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Faux affidavit allégué: Jaykar Gujadhur s’est-il substitué au ministère public ?

13 août 2019, 12:09

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Faux affidavit allégué: Jaykar Gujadhur s’est-il substitué au ministère public ?

Chaque jour apporte son lot de révélations et d’éléments troubles dans l’affaire Jaykar Gujadhur. Pour quelle raison ce Senior Attorney, par ailleurs vice-président de la Law Society, s’est-il cru permis de se substituer au ministère public (NdlR, le parquet) pour faire croire que cette entité de l’État aurait émis un avis favorable (par rapport à la nomination d’un individu comme Sub-Guardian) dans le litige qui opposait des membres de la famille Hurhangee, qui possèdent plusieurs arpents de terrain dans le Nord ?

Dans les milieux du judiciaire, l’on s’interroge sur les motivations de Me Jaykar Gujadhur, qui se serait fait le porte-parole du ministère public en affirmant, devant le juge Iqbal Maghooa, que cette institution publique aurait donné un avis favorable sur un point technique, alors que tel n’était pas le cas.

Dans un affidavit en date du 19 septembre 2018, et rédigé par Me Jaykar Gujadhur, au nom de sa cliente, veuve Champa Kumari Hurhangee, une octogénaire, il est clairement indiqué que «the Ministère Public has no objection that Mr Marin and I, Champa Kumari Hurhangee, be appointed as Sub-Guardian and Guardian».

Or, dans une déposition devant la Family Court en date du 10 octobre 2018, l’avouée du ministère public, Me Anatasiya Seenauth, avait apporté un démenti à cet affidavit rédigé par Me Jaykar Gujadhur. Elle a informé le juge Iqbal Maghooa que cette institution «has NOT stated that it has no objection that Mr Marin and the applicant (Champa Kumari Hurhangee) be appointed Sub- Guardian and Guardian». En fait, l’avouée Seenauth a précisé en Cour, le 25 juillet 2018, que le ministère public «will file conclusions after hearing parties.»

«Pourquoi donc Me Gujadhur aurait-il rédigé un faux affidavit ?», se demande un Senior Counsel. Selon ce dernier, seule une enquête initiée par les autorités, et non seulement par la Law Society (en raison du conflit d’intérêts), pourrait établir la vérité comme réclamé par Mahen Kevin Hurhangee, le fils de l’octogénaire, qui a alerté les autorités sur l’affaire Jaykar Gujadhur.

De son côté, Mahen Kevin Hurhangee, double détenteur d’un LLB et d’un MBA, et résidant à l’étranger, a déposé une plainte, le 30 juillet, auprès de Me Zubeida Salajee, présidente de l’Ordre des avoués, pour dénoncer les «agissements» de son avoué et de celui de sa mère, Me Jaykar ou «Jiki» Gujadhur. «Whilst perusing the said affidavit, my mother and I were flabbergasted by an averment at paragraph 5 thereof which meant that the Ministère Public had no objection to the appointment of Mr Cedric Redmond Marin as ‘subrogé-tuteur’ to my aforenamed sister.»

 

Selon le plaignant, Me Gujadhur lui a dit qu’il a des contacts au bureau du ministère public et que le parquet n’avait jamais objecté. À noter que l’express a contacté Me Jaykar Gujadhur pour comprendre son rôle dans toute cette affaire. Il nous a déclaré avoir déjà soumis ses explications écrites à la Law Society et s’est demandé pourquoi il devrait nous les faire parvenir, avant de mettre fin à la conversation.

Law society : un silence qui pèse lourd

<p style="text-align:center"><img alt="" height="330" src="/sites/lexpress/files/images/gallery/zubeida_salajee.jpg" width="620" /></p>

<p>Toujours motus et bouche cousue de la part de la Law Society sur le cas Jaykar Gujadhur, vice-président de l&rsquo;Ordre des avoués, sur qui pèse de sérieuses allégations de faux dans un affidavit et de non-respect du code de déontologie régissant les avoués. Nous avons sollicité une version de la présidente de la Law Society, Me Zubeida Salajee (photo), mais en raison de la fête religieuse d&rsquo;hier, on nous a dit qu&rsquo;elle n&rsquo;était pas disponible pour une déclaration. D&rsquo;autre part, le secrétaire de la Law Society, Me Georgy Ng Wong Hing, avait promis de retourner vers nous pour une version sur le cas Jaykar Gujadhur mais on l&rsquo;attend toujours... En attendant, perdure la question-clé qui est de savoir s&rsquo;il est acceptable ou pas que Me Gujadhur demeure à son poste de vice-président de la Law Society alors que le Complaints Committee de l&rsquo;ordre des avoués se penche sur son cas ? N&rsquo;est-ce pas un cas de &laquo;judge and party&raquo;, comme l&rsquo;avancent nombre d&rsquo;avoués et d&rsquo;avocats que nous avons contactés...Attendons voir.</p>