t-on. Par la suite, ce sont les conseils de district qui se chargent de la maintenance et du remplacement des panneaux.

La seule région dont les villages n’ont pas encore de «valeureux» panneaux, c’est l’Ouest. Josian Melisse, conseiller de district à Rivière-Noire indique qu’au lieu des valeurs, les slogans des villages sis là-bas seront adaptés selon ce que représente le village, comme la nature pour Chamarel. 

John Anseline, conseiller du village de Bambous, souligne pour sa part que le conseil travaille déjà sur un slogan. Il sera «tourné vers l’avenir», car Bambous ambitionne de devenir un village «futuriste».