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Les arbres, ces sacrifiés au profit des projets de construction

30 août 2019, 15:15

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Les arbres, ces sacrifiés au profit des projets de construction

«Là où l’homme n’a pas accès, la nature se porte au mieux.» Telle est la réflexion de l’auteur algérien Mazouz Hacène. Pourrait-on en dire autant sur notre île ? Selon les derniers chiffres officiels du ministère de l’Agro-industrie, le pays a perdu près de 93 hectares de forêt en neuf ans, soit de 2008 à 2017.

Sans étonnement, les chiffres ne risquent pas de baisser. Autour de l’île, les projets immobiliers ne cessent de croître. Les arbres en payent le prix. Malgré le désarroi des Mauriciens et les supplications des écologistes, les massacres à la tronçonneuse continuent de plus belle en vue du métro, mais aussi des projets hôteliers et bien d’autres raisons inconnues. Retour en texte sur quelques drames face à mère nature.

Promenade Roland Armand, Vandermeersch

Le parcours de santé à Vandermeersch n’y est plus depuis février 2018. Plus de 134 arbres dont des flamboyants, des tulipiers du Gabon et des jacarandas ont été abattus par la Special Mobile Force car ils se trouvaient sur le tracé du Metro Express. Lors de l’annonce de ces abattages, quelques écologistes, dont Adi Teelock, avaient tenté de persuader la mairie de Beau-Bassin – Rose-Hill d’abandonner ce massacre. Ils avaient également décoré ces arbres de rubans multicolores et d’attrape-rêves.

Anse-La-Raie

En novembre dernier, le gouvernement avait prévu la construction d’un by-pass donnant directement accès à la plage d’Anse-La-Raie. Le hic est qu’une centaine d’arbres âgés d’un demi-siècle devaient être abattus. Apprenant la nouvelle, en apercevant les marques blanches sur les arbres, des habitants de la région et des écologistes se sont opposés catégoriquement au projet. Afin de sensibiliser les Mauriciens à ce massacre, un «tree hugging» avait été organisé où une vingtaine de militants ont participé. Au final, une dizaine d’arbres ont été coupés en début d’année.

Promenade Gérard Bruneau, Quatre-Bornes

En avril dernier, 16 arbres ont également été sacrifiés à la Promenade Gérard Bruneau à la rue Victoria, Quatre-Bornes, pour la gêne qu’ils causaient lors du réaménagement des services de la Central Water Authority et du Central Electricity Board sur le tracé du Metro Express. Larsen & Toubro, la compagnie chargée des travaux, va placer des rails le long de la promenade.

Beau-Vallon

À Beau-Vallon, la construction d’un rond-point qui conduira au Beau-Vallon Shopping Mall serait la cause d’un abattage de neuf arbres et 17 autres qui seront déracinés pour être replantés ailleurs. L’agence de communication d’Ascencia disait avoir reçu l’autorisation pour l’abattage des arbres du Forestry Service du ministère de l’Agro-industrie et de la sécurité alimentaire. Selon elle, les responsables d’Ascencia ont réalisé les études appropriées avant de commencer l’abattage. L’étude soulignait qu’il existe actuellement 75 arbres dans la zone, dont huit en mauvais état à cause des termites. Et que tout serait mis en oeuvre pour sauver un maximum d’arbres.

Avenue Sivananda, Curepipe

Ils sont les derniers en date à avoir été abattus. À l’avenue Sivananda, autrement dit «le Chemin de sucre», plus d’une soixantaine de platanes seront enlevés de l’allée car ils se trouvent sur le tracé du métro. Cela aurait fait 30 ans qu’ils y étaient plantés l’année prochaine. Ces arbres, qui mesuraient plus de dix mètres, étaient juste des boutures lors de la mise en terre et auraient pu vivre jusqu’à 4 000 ans.