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Flic-en-Flac: rendre le débarcadère plage publique désormais

27 juillet 2019, 19:00

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Flic-en-Flac: rendre le débarcadère plage publique désormais

Un citoyen, amoureux de son village, lance un mouvement sur Facebook pour empêcher la privatisation d’une partie de la plage. Le promoteur ne tarde pas à se rétracter et renonce à toute demande future de bail.

Il n’y a pas eu besoin de grande mobilisation pour que des habitants de Flic-en-Flac fassent entendre leur voix sur le projet de l’hôtel Villas Caroline qui voulait privatiser environ 600 m de la plage constituant les Pas géométriques. Après environ trois semaines, le promoteur a dû se rétracter. La prochaine étape pour le Movement Citoyens Debarcader Flic-en-Flac est d’entamer des démarches formelles auprès du ministère des Terres et du Logement afin de décréter le débarcadère plage publique. Comment ce mouvement a-t-il débuté ?

Tout commence par la distribution d’une copie du plan directeur de l’hôtel lors d’une réunion à laquelle assistent sa mère et les habitants de Flic-en-Flac. En prenant connaissance du plan qui consiste à embellir ce coin du débarcadère, avec parking et kiosque, Yashveen Ramdoyal réalise que le projet «pé pran tou laplaz». Ce réceptionniste d’un hôtel de la région a grandi dans cette station balnéaire de l’Ouest. Ayant à coeur ce petit bout de plage, il décide de réagir. Il veut dire non à «l’accaparement» de la plage. «Il y aurait eu des déviations routières. Je ne trouve pas ça juste. J’ai donc pris en photo le master plan et le débarcadère.»

«La plage de tout le monde»

Yashveen Ramdoyal décide alors de créer une page sur les réseaux sociaux et le nomme Movement Citoyens Debarcader Flic-en-Flac. Il y télécharge les photos et une vidéo du débarcadère, accompagnées d’un texte pour créer un mouvement. «C’est la plage de tout le monde. La plage de Flic-en-Flac est accessible depuis le centre. Le débarcadère c’est le village des pêcheurs mais aussi celui des excursionnistes.»

Grâce à ce mouvement, il rallie à la cause les habitants de Flic-en-Flac et les expatriés qui connaissent ce bout de plage. «Monn rasanblé bann abitan Flic-en-Flac. Zot tou ena enn souvénir sa laplaz-la.»

Ce qui l’a le plus touché, c’est qu’en période cyclonique, le débarcadère devient le refuge des bateaux et des pirogues. «C’est là que les pêcheurs ramènent leurs pirogues à terre.» Selon lui, le débarcadère s’anime avec les pêcheurs qui débarquent leurs prises du jour. Et contre toute attente, la page Facebook du mouvement fait un buzz. Le mouvement prend forme physiquement. «Notre combat c’est la plage. Et nous irons jusqu’au bout.»

Interrogé par l’express, le directeur de Villas Caroline, Alain Pinagapany, affirme qu’il a préféré abandonner son projet. «On n’est pas arrivé à un consensus avec les villageois.» Dans un communiqué émis jeudi dernier, il explique également qu’aucune demande de bail ne sera faite maintenant ou à l’avenir concernant la rénovation de l’hôtel.