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Deux Britanniques s’envolent pour le premier tour du monde en Spitfire

5 août 2019, 19:17

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Deux Britanniques s’envolent pour le premier tour du monde en Spitfire

Deux aviateurs britanniques ont décollé lundi du sud de l’Angleterre pour tenter de réaliser le premier tour du monde à bord d’un Spitfire, chasseur de légende et symbole de la Bataille d’Angleterre de 1940.

Pour les besoins de l’aventure, le «Silver Spitfire», qui a servi pendant la Seconde Guerre mondiale, a été démilitarisé, dépouillé de ses canons et de sa peinture, révélant le métal argenté et brillant qui le recouvre.

«Nous espérons faire connaître aux gens toute la beauté et l’esthétique du Spitfire», «c’est l’appareil le plus majestueux qui existe», a déclaré à l’AFP Steve Brooks, l’un des pilotes.

L’avion, âgé de 76 ans, a décollé de l’aérodrome de Goodwood, près de la côte méridionale de l’Angleterre, pour un périple de quatre mois et 27.000 miles (43.500 kilomètres) dans une trentaine de pays. Il sera piloté à tour de rôle par M. Brooks, 58 ans, et Matt Jones, 45 ans, patrons d’une école de vol.

Pour sa première étape, l’avion a pris la direction de l’Ecosse et traversera ensuite l’océan Atlantique en passant par les îles Féroé, Reykjavik, le Groenland et les régions éloignées du Nord canadien.

Intercepteurs agiles, les Spitfire ont joué un rôle crucial dans la bataille d’Angleterre, alors que le Royaume-Uni combattait la menace d’une invasion de l’Allemagne nazie. Pour Steve Brooks, «le Spitfire représente la liberté de l’humanité».

Avec ce tour du monde, Steve Brooks et Matt Jones entendent rendre hommage à ceux qui ont conçu, construit et piloté le Spitfire, et inviter ceux qui le voient à chérir la liberté.

Sur les quelque 20.000 appareils construits, il en reste moins de 250, dont une cinquantaine seulement sont en état de voler, pour la plupart basés au Royaume-Uni.

Pyramides et Grand Canyon

L’expédition, financée en grande partie par un fabricant de montres suisses, comprendra en tout environ 90 étapes à travers l’Amérique du Nord, l’Asie, le Moyen-Orient et l’Europe.

L’avion survolera certains des sites les plus emblématiques du monde: le Grand Canyon (Etats-Unis), le Mont Fuji (Japon), et certaines des sept merveilles du monde en Egypte et en Grèce.

Il pourrait également survoler la Grande Muraille de Chine et atterrir dans la «ville rose» de Jaipur, en Inde.

«Nous allons voir tant de personnes et tant de pays. J’espère que ce sera un succès», a confié, avant le départ, Matt Jones à l’AFP.

«Voir le Silver Spitfire au-dessus du Golden Gate, de la Statue de la Liberté ou des Pyramides de Gizeh va être fantastique», a abondé Steve Brooks.

«Bijoux» de Mère Nature

D’autant, à en croire le pilote, que voler sur un Spitfire est une expérience à nulle autre pareille. «C’est la plus incroyable des sensations (...). Une fois que vous êtes dedans, vous en faites partie», a-t-il dit. «C’est comme conduire une voiture de collection. Il a une vraie âme».

L’avion est propulsé par un puissant moteur V12 Rolls-Royce Merlin de 27 litres au son «spectaculaire»: «Vous avez ce moteur vrombissant qui vous résonne dans tout le corps», a décrit Steve Brooks, premier pilote à avoir volé d’un pôle à l’autre en hélicoptère.

Mais prendre les commandes d’un Spitfire comporte aussi une part de défi: «C’est de la bonne vieille technologie» qui requiert de piloter «au feeling», a-t-il expliqué.

L’équipée devrait revenir à Goodwood le 8 décembre.

Le Spitfire (Mk.IX), un monoplace immatriculé MJ271, a été construit en 1943 par le constructeur britannique Vickers Supermarine à Castle Bromwich (centre de l’Angleterre). Il a participé à 51 missions de combat, escorté des bombardiers, et bombardé en piqué des cibles sur les côtes françaises.

Il était entreposé dans un musée avant d’être remis en état en l’espace de deux ans: ses 80.000 pièces ont été démontées, vérifiées, nettoyées et restaurées. Après avoir décapé la peinture militaire, décision a été prise de laisser les panneaux d’origine, en aluminium étincelant, à nu.

Le voir voler, «c’est comme regarder en l’air, et voir Mère Nature porter des bijoux», s’émerveille Steve Brooks.