Publicité

Champigny en finale de la CAN, avec ses enfants Cissé et Belmadi

19 juillet 2019, 08:25

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Champigny en finale de la CAN, avec ses enfants Cissé et Belmadi

Ils ont le même âge, ont grandi dans la même banlieue parisienne et se retrouvent vendredi en finale de la CAN: à Champigny-sur-Marne, on suit avec fierté Aliou Cissé et Djamel Belmadi, les enfants de la ville devenus sélectionneurs du Sénégal et de l’Algérie.

«C’est une ironie du sort extraordinaire de se retrouver, nous deux enfants de Champigny», a relevé jeudi, lors d’une conférence de presse au Caire, Djamel Belmadi, à la tête des Fennecs: «Ça a un goût particulier».

Un goût particulier aussi pour les Campinois, qui seront devant la télévision vendredi soir pour voir Belmadi et Cissé se serrer la main sur la pelouse avant le coup d’envoi de la finale. «Tout le monde est au courant, c’est beaucoup de fierté pour la ville», sourit Philippe Sudre, adjoint au maire en charge des politiques sportives.

Djamel Belmadi et Aliou Cissé sont tous les deux nés en 1976, à un jour d’écart. Le premier à Champigny, le second au Sénégal avant d’atterrir avec sa mère dans la ville du sud-est de la région parisienne à l’âge de neuf ans.

C’est à ce moment-là que Mehdy Bouguerra l’a rencontré. «Avec Aliou, on était dans le même collège, dans la même équipe de foot et de handball», dit celui qui est aujourd’hui président du club de football de Champigny.

«Il avait déjà ses (dread)locks, elles étaient plus courtes à l’époque», se souvient-il. «C’était quelqu’un de très mûr, posé, qui parlait toujours correctement, toujours bien habillé avec petite chemise petit pantalon, alors qu’à cet âge-là nous on était tous en jogging», rit-il.

«Discret», qui ne «traînait pas», sauf avec sa copine, il «savait ce qu’il voulait, il était déterminé à devenir pro dans le sport», dit-il.

- Belmadi, «ici, c’est un nom» -

«Discret», «sérieux», «déterminé»: les mots qui reviennent pour définir le sélectionneur algérien sont un peu les mêmes.

Fernando Araujo, aujourd’hui boulanger à Champigny et qui a beaucoup joué avec Belmadi petit, se rappelle d’un leader, «quelqu’un qui nous poussait». Monga Mazo Esele, qui habitait à côté de ce «grand du quartier», se souvient d’un «dribbleur»: «il aimait bien mettre des crochets à tout le monde», s’amuse-t-il.

Cissé jouait dans un club de Champigny, Belmadi dans un autre. Tous les deux «à fond» dans le foot, ils ne se sont pourtant jamais croisés enfants.

Plus tard, Belmadi est parti se former au Paris SG, Cissé à Lille. S’ils ne joueront jamais dans la même équipe, ils se retrouveront sur les terrains de France, qu’ils ont écumés pendant près de dix ans.

A Champigny, ils sont peu à se rappeler du passage de Cissé, qui n’a pas gardé d’attache dans la ville.

Belmadi par contre, «ici, c’est un nom», assure Mahamadou Coulibaly, comédien originaire de la cité du Bois-l’Abbé, comme le sélectionneur algérien dont une partie de la famille vit toujours à Champigny, et qui y passe régulièrement.

Au pied des tours, il pointe du doigt la barre dans laquelle la famille Belmadi habitait. Plus loin, à une fenêtre, sont accrochés les drapeaux sénégalais et algériens.

Demba, 43 ans, s’arrête en entendant le nom de Belmadi. Ils étaient au collège ensemble, et Demba est tiraillé pour vendredi: «Mon gars, c’est Djamel... Mais je suis Sénégalais, moi !»