«La progression du feu s’est ralentie, mais nous ne pouvons pas dire qu’il est fixé», au vu des conditions météo, a indiqué en milieu de matinée à l’AFP le colonel Eric Felten, du groupement opérationnel du Service départemental d’incendie et de secours de l’Aude (SDIS).

La situation est «très volatile, c’est une course contre la montre», avant la montée des températures et la levée du vent, avec des rafales prévues à 50-60 km/h dans l’après-midi, a-t-il ajouté. «Nous essayons de traiter le maximum avec les avions», un Dash bombardier d’eau et quatre Canadair, a relevé le colonel.

Au sol, où 510 pompiers dont des renforts venus d’autres départements ont été déployés, la lutte était compliquée par la nature de la zone sinistrée, un relief couvert de pinèdes et de végétation basse, dans une zone classée à risque «sévère» en raison de la sécheresse.

«On est sur des secteurs difficiles d’accès, très peu accessibles, il n’y a pas de pistes praticables», a souligné auprès de l’AFP la directrice de cabinet du préfet de l’Aude, Anne Laybourne. La sécheresse des végétaux, «après deux coups de canicule», a porté la course des flammes, a relevé le colonel Felten. «Tant qu’il ne repleuvra pas, la situation est à risque», a-t-il mis en garde.

«On a eu très chaud»

Les pompiers estimaient toutefois avoir déjà remporté une «grande victoire» en prévenant toute perte humaine, et toute destruction d’habitation, tandis que le feu ne menaçait plus aucune zone habitée. Dans la nuit, des moyens avaient été prépositionnés pour empêcher l’avance des flammes sur les villages de Monze et Pradelles-en-val, à une quinzaine de kilomètres au sud-est de Carcassonne.

«On a eu très chaud, mais tout est en train de rentrer dans l’ordre», a indiqué à l’AFP Christian Lacube, le maire délégué de la commune de Val-de-Dagne, sur le secteur de Pradelles-en-Val. Dans la nuit, les sapeurs-pompiers ont dû lutter dans cette zone pour protéger des habitations, tandis que 22 personnes, ainsi que des chevaux et des ânes ont été évacués. 

Vigilance dans l’Hérault

Les flammes, qui ont pris mercredi vers 16 heures, pour une raison encore inconnue, au sud-est de Carcassonne, sur la commune de Montirat, ont parcouru quelque 900 hectares, mais l’étendue des dégâts devrait au final être inférieure, a souligné le colonel Felten. «Au milieu du feu il y a des points, notamment des vignes, qui n’ont pas brûlé», a-t-il relevé.

Le préfet de l’Aude, Alain Thirion, s’est rendu dans la matinée au PC des pompiers à Monze pour un point de l’évolution du feu, qu’il a survolé à bord d’un hélicoptère. Un autre incendie qui s’était déclaré mercredi après-midi dans le département limitrophe de l’Hérault, au nord-ouest de Béziers, était lui «fixé» jeudi, après avoir parcouru 250 hectares de pinède.

Mais la vigilance restait maximale sur ce front alors que la tramontane devait se lever pour souffler à environ 50 km/h. Un «très gros travail de noyage et de points chauds» était mené par les 450 sapeurs-pompiers mobilisés, a indiqué à l’AFP le lieutenant-colonel Jérôme Bonnafoux.

Pendant la nuit, la commune de Creissan et plusieurs dizaines de domaines viticoles avaient été directement menacés.