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«Catastrophe écologique» sur l’île grecque d’Eubée ravagée par les flammes

14 août 2019, 20:39

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«Catastrophe écologique» sur l’île grecque d’Eubée ravagée par les flammes

Les pompiers grecs se battaient mercredi pour venir à bout du violent incendie qui ravage depuis mardi une réserve naturelle sur l’île d’Eubée, en Grèce, où les autorités déplorent déjà «une énorme catastrophe écologique».

Le sinistre, qui évolue sur un front de 12 km, n’a pas fait de victime mais a entraîné l’évacuation de quatre villages de l’île, la deuxième par sa taille après la Crète, située à une centaine de km au nord-est d’Athènes.

«C’est une énorme catastrophe écologique dans une forêt de pins unique», qui était restée «intacte» jusqu’à ce jour, a déploré le gouverneur régional sortant Costas Bakoyannis.

«Les feux de forêt vont faire hélas partie de notre quotidien puisque le changement climatique touche aussi le sud de l’Europe», a déclaré le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis à Psachna, une ville menacée la veille par les flammes.

Sous l’effet des rafales de vent, le feu qui s’est déclaré en bord de route mardi à 03H00 du matin (00H00 GMT), s’est rapidement propagé à la végétation très dense et sèche du centre de l’île, où se trouve une réserve de faune et flore sauvages.

Le sinistre a provoqué l’évacuation des villages de Kontodespoti, Macrymalli, Stavros et Platana, dans le centre de l’île, et de la ville de Psachna, ont déclaré les autorités.

«De Psachna à Kontodespoti et Makrymalli, tout est brûlé. Nous avons de la chance de ne pas avoir eu de pertes humaines», a rapporté Thanassis Karakatzas, un responsable de la protection civile, cité par l’agence de presse grecque ANA.

Thanassis Karakatzas a assuré, mercredi, sur la chaîne de télévision publique ERT, que «la zone des feux était désormais circonscrite» grâce notamment à «des vents d’intensité assez faible».

«D’ici la fin d’après-midi, les habitants pourront rejoindre leur village, des agents de la compagnie d’électricité sont déjà au travail sur les lieux pour remettre le courant dans les habitations», a-t-il aussi précisé.

Sur un terrain à la végétation dense, au relief accidenté et à l’accès ardu, les soldats du feu ont combattu toute la nuit des flammes de 20 à 30 mètres de haut, a constaté un photographe de l’AFP.

Les flammes ont déjà réduit en fumée une partie de la forêt d’Agrilistsa, causant des dégâts inestimables dans cette réserve naturelle de 550 hectares.

«Maintenant va commencer le dur décompte des dégâts», a constaté le Premier ministre qui a demandé d’actionner un mécanisme de dédommagement «rapide» pour les agriculteurs et les éleveurs dont les terres ont été ravagées.

-Spectacle de désolation-

Garrigue en brasier, pins transformés en torches géantes et buissons carbonisés, le sinistre offrait mercredi un spectacle de désolation, a constaté un vidéaste de l’AFP.

Sur place, quelque 200 pompiers, aidés de 75 véhicules terrestres, neuf hélicoptères et sept avions bombardiers d’eau, ont réussi à épargner les zones habitées.

«Nous avons réussi à protéger les vies humaines et à préserver les habitations», s’est félicité le ministre de la protection du citoyen Michalis Chrisohoidis.

A Athènes, le commissaire européen à l’action humanitaire Christos Stylianides a salué une mobilisation «exemplaire» des forces grecques. «Je pense que nous pourrons limiter les pertes écologiques», a-t-il estimé, avant d’évoquer une «solidarité européenne tangible».

Deux bombardiers d’eau italiens et un troisième venu d’Espagne devaient prêter main forte aux pompiers grecs. A la demande d’Athènes, l’UE a mobilisé ses moyens du mécanisme rescUE.

La Grèce a été touchée ces derniers jours par une série d’incendies sous l’effet combiné de températures caniculaires, de vents violents et de la sécheresse.

Des feux ont été maîtrisés mardi sur l’île de Thassos (nord), dans la région de Béotie (centre-ouest), du Péloponnèse (sud).

Un autre sinistre qui menaçait la banlieue est d’Athènes a pu être éteint lundi, tandis que l’île touristique d’Elafonissos a été pendant deux jours la proie des flammes.

Samedi, deux feux ont été maîtrisés autour de Marathon, au nord d’Athènes, à une courte distance de la station balnéaire de Mati, où 102 personnes avaient péri il y a un an, dans l’incendie le plus meurtrier qu’ait connu la Grèce.