Publicité

Stades de foot: mornes plaines

4 août 2019, 22:00

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Stades de foot: mornes plaines

Carton rouge pour le George V qui n’a pu accueillir la finale de football des Jeux des îles le samedi 27 juillet. Les fans se sont retrouvés les pieds dans l’eau. Mais si ce stade patauge en eaux troubles, qu’advient-il de ces autres infrastructures dédiées au ballon rond ? À quoi servent-elles ? Tour d’horizon.

«La finale aurait pu se tenir ici. Regardez : le temps est ensoleillé et la pelouse en bon état. Il fallait juste aménager les chaises. C’est dommage», estime Farhad, un maraîcher de Rose-Hill. Mais avec les travaux du métro, les accès au stade Sir Gaëtan Duval sont obstrués. «Cela aurait sûrement découragé les supporters», lâche-t-il. Et en journée, impossible d’y faire une incursion. Les portes restent closes. Mais en décrochant un stationnement à l’arrière de l’édifice, on ne peut que la contempler de loin.

«Je ne sais même pas à quoi sert ce terrain à Rose-Hill désormais. Pourtant, ce stade a toujours été une référence pour les compétitions. D’ailleurs, même le stade de Candos se taillait la part du lion. Pourquoi n’a-t-on pas pu y tenir la finale de football pour les Jeux des îles de l’océan Indien ?» s’interroge Roseline, 65 ans.

Rappelons que le match opposant Maurice à l’île de la Réunion, initialement prévu au Stade George V, a dû se jouer au stade Auguste Vollaire, à Flacq, le dimanche 28 juillet. Le terrain de Curepipe était impraticable. Qu’advient-il donc des autres stades ? Une petite visite à celui de Guy Rozemont, à Candos, nous ramène devant un établissement fermé. À quoi servent donc ces édifices aujourd’hui ?

Au total, il en existe une dizaine à Maurice. Six sont gérés par le Mauritius Sports Council (MSC), notamment les stades Anjalay à Belle-Vue Maurel, Auguste Vollaire à Flacq, Germain Comarmond à Bambous, Quartier Militaire, le nouveau George V et celui d’Harry Latour à Mahébourg. Idem pour le Stade St-François Xavier à Port-Louis, également sous la responsabilité du ministère de la Jeunesse et des Sports. «Par contre, ceux de Rose-Hill, Candos et le Vélodrome à Curepipe incombent aux municipalités», précise-t-on au MSC. À Triolet, on trouve également le sir R. Ghuburun qui s’aligne davantage comme un «terrain accueillant les entraînements des clubs et compétitions régionales».

Limite d’accès

Et les autres alors ? «Seuls les matchs de championnat se font au stade George V. Pour les entraînements, on va au stade Vélodrome ou sur un terrain à Les Casernes, à Curepipe», explique Khooshal Mussai, Head of Football à la Curepipe Starlight Sports Club. Les entraînements se font trois fois la semaine avec 25 joueurs. Ces terrains sont mis à leur disposition par la mairie gratuitement, à condition d’être enregistré auprès de la Mauritius Football Association.

De son côté, Rajen Armoogum, président du club Savanne Sports Club, qui compte aussi une vingtaine de footballeurs, procède aux entraînements sur un terrain municipal à Souillac. «Nous n’avons pas accès à un stade régional. Quand on a un championnat, on doit jouer «away», donc au stade Harry Latour, à Mahebourg, mais ce n’est pas facile pour notre public de nous suivre.» Quant à l’AS Port-Louis 2000, qui compte 70 joueurs en équipe senior, féminine et junior, il parvient à s’entraîner à l’édifice de St-François Xavier. Hors stade, les équipes évoluent sur des terrains au Champ de Mars et à Camp Yoloff, explique Anwar Elahee, le président.

Pourquoi cette limite d’accès aux stades ? «Il y a beaucoup d’équipes de football à Maurice. Sur le plan national, on en a 24. Et sur le régional, il s’agit d’une centaine environ. On ne peut jouer tous les matchs dans les stades, on abîmerait la pelouse», explique Khooshal Mussai.

