Publicité

Surveillance: Rs 313 M par an pour faire fonctionner Safe City

29 août 2019, 18:05

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Surveillance: Rs 313 M par an pour faire fonctionner Safe City

Une somme de 8,7 mil- lions de dollars, soit Rs 313 millions. C’est ce que le gouvernement devra dépenser annuellement pour le fonctionnement du système de surveillance Safe City. Cette information provient d’un document déposé au Parlement lundi par le ministre mentor, sir Anerood Jugnauth, après qu’Adrien Duval lui a demandé ces renseignements le 25 juin lors de l’exercice d’analyse budgétaire. D’ailleurs, le gouvernement a voté Rs 642 millions pour l’année financière 2019-2020 alors que lors de la précédente année financière, la somme disponible s’élevait à Rs 460 millions.

Lors de la séance de juin dernier, le ministre mentor a expliqué que cette hausse est due au paiement à Mauritius Telecom pour l’installation de 4 300 caméras intelligentes, l’acquisition de 4 500 appareils de communication, 350 véhicules équipés et 150 «static radios» et l’aménagement du centre de contrôle.

Pour sa part, Adrien Duval, dans une déclaration à l’express, affirme que certainement Safe City est un outil pour combattre le crime, mais que sans cadre légal, il y aura des abus et la violation des droits de l’homme. «Le gouvernement pourra surveiller tous les fonctionnaires, les activistes politiques ainsi que les membres de l’opposition. Les caméras à reconnaissance faciale pourront traquer n’importe quel individu. Le gouvernement détient déjà la photo de chaque Mauricien ayant une carte d’identité. Le prochain gouvernement reverra certainement son fonctionnement», maintient le député du Parti mauricien social-démocrate.

En réponse à une précédente question parlementaire, le gouvernement avait donné des indications sur le montage financier nécessaire pour réaliser ce projet, qui devrait coûter entre Rs 15 milliards et Rs 19 milliards dépendant du taux du dollar. La police a octroyé le contrat à Mauritius Telecom. Par la suite, la compagnie téléphonique et le gouvernement sont tombés d’accord sur un système de lease et en même temps, l’État s’est porté garant auprès de l’Export Import (EXIM) Bank of China pour Mauritius Telecom.

Cette dernière empochera alors 18,9 millions de dollars par an à partir de la première année jusqu’à la septième an- née de son opération. De la huitième à la vingtième année, l’État aura à décaisser 23,9 millions de dollars par année.

 

Des caméras vandalisées

Une semaine après leur entrée en opération, les caméras de Safe City dérangent. Dans au moins deux endroits du sud du pays, ces appareils ont été vandalisés. Selon nos recoupements, ils ont déjà été remplacés, les dégâts n’étant pas conséquents.

Les fils ont été arrachés dans un cas et dans l’autre, des boulons sont manquants. Une enquête est en cours pour déterminer si les deux incidents sont liés ou pas et si d’autres cas ont été recensés.

Interrogé par l’express, l’inspecteur Shiva Coothen dit suivre le dossier de près. «Ces caméras sont la propriété du gouvernement et les personnes qui les ont endommagées intentionnellement encourent le risque d’être emprisonnées.»

En avril dernier, des incidents similaires avaient été rapportés à Bambous et dans le nord du pays. Le Premier ministre avait alors fait comprendre au Parlement que dans le cas à Bambous, un accident impliquant un camion avait eu lieu. Le chauffeur du poids lourd avait percuté le pylône auquel une caméra intelligente était rattachée. Selon la police, il avait pris les équipements du lieu de l’accident «par peur».

Le 19 août, Pravind Jugnauth a inauguré le centre de commande et de contrôle des caméras intelligentes du projet Safe City à Ébène. Plus de 1 600 des 4 000 caméras sont opérationnelles et la totalité des équipements installés sera opérationnelle à partir de décembre 2019. Une centaine de policiers reçoivent une formation de quatre ingénieurs de la compagnie Huawei pour travailler au centre de commande et de contrôle.