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JIOI 2019 - Roberto Ibanez Chavez: «La préparation a fait la différence»

29 juillet 2019, 21:00

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JIOI 2019 - Roberto Ibanez Chavez: «La préparation a fait la différence»

Le Cubain Roberto Ibanez Chavez a débarqué à Maurice en juin 2015, soit deux mois avant les Jeux des îles de l’océan Indien (JIOI) 2015 organisés à La Réunion (1er au 9 août). Cette année à Maurice, il a, donc, vécu ses deuxièmes JIOI à la tête de la sélection mauricienne de boxe. Et la Team Chavez n’a pas déçu, elle a rem- porté sept des neuf médailles d’or en jeu.

Avec sept médailles d’or et deux d’argent, vous explosez la performance réalisée par le précédent DTN, Jean-Claude Nagloo …. 
Mon objectif n’est pas d’être en compétition avec qui ce soit. Mon objectif à Maurice est de faire de mon mieux pour faire progresser la boxe mauricienne. C’est bien de se rappeler du passé. Je respecte tout le travail qui a été fait par ceux qui m’ont précédé. Moi je me concentre sur le présent.

Et c’est ce que vous avez fait ? 
Oui. Ce sont les meilleurs boxeurs du moment qui ont eu leurs places dans la sélection finale. La préparation s’est faite sur une période de 4 ans. Il y a eu une équipe élargie. Certains sont partis et d’autres comme Christophe Otendy nous ont rejoints en cours de route. Tous ont bénéficié d’une bonne préparation physique, technique, tactique et mentale.

Ont-ils fait ce que vous attendiez d’eux ? 
Oui. Ce groupe avait toute ma confiance. Ce sont les plus motivés et les plus impliqués. Ma plus grande satisfaction, c’est que chacun des neuf boxeurs qui sont montés sur le ring a fait de son mieux. Bien sûr, chacun a des aptitudes et des niveaux différents mais le groupe s’est bien battu. Ils avaient tous la possibilité de gagner, mais après, il y a d’autres facteurs qui viennent influencer le verdict.

Quels sont ces facteurs ? 
Il y en a plusieurs. Sur le ring, les petits détails comptent. Ils peuvent influencer le verdict final. Par exemple, certaines personnes peuvent croire que je m’emporte facilement mais il y a souvent une raison derrière. Lors de la demi-finale de Sharvin Beedassee (NdlR : le lundi 22) par exemple, je ne trouvais pas ça juste que le responsable du tournoi (NdlR : Bertrand Mendouga délégué par l’Association Internationale de Boxe) retarde le début d’un round à cause du bruit qu’il y a dans la salle. Cela favorise un peu l’adversaire qui a le temps de récupérer et ça casse un peu l’élan du boxeur qui est en position de force. Dans ce cas, c’était mon boxeur et mon rôle c’est de veiller à ce que tout se passe pour le mieux pour lui.

Et sinon, comment avez-vous trouvé l’arbitrage ?
L’arbitrage c’est l’éternel souci. Mais moi, j’entraîne mes boxeurs pour qu’ils puissent en souffrir le moins. Je les incite à remporter chacun de leur combat avec la plus large différence que possible.

Pourtant, il y a plusieurs combats qui se sont terminés sur des décisions partagées ? 
Effectivement. C’est pour cela, qu’il est important de se démarquer largement de son adversaire. Pour la finale, Mikey Denis perd son combat (2-3) mais pour moi, il a gagné.

Doutez-vous de la bonne foi de certains juges ? 
Souvent, il y a des connivences mais je ne dis pas que cela a été le cas. A chacun son rôle et sa conscience. Le mien c’est d’apprendre à mes boxeurs de faire ce qu’il faut pour éviter ses mauvaises surprises.

Quel est le boxeur qui vous a le plus surpris durant cette compétition ? 
Je ne vais pas donner de noms. J’ai bossé avec le groupe durant une longue période. Ils ont, tous, été préparés pour donner le meilleur et ils l’ont, tous, fait. Evidemment, chacun a misé sur des qualités propres à lui-même. Tous les boxeurs n’ont pas la même maturité technique, le même nombre d’années d’expérience ou encore la même puissance physique.

