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Fekir, un drôle de transfert au Betis Séville

23 juillet 2019, 15:39

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Fekir, un drôle de transfert au Betis Séville

C’est un champion du monde 2018 qui ne jouera pas l’Europe: Nabil Fekir, ex-capitaine de Lyon, s’est engagé dans la nuit de lundi à mardi au Betis Séville, entre bond salarial et débouché pour son petit frère. Un transfert hors-cadre.

Valeur en chute libre

En juin 2018, Nabil Fekir fut tout proche de quitter Lyon, son club formateur, pour Liverpool, contre près de 70 millions d’euros (bonus compris).

Un an plus tard, l’OL a annoncé le transfert au Betis de son champion du monde «pour un montant de 19,75 M EUR auquel pourront s’ajouter des (bonus) pour un montant de 10 M EUR maximum et un intéressement de 20% de la plus-value réalisée sur un futur transfert».

Alors qu’il aurait pu rejoindre des Reds futurs vainqueurs de la Ligue des champions, il va, à 26 ans, jouer pour un club du ventre mou de la Liga (10e) privé d’Europe... «On ne peut pas parler de gâchis, le foot est comme ça», commente Bernard Lacombe, conseiller du président lyonnais Jean-Michel Aulas, dans Le Progrès.

Naples, qui jouera la C1, s’est renseigné mais n’a jamais formulé d’offre concrète selon les médias. Pourquoi, alors, ne pas rester à Lyon, où il avait encore un an de contrat, et disputer la prestigieuse compétition continentale?

Le nouvel entraîneur lyonnais Sylvinho a déjà affiché sa préférence pour un 4-3-3 poussant Fekir vers la sortie. «Il avait un peu la tête ailleurs après son transfert capoté (avorté) à Liverpool, donc c’est bien qu’il parte», analyse aussi Thierry Greco, président du club de supporters Les Canuts de l’OL, dans Le Progrès.

Salaire et package familial

Le Betis avait des arguments autres que sportifs pour attirer le meneur de jeu: lui qui «émarge aujourd’hui à 350.000 euros brut mensuel à l’OL» a reçu une proposition d'«un peu moins de 600.000 euros brut par mois» selon L’Equipe. Fekir, qui s’est engagé jusqu’en 2023, «devient le joueur le mieux payé de l’équipe», selon Marca.

Le transfert inclut aussi le jeune frère de Fekir, Yassin, 22 ans, joueur de la réserve lyonnaise. L’Olympique Lyonnais percevra ainsi, selon son communiqué, «un intéressement de 50% du montant d’un futur transfert de Yassin Fekir».

Il faudra attendre un peu pour ça, puisque le Betis «va chercher à le prêter à une équipe de deuxième division espagnole» selon Marca. C’est le club de Cadix qui tient la corde pour le cadet Fekir selon le journal catalan Sport.

«C’est toujours un déchirement de voir partir les gamins du club», confie Bernard Lacombe.

L’ombre de la blessure

La trajectoire de Nabil Fekir reste marquée par une rupture du ligament croisé d’un genou dont il a été victime le 4 septembre 2015, lors d’un match de l’équipe de France. Opéré dans la foulée, il avait été éloigné de la pelouse pendant plusieurs mois. Depuis, l’international a subi deux nettoyages de son articulation blessée, en septembre 2016 et en mars 2018.

Ce passif chirurgical a soulevé beaucoup de questions quand Liverpool a renoncé à l’engager l’été dernier après sa visite médicale. Cette fois, le Betis a tweeté que le bilan des examens était «parfait».

La presse espagnole est partagée. As évoque un «talent quasi incontestable», un «grand pari» pour «remplacer Giovanni Lo Celso» et «rêver d’un retour aux compétitions européennes». Mais le journal décrit cette acquisition comme un «effort financier et un risque» pour le club au maillot vert et blanc. Car Fekir n’est jamais apparu au top physiquement la saison passée.

«C’est embêtant de voir un champion du monde aller au Betis, mais ça peut être intéressant pour lui, qui est diminué physiquement, de se redonner de la force et se remettre sur les bons rails dans un club plus modeste. Sans pression», veut croire Thierry Greco.