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L1: première défaite pour le Paris SG, champion en chantier

19 août 2019, 08:29

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L1: première défaite pour le Paris SG, champion en chantier

Champion à terre! Le Paris SG, insipide sans l’inspiration de Neymar, a subi dimanche la loi de Rennes (2-1), concédant sa première défaite en Ligue 1 dès la 2e journée.

En 2017/18, les Parisiens avaient conservé leur invincibilité en Championnat durant 15 journées. La saison dernière, ils l’avaient préservée jusqu’à la 23e. Cette année, d’irrésistibles Bretons les ont fait chuter avant la fin de l’été.

 

L’épisode du transfert de «Ney», qui tient en haleine la planète foot, avait peut-être éclipsé les fragilités d’un club qui se reconstruit après une intersaison mouvementée jusque dans les coulisses. C’était jusqu’à l’entrée en scène de Julien Stéphan, décidément le «méchant» de la superproduction PSG.

Auteur du casse de l’année en finale de la Coupe de France en avril, le jeune technicien a récidivé avec un 5-3-2 infranchissable et beaucoup d’enthousiasme. Comme au Stade de France, son équipe s’est relevée, avec panache, de l’ouverture du score adverse pour retourner les Bleu et Rouge comme des crêpes.

Mbaye Niang (44) et Romain Del Castillo (48) ont récompensé la discipline des Bretons, à peine désorientés par le but casquette d’Edinson Cavani (36) qui a profité d’une passe en retrait ratée de Damien Da Silva vers son gardien.

«C’est une grande performance collective, un match abouti, complet», s’est félicité Stéphan, qui a su retenir les leçons du Trophée des champions perdu en Chine (2-1), notamment dans l’utilisation du ballon.

- Rennes la bête noire -

Rennes, qui a battu les Parisiens pour la cinquième fois en dix ans - la meilleure performance pour un club français, selon Opta -, a montré au PSG qu’il faudra produire beaucoup plus, dans l’intensité, dans le réalisme et l’organisation, pour récupérer son étoile de shérif de la L1.

 

C’est comme si Thomas Tuchel redémarrait cette saison de loin, ce revers renvoyant subitement à 2011, année du dernier échec des champions de France au Roazhon Park, avant l’arrivée de son propriétaire qatarien, presque la préhistoire pour un club qui veut se développer vite.

«Tous les joueurs ne sont pas en capacité de livrer un match comme ça. C’est normal, en août, de ne pas jouer dans sa meilleure capacité physique», s’est défendu le technicien souabe, pas aidé par la vague d’absences (Kimpembe, Kehrer, Kurzawa, Herrera) qui limite ses choix. «On a manqué de qualité, de tonicité pour gagner les un contre un. Mais pas d’esprit compétitif.»

Depuis un mois, l’univers PSG tourne autour de Neymar, son astre chancelant en instance de départ. Cela lui a peut-être fait oublier ses problèmes qui n’ont rien de filant comme une comète: ses soucis à l’animation offensive et dans les cages, criants en Bretagne, sont identifiés depuis plusieurs semaines, voire plus.

L’attaque, sans les inspirations de génie du «Ney», a manqué de souffle, à l’image de Julian Draxler, encore insipide. Du jeu parisien, on retiendra surtout son incroyable déchet, les passes en touche et celles en profondeur sans destinataire.

«J’espère que Neymar pourra rester avec nous parce que c’est un mec incroyable et pour cette équipe c’est un joueur indispensable», a concédé Thiago Silva.

- le fantôme Areola -

 

Du côté de ses leaders, Kylian Mbappé a tenté de forcer le verrou à lui tout seul (38, 70), mais la question de son manque de complicité avec Cavani risque de se répéter comme un vieux disque rayé.

Paris n’aura pas réussi grand-chose, même pas à confisquer la balle comme il fait d’habitude. Les longues consignes données par Thomas Tuchel à Marquinhos, durant la célébration du but de l’Uruguayen, témoignent de cette organisation fragile: il faudra du temps au technicien allemand pour repenser un schéma cohérent sans son maître à jouer.

Autre inquiétude, le poste de gardien. L’Allemand avait demandé à Alphonse Areola de lui prouver qu’il pouvait tenir le rôle de N.1, après les départs cet été de Gianluigi Buffon et Kevin Trapp. Mais l’international français est passé au travers: deux buts encaissés, zéro arrêt, un sauvetage par son poteau, et mille rumeurs qui reviendront dans les prochains jours sur le recrutement d’une pointure à sa place.

Il n’a pas rassuré une arrière-garde coupable sur les deux buts bretons: Niang a profité de la passivité de toute la défense, en surnombre, pour ajuster un beau tir en pivot, puis Del Castillo a ajusté sa tête, libéré du marquage laxiste de Thomas Meunier.

La liste de tâches pour le directeur sportif Leonardo ne peut être complète sans évoquer le poste de latéral droit. En l’absence de Kehrer, Meunier a pris l’eau durant une heure jusqu’à son remplacement par Colin Dagba. On pourrait ajouter la nervosité des Parisiens, qui ont récolté cinq cartons jaunes, et le manque d’impact des remplaçants. Bref, le dirigeant brésilien a encore beaucoup de boulot, en plus du cas Neymar.