Que pensez-vous du niveau des autres îles ? 
Les boxeurs des autres îles sont venus pour gagner. Chaque pays avait leurs joueurs phares. Nous nous avions préparé un groupe. La stratégie d’ensemble mise en place a porté ses fruits.

Un des favoris, Ludovic Bactora n’a pas confirmé. Qu’est-ce qui n’a pas marché ? 
En boxe comme dans tout sport rien n’est joué d’avance. Il n’y a pas photo : il a bien remporté le premier round. Au second, il prend un coup de tête. L’arbitre arrête le combat pour que le médecin ausculte sa plaie mais pas de sanction pour son adversaire. Quand il reprend le combat, il est déstabilisé. Il prend un second coup et l’arbitre arrête son combat. C’est un de ces petits détails qui compte pour les verdicts.

Sharvin Beedassee (-49 kg) et Christophe Otendy (81 kg) décrochent l’or à leur première participation. Surpris ? 
Non. Si j’avais jugé qu’ils n’en avaient pas le potentiel, il n’aurait pas été sélectionné. Ce sont des boxeurs qui sont très disciplinés. Sharvin Beedassee suit toujours les consignes. Il est très appliqué tout comme Christophe Otendy. Ce dernier a intégré le groupe, il y a environ un an. Il a beaucoup travaillé pour attraper son retard. Grâce à sa détermination, il s’est amélioré progressivement.

Le duel entre Kennedy StPierre et Keddy Agnès n’a pas eu lieu chez les +91 kg. Le Mauricien était-il prêt à faire face au médaillé de bronze aux derniers Jeux du Commonwealth ?
Oui. Son come-back est récent mais il a fait ce qu’il faut. Il pouvait, certainement, gagner cette finale. J’en suis convaincu. Dommage que son adversaire soit tombé malade. Ce duel aurait été très intéressant car comme Kennedy St-Pierre, le Seychellois aime vraiment la bagarre.

Comparé à La Réunion, quelle est votre évaluation du niveau du tournoi ? 
Le niveau du tournoi est le même. C’est la préparation que nos boxeurs ont eu qui a fait la différence. Pendant les quatre dernières années et surtout les mois précédant les Jeux, le staff technique et le comité directeur ont favorisé une stratégie de groupe. Les compétitions et stages en Afrique du Sud, Cuba, Russie et Inde ont beaucoup aidé le groupe à se mettre en condition.

Est-ce que ce groupe est prêt pour les Jeux d’Afrique annoncés du 20 août au 1er septembre ? 
Pas tous les boxeurs du groupe sont concernés par ce déplacement. Tout dépendra du nombre de tickets que nous donneront les autorités. Il faudra aussi analyser plusieurs aspects comme l’état de forme des boxeurs. Les Jeux d’Afrique ne sont pas du même niveau que les JIOI. Une stratégie suivra.

Justement, il n’y a que trois semaines avant les Jeux. Le délai est assez court… 
Bien trop court. En plus, il y a deux semaines, nous avons appris que cette compétition se tiendra dans les huit nouvelles catégories de l’AIBA. Ça nous a pris au dépourvu, car sur les autres continents, les Jeux se sont disputés dans les dix catégories (NdlR : Voir encadré).

Et comment envisagez-vous cette compétition ? 
J’ai un plan en tête, mais il faudra que je rencontre mon équipe technique et aussi le président de la fédération. Une rencontre est prévue, ce mardi 30 juillet. Par contre, le début des entraînements est pour ce mercredi.

Après la bonne moisson aux JIOI, peut-on rêver au même tour de force le mois prochain au Maroc ? 
L’Afrique c’est un autre palier. En raison des JIOI, nous n’avons pas eu de préparation spécifique pour le niveau continental. Nous nous retrouvons un peu dans la même configuration que pour les Jeux du Commonwealth en 2018. On n’a pas eu les résultats escomptés à cause du timing. Maintenant, il va falloir faire les ajustements dans un très court délai.

En avril dernier, l’équipe nationale n’a pas pu faire le déplacement au Botswana pour les championnats d’Afrique de la zone 4 ? Regrettez-vous de ne pas avoir pu faire le repérage. 
Non, ce n’est pas un vrai baromètre. Il y a des boxeurs que les Mauriciens ont battus au South Africain Boxing National Association Boxing Orgnisation en février qui ont ensuite été médaillés au Botswana. Dans cette compétition, il n’y a pas le Maroc, l’Algérie, la Tunisie, l’Egypte, le Cameroun. C’est ce dernier qui a remporté les Championnats d’Afrique à domicile lors de l’édition 2017.

