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Le Français «volant» prêt à traverser la Manche sur son «Flyboard»

25 juillet 2019, 08:09

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Le Français «volant» prêt à traverser la Manche sur son «Flyboard»

 

Le Français Franky Zapata, «l’homme volant» qui avait déjà survolé les Champs-Elysées sur son «Flyboard», tente jeudi de traverser la Manche, 110 ans après l’exploit de Louis Blériot, premier à avoir franchi le détroit par avion.

Champion d’Europe et du monde de jet-ski, cet homme de 40 ans va s’envoler de la plage de Sangatte (nord) entre 6h00 et 9H00 (04h00 et 07h00 GMT) - en fonction de la météo et du trafic maritime - pour franchir la Manche en «une vingtaine de minutes, à environ 140 km/h et à 15/20 mètres au-dessus de l’eau», a-t-il indiqué mercredi à l’AFP.

 

Il rejoindra «les alentours» de Douvres, en Angleterre, a indiqué son entourage sans dévoiler la destination exacte.

Le 14 juillet, lors du défilé militaire sur les Champs-Elysées qui coïncide avec la Fête nationale française, Franky Zapata avait offert un épatant spectacle futuriste: fusil en main, il avait volé à plusieurs dizaines de mètres du sol sur son invention, «100% développée en France».

L’engin, une machine volante autonome alimentée en kérosène stocké dans son sac à dos, est doté de cinq mini-turboréacteurs qui lui permettent de décoller et d’évoluer jusqu’à 190 km/h debout dans les airs, avec une autonomie d’une dizaine de minutes.

Pour cette traversée de la Manche, large de quelque 35 km, il devra se ravitailler en route côté anglais, à 18 km des côtes françaises, en se posant sur un bateau pour changer de sac à dos.

«Le plan A qu’on avait avec deux ravitaillements, on pouvait le faire dans n’importe quelle condition. Avec ce plan, c’est beaucoup plus complexe, mais ça ne créera pas plus de risque d’accident», a-t-il assuré.

- «Challenge physique et technique» -

 

Franky Zapata a en effet dû revoir la logistique après «l’avis défavorable» émis début juillet par les autorités françaises, qui pointaient notamment la «dangerosité» de la zone et son trafic particulièrement dense. Elle l’a finalement levé mardi soir après avoir obtenu de «nombreuses garanties» concernant la «sécurité».

La Direction générale de l’aviation civile a, elle, émis un avis favorable, selon la préfecture maritime.

«Je partirai quoi qu’il en soit. Traverser la Manche est un challenge physique et technique que nous préparons depuis six mois. Il a fallu notamment repousser les limites de consommation de la machine», a ajouté M. Zapata, fier d’avoir «créé une nouvelle manière de voler».

Selon lui, s’il perd un moteur «la machine vole toujours; avec un deuxième moteur perdu, la machine continue de voler mais elle est dégradée en performance» et il doit «se poser dans les dix, quinze secondes qui suivent».

Il sera suivi par des bateaux pour «rassurer tout le monde».

Fin 2018, son invention avait déjà été exhibée lors du Forum Innovation Défense de Paris: lors d’une démonstration des forces spéciales, le «Flyboard Air» avait été utilisé comme plateforme pour un tireur d’élite positionné en appui de commandos partis à l’assaut depuis des embarcations sur la Seine.

 

Cette plateforme volante propulsée par cinq réacteurs à jet d’air intéresse les forces spéciales françaises, qui y voient du «potentiel pour un emploi dans les opérations spéciales en zone urbaine».

Avant de créer son «Flyboard Air», M. Zapata «volait» déjà sur l’eau avec son premier Flyboard aquatique. La planche était alors «propulsée au-dessus d’un plan d’eau par le jet de la turbine d’une moto marine».

En 1909, l’exploit de Louis Blériot avait jeté les bases de l’aéronautique moderne. Parti à 04H41 le 25 juillet du hameau des Baraques à Sangatte (rebaptisé Blériot-Plage en 1936), il avait posé son aéroplane à 05H18 dans une prairie, au pied du château-fort qui domine le port de Douvres, après avoir couvert en 37 minutes les 43 km à la vitesse moyenne de 65 km/h.