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Plomb autour de Notre-Dame: l’inquiétude reste vive

5 août 2019, 18:37

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Plomb autour de Notre-Dame: l’inquiétude reste vive

Avant la publication mardi de nouveaux relevés mesurant la contamination au plomb autour de la cathédrale Notre-Dame, l’inquiétude des associations et syndicats reste vive malgré l’annonce de la mairie de Paris d’une intensification de la dépollution.

Réunis lundi matin devant le parvis fermé de la cathédrale, syndicalistes CGT et membres d’associations, récemment constitués en collectif, se sont montrés particulièrement préoccupés de la santé des personnes étant intervenues à l’intérieur de la cathédrale après l’incendie ou travaillant aux alentours. Parmi ceux-ci: pompiers, agents de nettoyage, policiers, personnels de l’Hôtel-Dieu mais aussi bouquinistes, salariés des bars et restaurants avoisinants, a énuméré Benoît Martin, de l’Union départementale CGT.

Pendant l’incendie qui a en partie détruit la cathédrale le 15 avril, plusieurs centaines de tonnes de plomb contenues dans la charpente de la flèche et la toiture ont fondu et se sont répandues sous forme de particules.

L’association Robin des Bois a porté plainte contre X, accusant les autorités d’avoir tardé à réagir et manqué de transparence, et le collectif de syndicats CGT et d’associations a demandé le «confinement total du site» de Notre-Dame de Paris.

Le chantier de Notre-Dame de Paris, suspendu fin juillet, doit reprendre progressivement à partir de la semaine du 12 août avec l’arrivée de nouvelles mesures de protection pour les salariés potentiellement exposés au plomb.

Une réouverture qui «ne nous va pas», a grondé Benoît Martin.

Le confinement du site n’est pourtant «absolument pas envisageable», selon l’archiprêtre Monseigneur Chauvet. Le recteur de la cathédrale a estimé lundi sur Europe 1 que les personnels étant intervenus sur le chantier n’étaient «plus en danger», ajoutant: «tout le monde a fait une plombémie (analyse) et je peux vous dire: on n’est pas plombés».

«Actuellement, les [15] agents (travaillant à l’Hôtel-Dieu) qui ont eu une plombémie n’ont toujours pas reçu leurs résultats», a rétorqué Graziella Raso, du comité de lutte CGT de cet hôpital, qui demande à ce que l’ensemble des personnels de l’établissement hospitalier fassent des analyses sanguines.

«Aucun problème» dans les écoles

Souleymane Soumaro, responsable du collectif parisien de nettoyage CGT, a ajouté que les 500 employés qu’il représente n’ont «pas été informés du risque» lié à la pollution au plomb, ni «équipés» pour y faire face. «Ils ont continué à utiliser leurs balais» et, parfois, «ont lavé leurs tenues à la maison», faisant courir un risque de contamination à leur famille, a-t-il expliqué.

Anne Souyris, adjointe à la santé à la mairie de Paris, a reconnu dans un entretien au Parisien, que «malgré des tentatives de nettoyage, la pollution reste trop importante» sur le site et aux alentours. Une dépollution «avec des moyens beaucoup moins classiques» dont commencer cette semaine et s’achever avant la rentrée scolaire, a-t-elle ajouté.

Les résultats des nouveaux relevés, attendus mardi, seront «immédiatement rendus publics», a assuré sur franceinfo Emmanuel Grégoire, premier adjoint de la mairie de Paris, transmis à l’Agence régionale de santé et mis en ligne sur le site de la Ville de Paris.

Si ces nouveaux relevés «révèlent que d’autres rues adjacentes sont polluées, alors j’en demanderai aussi leur fermeture», a précisé Anne Souyris.

David Belliard, candidat EELV à la mairie de Paris, a regretté sur LCI qu’il y ait eu «réouverture des rues adjacentes au chantier pour des questions touristiques». Il propose de créer «une sorte de «Plombparif» à l’image d’Airparif, une cartographie en temps réel de la pollution au plomb et son évolution».

Depuis l’incendie, des taux de concentration importants de plomb, auxquels les enfants sont particulièrement exposés, ont été relevés aux alentours de l’édifice et un groupe scolaire a été récemment fermé pour des travaux de nettoyage.

Selon Emmanuel Grégoire, «sauf information nouvelle (...) il n’y a aucune raison de penser que les écoles ne rouvriront pas de façon normale» à la rentrée.

«Toutes les écoles testées dans le périmètre des 500 mètres (autour de Notre-Dame) ne relèvent aucun problème» de contamination, assure-t-il, en estimant qu’il est «difficile de savoir» si les «atypies» constatées dans trois écoles situées «plus loin que le périmètre» sont «liées ou pas» à l’incendie du 15 avril.