Grosse émotion pour Richarno Colin. Il fait l’exploit de décrocher une troisième médaille d’or aux Jeux.
John Colin décroche enfin l’or chez les 60 kg après l’argent (2011) et le bronze (2015).
Merven Clair affiche la maîtrise contre Shain Boniface. Il s’approprie l’or suite à deux combats remportés à l’unanimité des juges.

Changement de poids: huit catégories retenues pour les Jeux d’Afrique

<p style="text-align: justify;">Les huit catégories proposées par l&rsquo;AIBA en octobre dernier sont les 52 kg, 57 kg, 63 kg, 69 kg, 75 kg, 81 kg, -91 kg et +91 kg. C&rsquo;est, également, dans ces nouvelles catégories que l&rsquo;instance souhaite décerner les titres chez les hommes pour les prochains Championnats du monde du 7 au 21 septembre 2019 en Russie et, éventuellement, aux Jeux olympiques de Tokyo du 24 juillet au 9 août 2020. Avec l&rsquo;éventuel retrait des 46-49 kg, 60 kg et 64 kg, les pugilistes de ces dernières catégories devront être mutés soit en 52 kg, 57 kg ou 63 kg.</p>

Medailles

<p style="text-align: justify;">Or Arg Brz<br />
	Maurice 7 2 &ndash;&nbsp;<br />
	Madagascar 1 2 4&nbsp;<br />
	Réunion 1 1 8&nbsp;<br />
	Seychelles - 4 2&nbsp;<br />
	Comores - 1 4</p>

Palmares

<p style="text-align: justify;">Or Arg Br<br />
	2015 à La Réunion&nbsp;<br />
	Maurice 3 2 5&nbsp;<br />
	2011 aux Seychelles&nbsp;<br />
	Maurice 2 5 3&nbsp;<br />
	2007 à Madagascar&nbsp;<br />
	Maurice 2 3 4&nbsp;<br />
	2003 à Maurice&nbsp;<br />
	Maurice 5 5 1&nbsp;<br />
	1998 à La Réunion&nbsp;<br />
	Maurice 5 3 2&nbsp;<br />
	1993 aux Seychelles&nbsp;<br />
	Maurice 1 1 4&nbsp;<br />
	1990 à Madagascar<br />
	Maurice 0 5 4&nbsp;<br />
	1985 à Maurice&nbsp;<br />
	Maurice 3 3 6&nbsp;<br />
	1979 à La Réunion&nbsp;<br />
	Maurice 1 5 4</p>

Les finales

<p style="text-align: justify;">49 KG (poids mi-mouches) Sharvin Beedassee, médaillé d&rsquo;or&nbsp;<br />
	<strong>Age:</strong> 21&nbsp;<br />
	Première participation&nbsp;<br />
	<strong>Parcours 2019 :&nbsp;</strong><br />
	<strong>Finale: </strong>Victoire à majorité des juges (3-2) contre Tony Heriniaina (Madagascar)&nbsp;<br />
	<strong>Demi-finale : </strong>Victoire à majorité des juges (3-2) contre Kevin Tsang Hing Lam (Réunion)</p>

<p style="text-align: justify;">52 KG (poids mouches) Ludovic Bactora , médaillé d&rsquo;argent&nbsp;<br />
	<strong>Age: </strong>30 ans&nbsp;<br />
	Précédentes participations&nbsp;<br />
	Médaillé d&rsquo;or en 2007 et 2011, Médaillé d&rsquo;argent en 2015&nbsp;<br />
	<strong>Parcours JIOI 2019 :&nbsp;</strong><br />
	<strong>Finale :</strong> Défaite par arrêt de l&rsquo;arbitre (2e round) contre Jerome Andrianarivelo (Madagascar)<br />
	<strong>Demi-finale : </strong>Victoire à la majorité des juges (4-1) contre Maoulana Ali (Réunion)</p>

