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Mauritius International Art Fair: des pistes pour qu’arts et culture deviennent des piliers du tourisme…

12 août 2019, 19:45

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Mauritius International Art Fair: des pistes pour qu’arts et culture deviennent des piliers du tourisme…

Contraste saisissant. Beau parterre d’invités à l’ouverture du Mauritius International Art Fair. C’était jeudi 8 août au soir au Caudan Arts Centre. Parmi les personnalités présentes, outre le président de la République par intérim, il y a les ministres Anil Gayan, Pradeep Roopun, le leader de l’opposition, entre autres. 

Le lendemain matin, les professionnels avaient rendez-vous à 10 heures pour discuter de Modelling the art and cultural ecosystem in Mauritius. Pas de décideurs en vue, ni de représentant des divers ministères. Alors que l’ambition affichée par l’Economic Development Board – partenaire de ZeeArts dans l’organisation de la première édition de la MIAF - est d’échanger sur le thème des arts et de la culture comme pilier du secteur touristique. Visiblement, discuter stratégie artistique : cela n’intéresse personne au niveau des autorités. 

Mais pas des invités internationaux : Stratégie à deux voix. Celles de Manal Ataya, directrice générale de la Sharjah Museums Authority, Émirats arabes unis, responsable de 16 musées, et d’Amaryllis Georges, Art and engagement educator au Louvre d’Abu Dhabi. En ouverture du Mauritius International Art Fair, qui s’est tenu jusqu’au 11 août, elles ont donné des pistes pour que les arts et la culture deviennent des piliers du tourisme.

Manal Ataya, directrice générale du Sharjah Museums Authority, Émirats arabes unis : «User de la diplomatie culturelle»

Miser sur ce qui fait l’authenticité. Cela ne sert à rien d’imiter d’autres modèles en pensant qu’ils auront le même succès, mais cela ne marche pas. C’est en ces termes que Manal Ataya a exprimé son sentiment sur les efforts à mener pour faire décoller le secteur des arts et de la culture. Mettre en avant son intérêt économique et en faire un pilier du tourisme. Manal Ataya, directrice générale du Sharjah Museums Authority, Émirats arabes unis est responsable de 16 musées. 

Première étape : l’introspection. «Quelles sont les valeurs dans lesquelles vous croyez ? Que voulez-vous que les gens ressentent et apprennent quand ils viennent à Maurice ? » 

À Sharjah, la décision a été prise – par l’émir régnant - de célébrer l’art islamique. «Nous sommes différents des autres émirats», insiste-t-elle. Contrairement à Dubaï qui est intéressé par le marché de l’art international. 

Pour identifier les forces, cela passe par la valorisation. «Ne pensez jamais que votre culture et vos valeurs valent moins que celles des autres. Ensuite, il faut user de la diplomatie culturelle». C’est la façon dont vous montrez votre culture au reste du monde. Et l’image que vous projetez au reste du monde. 

Ensuite, il s’agit de trouver des alliés stratégiques. Manal Ataya a cité le British Council et l’Alliance française, qui sont souvent, «prêts à inviter un artiste britannique ou français à venir chez vous travailler avec des groupes locaux». Des échanges dans l’autre sens sont dès lors envisageables. Il faut alors explorer les possibilités de bourses, de subventions, «notamment avec des pays avec lesquels vous avez des liens historiques». 

Selon Manal Ataya, il ne faut pas s’arrêter au manque de financement. «Parfois j’ai l’impression que quand vous avez de l’argent, vous vous dispersez dans plusieurs directions. Et les projets ne sont pas pérennes. Be creative with your money.»

Amaryllis Georges, Art Educator, Louvre Abu Dhabi «Créer un district de l’art»

«Comment éduquer une population qui n’est pas habituée à voir une statue à moitié nue d’Apollon ?» C’est l’un des défis qui se sont posés à l’implantation du musée du Louvre à Abu Dhabi. Mais durant la première année d’exploitation, ce musée qui a ouvert ses portes le 11 novembre 2017 a accueilli, «plus d’un million de visiteurs», a affirmé Amaryllis Georges, Art and engagement educator au Louvre d’Abu Dhabi. Elle était l’une des intervenantes du MIAF 2019. 

Idée maîtresse partagée par Amaryllis Georges : la création d’un district de l’art. Un quartier agréable, regroupant les galeries et musées, un quartier qui soit facile d’accès. Un quartier où il y aura toujours quelque chose à voir, à faire, avec des animations, des ateliers. Une vie artistique et culturelle.