Entretien par le MSC

En dehors des réservations pour les compétitions régionales et nationales, ces établissements sont accessibles au public mais à des horaires précis. Par exemple, à Rose-Hill, on peut y faire son jogging de 6 à 7 heures selon l’écriteau sur place. En après-midi, les stades s’ouvrent au public de 16 à 19 heures.

Face au récent naufrage du George V, la maintenance de ces édifices pose des interrogations. Qui s’en occupe ? Au quotidien, celle-ci est effectuée par l’équipe du MSC. «Par exemple, la maintenance et l’entretien de la pelouse s’étalent de mi-juin à mi-septembre», indique le MSC. D’où le fait que certains stades soient actuellement sous clé. Mais la durée dépend des travaux à être entrepris. Ceux utilisés pour les JIOI 2019, par exemple, ont tous été rénovés. Toutefois, comme en témoigne le stade George V, les travaux n’ont pu lui sortir la tête de l’eau.

D’ailleurs, ces rénovations de grande envergure étaient sous la responsabilité de l’Association for Upgrading of Infrastructures of Sports. Celle-ci devrait bientôt faire un «handing-over» au MSC, confirme notre source.

Quant aux coûts qui, ne nous ont pas été communiqués, les frais d’entretien habituel sont inclus dans le budget opérationnel du MSC. En revanche, lorsque les pelouses nécessitent de grosses réparations, c’est le ministère de tutelle qui en hérite.

D’où viennent les noms ?

Anjalay : Anciennement connu comme le Stade sir Anerood Jugnauth, le stade Anjalay a été inauguré le 26 janvier 1991 à Belle-Vue et porte depuis le nom d’Anjalay Coopen, une militante mauricienne. Lieu de l’ouverture et de la clôture des JIOI 2019, il dispose d’une capacité de 16 000 à 18 000 personnes.

Sir Rabindrah Ghurburrun Stadium : Ce stade situé à Triolet dispose d’une capacité de 300 personnes. «Comptant 50 ans d’existence, le stade a été rénové en 2009», confie Eddy Rose, Stadium Manager. Il porte le nom de l’ancien vice-président, de 1992 à 1997 de Maurice.

Auguste Vollaire : Pouvant accueillir 4 000 personnes à Flacq, ce stade fut inauguré le 25 mai 1991. Celui-ci a accueilli la finale de football des JIOI 2019 à la place du stade George V à Curepipe, qui était impraticable.

Germain Comarmond : Situé à Bambous, ce stade peut accommoder 5 000 personnes. Il a été inauguré le 21 août 2003. Germain Comarmond était un politicien qui a contribué à la construction de la République mauricienne à travers le Board of Investment.

Harry Latour : Cet édifice est doté d’une capacité de 2 000 personnes. Il est situé à Mahebourg et existe depuis le 21 décembre 1989.

Quartier-Militaire Stadium : Fondé le 7 décembre 2002, ce stade situé à Quartier-Militaire, dispose d’une capacité de 3 000 personnes. .

New George V : En hommage au roi britannique George V, ce stade est une référence dans le football mauricien. Il a été inauguré en 1955 et peut accueillir 6 500 personnes. Les plus grandes compétitions de football s’y tiennent. Hélas, situé à Curepipe, le terrain est souvent engorgé d’eau.

St-François Xavier : Inauguré le 5 avril 2009, cet édifice a été fermé pendant un an pour des rénovations. Il vient d’être remis en opération.

Stade Guy Rozemont : Situé à Candos, ce stade a été inauguré le 24 février 1966. Son nom lui a été attribué le 26 mars 1966 en hommage au président du Parti travailliste, décédé en mars 1956.

Sir Gaëtan Duval : D’une capacité de 6 500 personnes, ce stade a été lancé en 1972. Il porte le nom de sir Gaëtan Duval, leader du Parti mauricien social-démocrate.