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Carla Prayag: «La méthode “catch and kill” n’est pas viable financièrement»

8 août 2019, 20:51

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Carla Prayag: «La méthode “catch and kill” n’est pas viable financièrement»

Des membres qui siègent au conseil d’administration depuis 2013, des élections reportées, des candidatures rejetées… La MSAW ne cesse de faire polémique. À tel point que les ONG proposent que l’État la remplace par la HSI. Zoom sur cette organisation internationale qui milite pour les droits des animaux.

Parlez-nous de la HSI…
La HSI est une organisation internationale qui milite pour les droits des animaux – wildlife, farm animals, animals in experimentation, companion animals. Basée au États-Unis, elle est présente à travers le monde.

Depuis quand est-ce que HSI est implantée à Maurice ?
La HSI était à Maurice en 2013 pour un sondage. Nous avons commencé des discussions avec le gouvernement en 2016 et notre projet a débuté en 2018.

Quel est l’objectif de la HSI ?
La HSI travaille à travers le monde pour protéger les chiens de rue, promouvoir des pratiques éthiques et le bien-être des animaux de ferme, arrêter les abus contre les bêtes sauvages, éliminer les tests sur les animaux et combattre la cruauté. Le projet à Maurice concerne spécifiquement les chiens errants, démontrer que la stérilisation en masse ainsi qu’une compréhension de son importance et la responsabilité du propriétaire peuvent amener des résultats positifs tant humains que financièrement viables. Avec nos partenaires locaux, nous offrons la stérilisation, l’enregistrement et la puce électronique gratuitement.

Quels sont vos objectifs déjà atteints ?
Nous avons commencé un projet dans le district de Flacq et nous sommes ravis de voir les réactions positives de la communauté. Cela nous encourage à continuer le service que nous offrons. Nous avons aussi démontré que, sans le ramassage des chiens, il n’y a pas eu une augmentation dans leur nombre dans la région. La communauté, à la suite de nos interactions avec elle, réalise que nous avons tous une responsabilité envers nos animaux de compagnie et notre environnement.

Nous avons jusqu’à décembre pour stériliser encore 5 000 chiens mais nous le faisons en lien avec les habitants. Nous pensons qu’il est aussi important que le service de stérilisation lui-même. La plupart des «chiens errants» à Maurice ont un propriétaire et il est donc important de créer un changement de mentalité pour voir le problème autrement – ce n’est pas qu’un problème de chiens, c’est aussi un problème de propriétaires et de la communauté. Nous devons donc travailler ensemble pour mettre en place un programme qui donnera des résultats à long terme.

Quels sont les projets d’avenir de la HSI ?
Nous avons proposé au gouvernement d’instaurer un programme national avec des centres et des campagnes de sensibilisation à travers l’ile à partir de 2020. Nous espérons que cela sera accueilli favorablement.

Après les villages de l’Est, d’autres seront-ils ciblés ?
Nous attendons de voir si notre projet pour une extension nationale est accepté. Nous pourrons alors définir des endroits spécifiques.

Quelle est la solution pour contourner le problème des chiens errants à Maurice ?
La solution se trouve dans la communauté et la disponibilité d’un service de haut niveau accessible à tous. Premièrement, il faut reconnaître qu’il y a un manque d’informations sur l’importance de la stérilisation. Les campagnes de sensibilisation sont donc cruciales. Il est aussi primordial d’avoir un service fiable, où les chiens sont bien traités et où les propriétaires font une expérience positive. Avec la compréhension de la communauté et des services facilement accessibles (des caravanes dans les centres communautaires, par exemple), les solutions deviennent plus réalisables. Il est aussi important d’avoir des lois fortes avec une application stricte.

Pensez-vous que la Mauritius Society for Animal Welfare (MSAW) est apte à résoudre le problème de chiens errants ?
Nous pensons que la stérilisation à haut niveau et en masse est la solution pour Maurice. Pour avoir des résultats, il faut un service fiable, de qualité et accessible à tous ainsi que des campagnes d’information intenses avec la participation de tous. Elle implique des formations pour rehausser les services à un niveau international ainsi qu’une approche humaine et durable.

Êtes-vous pour ou contre le catch and kill ?
Nous sommes contre le catch and kill pour plusieurs raisons. Premièrement, il a été démontré partout dans le monde que cette méthode ne fonctionne pas pour diminuer la population des chiens errants. Deuxièmement, c’est une méthode cruelle et inhumaine. Troisièmement, elle n’est pas viable financièrement. Il vaut mieux trouver des solutions à long terme – oui, cela demande plus d’efforts à mettre en place mais les résultats sont plus durables et stables.