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A Anderlecht l’esprit de Kompany est là, mais pas encore les résultats

23 août 2019, 14:20

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A Anderlecht l’esprit de Kompany est là, mais pas encore les résultats

Il était considéré comme l’homme providentiel à Anderlecht après une dernière saison catastrophique. Malgré une belle moisson de renforts, l’international Vincent Kompany, nouvel entraîneur-joueur du club le plus titré de Belgique, peine à engranger des résultats.

Lorsqu’il annonce le 19 mai le retour au bercail de Kompany, son fils prodige biberonné au sein d’une école de formation ayant enfanté les Enzo Scifo, Romelu Lukaku et autres Youri Tielemans ou Jason Denayer, Anderlecht surprend tout le monde.

A 33 ans, l’ex-capitaine de Manchester City, tout juste auréolé d’un 4e titre de champion ainsi que d’une 2e Coupe d’Angleterre acquise la veille face à Watford, peut encore aspirer à autre chose que ce championnat belge qui l’a vu éclore à 17 ans.

Surtout qu’à ce moment, le club bruxellois aux 34 titres de champion national navigue en eaux troubles. Privé de compétition européenne pour la première fois depuis 55 ans, seulement 6e du championnat, il est à l’agonie depuis que son nouveau président, le richissime et excentrique Marc Coucke, l’a racheté à la famille Vanden Stock.

Forcément, ce come-back fracassant suscite admiration, liée à la promesse que Kompany a tenue de revenir au bercail, et interrogation: comment «Vince The Prince» pourra-t-il efficacement cumuler les deux fonctions de manager et joueur?

Début juin, lors d’un point presse où il débarque comme une rock star, il lève un coin du voile sur ses motivations. «Comme tout supporter, j’ai souffert la saison dernière», explique-t-il, avant de citer comme modèle à suivre le coach de City Pep Guardiola, «la version 2.0 de ce que j’ai appris à l’Académie».

Trois paris séduisants

Le message est clair: Kompany ne veut pas seulement évoluer à un bon niveau, en espérant que son corps trop fragile le laisse tranquille, il entend relancer le club de son cœur en lui insufflant une nouvelle philosophie, calquée sur celle du stratège espagnol.

En outre, il entend donner une vraie chance aux jeunes du club, via un jeu de possession, à la fois offensif, spectaculaire et... efficace.

Fort d’un impressionnant carnet d’adresses, Kompany téléphone à des anciens partenaires pour leur expliquer les tenants et aboutissants de son projet et tenter de les convaincre d’y adhérer.

Il rapatrie d’abord le Gallois Simon Davies comme entraîneur principal puis parvient à convaincre l’ex-international gallois Craig Bellamy, qu’il a côtoyé à City, pour s’occuper des Espoirs.

Côté terrain, il emprunte aux Citizens le prometteur Néerlandais Philippe Sandler pour meubler l’axe défensif à ses côtés, puis l’ex-international français Samir Nasri, qu’il estime pouvoir relancer après ses multiples déboires (performances déclinantes, suspension et blessure). Quelques semaines plus tard, il parvient à attirer son coéquipier chez les Diables Rouges, Nacer Chadli, sur une voie de garage à Monaco.

Trois gros coups, trois paris séduisants qui ne sont pas sans risques.

«Il pense être Dieu»

En attendant, même si les idées semblent bonnes et que la mise en place sur certaines séquences vaut le coup d’œil, les résultats sont catastrophiques: après quatre rencontres «faciles» sur le papier (Ostende, Mouscron, Malines, Courtrai), Anderlecht affiche un maigre 2 points sur 12 avant de défier Genk ce vendredi, puis le Standard, l’Antwerp et Bruges, soit les quatre premiers de la saison passée.

Résultat, Davies annonce jeudi que Kompany abandonne une partie de ses prérogatives d’entraîneur pendant les matches. «En semaine, ça marche bien pour lui avec le staff. Mais les jours de match, il a besoin d’être uniquement un joueur», explique-t-il, tout en ajoutant que le défenseur récupère le brassard de capitaine en contrepartie.

Si les discours du «boss» restent résolument optimistes, insistant sur la nécessaire patience dont il faut faire preuve avec une équipe jeune, les dents commencent à grincer.

«L’entraîneur Kompany doit remettre le joueur Kompany à sa place», raille ainsi dans le quotidien Het Laaste Nieuws l’ex-international Marc Degryse, connu pour ses jugements souvent virulents mais justes. «Son crédit et son charisme sont bien sûr grands, mais il n’est pas normal qu’il se noie sur le terrain. C’est juste un être humain, en plus d’être un très bon joueur de foot. Mais j’ai le sentiment qu’il pense être Dieu».