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L’ouragan Dorian s’acharne sur les Bahamas, au moins 5 morts

3 septembre 2019, 10:35

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L’ouragan Dorian s’acharne sur les Bahamas, au moins 5 morts

L’ouragan Dorian s’acharnait dans la nuit de lundi à mardi sur les Bahamas, où il a fait au moins cinq morts, le Premier ministre évoquant une «tragédie historique» pour son archipel des Caraïbes frappé par des vents d’une extrême violence et par des vagues plus hautes que les toits de nombreuses maisons.

Aux Etats-Unis, plusieurs millions de personnes en Floride, en Géorgie et en Caroline du Sud ont reçu l’ordre d’évacuer les côtes, que Dorian devrait frôler dans les prochains jours.

L’ouragan s’est légèrement affaibli dans la nuit et a été retrogradé en catégorie 3 dans le dernier bulletin du Centre national des ouragans américain (NHC) publié à 05H00 GMT. Mais il reste extrêmement dangereux avec des vents d’environ 205 km/h et les habitants ont reçu pour consigne de ne pas bouger de leur abri.

Dorian fait quasiment du sur-place au-dessus de l’île de Grand Bahama, où il devrait rester encore une bonne partie de la journée de mardi avec ses pluies torrentielles et ses vents «catastrophiques», selon les prévisions du NHC.

Le Premier ministre des Bahamas, Hubert Minnis, a évoqué lundi une «tragédie historique» pour cet archipel de 700 îles au relief très plat, facilement submergé par les vagues de trois à six mètres de haut charriées par l’ouragan. Les autorités ont annoncé le début des opérations de secours «là où les conditions le permettent».

Un SMS envoyé par une habitante de Grand Bahama, que l’AFP a pu consulter, témoignait de la détresse des habitants pris au piège de cet interminable cataclysme: «Nous sommes sous l’eau. Est-ce que quelqu’un peut nous aider ou nous envoyer de l’aide? S’il vous plaît. Moi, mes six petits-enfants et mon fils sommes dans le grenier», écrivait cette habitante, Kendra Williams.

Selon des témoignages sur les réseaux sociaux, le niveau de l’eau atteignait par endroits la hauteur des toits des maisons. Les vagues balayaient les toitures, déchiquetant violemment le bois des habitations transformés en débris, quant elles ne se ruaient pas à l’intérieur-même des logements.

«Tout est par terre»

«Regardez-moi ça», témoignait un résident de l’île d’Abacos, Ramond A. King, dans une vidéo transmise à l’AFP montrant des rues inondées et jonchées d’arbres et de poteaux électriques arrachés. «Nous avons besoin d’aide, tout est par terre. Regardez mon toit, il s’est écroulé. Je suis en vie, grâce à Dieu. Je peux reconstruire».

Selon de premières évaluations lundi des autorités et des responsables de la Croix-Rouge sur le terrain, quelque 13.000 maisons pourraient avoir été endommagées ou détruites et l’ouragan a causé des «dégâts considérables» dans les îles d’Abacos et de Grand Bahama.

Dorian a été rétrogradé lundi de catégorie 5 à 4, mais reste très dangereux, avec des vents de plus de 215 km/h, selon le NHC. Après son passage dévastateur aux Bahamas, l’ouragan devrait longer les côtes américaines mardi soir et mercredi.

Les Etats de Floride, Géorgie et Caroline du Sud ont ordonné l’évacuation obligatoire de plusieurs zones côtières.

«Si vous êtes dans une zone d’évacuation, partez MAINTENANT», a lancé le sénateur et ancien gouverneur de Floride Rick Scott. «Nous pouvons reconstruire vos maisons. Nous ne pouvons pas reconstruire votre vie».

«Monstrueux»

A Washington, le président Donald Trump a réuni les responsables des services d’urgence, évoquant un ouragan qui «semble monstrueux».

«Nous nous attendons à ce qu’une bonne part de la côte est soit impactée et une partie le sera très, très durement», a-t-il déclaré.

Le gouverneur de Caroline du Sud, Henry McMaster, a déclaré dimanche l’état d’urgence. «La force et le caractère imprévisible de la tempête nous obligent à nous préparer à tous les scénarios», a-t-il expliqué.

Selon la Croix-Rouge américaine, 19 millions de personnes vivent dans des zones qui pourraient être touchées. Jusqu’à 50.000 personnes en Floride, en Géorgie et en Caroline du Sud pourraient avoir besoin d’un abri d’urgence en fonction de l’impact.

A Jensen Beach, dans le sud de la Floride, Joe Lewis, 61 ans, se préparait à quitter un parc de mobile-homes presque désert.

«Quand je reviendrai, cet endroit pourrait avoir disparu», a-t-il expliqué à l’AFP. «La nature peut être redoutable. La seule qui chose qui compte, c’est votre vie, pas ce que vous possédez».