<p style="text-align: justify;">56 KG (poids coqs) Mikey Denis, médaillé d&rsquo;argent&nbsp;<br />
	<strong>Age:</strong> 28&nbsp;<br />
	Première participation&nbsp;<br />
	<strong>Parcours JIOI 2019 :&nbsp;</strong><br />
	<strong>Finale : </strong>Défaite à la majorité des juges (3-2) contre Jami Abdallah (Réunion)&nbsp;<br />
	<strong>Demi-finale :</strong> Victoire à la majorité des juges (3-2) contre Olivier Razanakolona (Madagascar)</p>

<p style="text-align: justify;">60 KG (poids légers) John Colin, médaillé d&rsquo;or&nbsp;<br />
	<strong>Age:</strong> 28 ans&nbsp;<br />
	Précédentes participations &nbsp;<br />
	Médaillé d&rsquo;argent en 2011 et médaillé de bronze en 2015&nbsp;<br />
	<strong>Parcours JIOI 2019:&nbsp;</strong><br />
	<strong>Finale : </strong>Victoire à la majorité des juges (4-1) contre Julien Samourgompoulle ( Réunion)&nbsp;<br />
	<strong>Demi-finale :</strong> Victoire à la majorité des juges (3-2) contre Faniry Ramasoharifidy (Madagascar)</p>

<p style="text-align: justify;">64 KG ( POIDs super-légers) Richarno Colin, médaillé d&rsquo;or&nbsp;<br />
	<strong>Age:</strong> 32&nbsp;<br />
	Précédentes participations&nbsp;<br />
	Médaillé d&rsquo;or en 2011, 2015 et médaillé d&rsquo;argent en 2007&nbsp;<br />
	<strong>Parcours JIOI 2019:&nbsp;<br />
	Finale :</strong> Victoire à la majorité des juges (4-1) contre Andrique Allisop (Seychelles)&nbsp;<br />
	<strong>Demi-finale : </strong>Victoire par KO au deuxième round contre Youssouf Assoumani (COM)</p>

<p style="text-align: justify;">69 KG (poids welters) Merven Clair, médaillé d&rsquo;or&nbsp;<br />
	<strong>Age:</strong> 26 ans&nbsp;<br />
	Précédente participation&nbsp;<br />
	Médaillé d&rsquo;or en 2015 (75 kg)&nbsp;<br />
	<strong>Parcours JIOI 2019:&nbsp;</strong><br />
	<strong>Finale : </strong>Victoire à l&rsquo;unanimité des juges (5-0) contre Shain Boniface (Seychelles)&nbsp;<br />
	<strong>Demi-finale :</strong> Victoire à l&rsquo;unanimité des juges (5-0) contre Etienne Andrianarison (Madagascar)</p>

<p style="text-align: justify;">75 KG (poids moyens) Jean-Luc Rosalba (Maurice)&nbsp;<br />
	<strong>Age:</strong> 23&nbsp;<br />
	Précédente participation<br />
	Médaillé de bronze en 2015 (69 kg)<br />
	<strong>Parcours JIOI 2019 :&nbsp;</strong><br />
	<strong>Finale : </strong>Victoire par KO au troisième round contre Mdahoma Mohamed (COM)&nbsp;<br />
	<strong>Demi-finale :</strong> Victoire à la majorité des juges (3-2) contre Edrian Volcere (SEY)</p>

<p style="text-align: justify;">81 KG (poids mi-lourds) Christophe Otendy (Maurice)&nbsp;<br />
	<strong>Age:</strong> 24&nbsp;<br />
	Première participation&nbsp;<br />
	<strong>Parcours JIOI 2019:&nbsp;</strong><br />
	<strong>Finale :</strong> Victoire à la majorité des juges (3-2) contre Jean Jovette (Seychelles)&nbsp;<br />
	<strong>Demi-finale :</strong> Victoire à la majorité des juges (3-2) contre Georges Castel (REU)</p>

<p style="text-align: justify;">81 KG (poids mi-lourds) Christophe Otendy (Maurice)&nbsp;<br />
	<strong>Age: </strong>24&nbsp;<br />
	Première participation&nbsp;<br />
	<strong>Parcours JIOI 2019:&nbsp;</strong><br />
	<strong>Finale : </strong>Victoire à la majorité des juges (3-2) contre Jean Jovette (Seychelles)&nbsp;<br />
	<strong>Demi-finale :</strong> Victoire à la majorité des juges (3-2) contre Georges Castel (REU)</p>