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Medical council: le nouveau président et ses casseroles
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Medical council: le nouveau président et ses casseroles
Une riche carrière qui s’étale sur trois décennies. C’est ainsi que le Dr Shyam Nundun Singh Purmessur décrit son parcours. Ce généraliste, qui exerce dans le public, a été élu président du Medical Council mercredi. Il succède au Dr Kailash Jagutpal, psychiatre, qui a démissionné fin juin. Si l’élection du Dr Purmessur est bien accueillie par des collègues du board, d’autres se demandent comment ce médecin, qui traîne tout de même quelques casseroles, a pu être élu à ce poste. Sortons le stéthoscope.
Pour poser un diagnostic, il faut remonter le temps. En 1989, le jeune médecin Shyam Purmessur démarre une consultation privée en tant que généraliste, comme il le raconte luimême. Selon les registres du Medical Council, ce n’est que l’année suivante, soit en octobre 1990, qu’il sera dûment enregistré auprès de cette instance. Il intègre alors le service public. En 1997, il s’envole pour la Grande-Bretagne. Il passe six mois à l’Ayrshire Central Hospital avant de rejoindre l’hôpital universitaire du pays de Galles via un programme de formation à l’étranger.
Selon un article de Wales Online, en 2002, alors qu’il exerce au Prince Charles Hospital, on l’accuse d’avoir triché dans la partie écrite d’un examen, d’avoir copié presque mot à mot la «solution sheet» pour obtenir le maximum de points pour cet examen du Royal College of Obstetricians and Gynaecologists. Le médecin mauricien obtient deux fois le nombre de points qu’il a récoltés lors de ses quatre précédentes tentatives à ce même examen…
Quand il rentre à Maurice, le Dr Shyam Purmessur doit faire face, en octobre 2003, à un Professional Conduct Hearing par le General Medical Council Professional Conduct Committee. Selon le médecin, cette affaire a été «grossie». Le principal intéressé explique avoir signé un accord avec l’un des examinateurs pour «end the matter». On lui aurait alors proposé de devenir un «associate» du Royal College of Obstetricians and Gynaecologists.
Mais avant, en 2002, le Dr Shyam Purmessur rejoint l’hôpital Victoria, à Candos, en tant que généraliste. À partir de 2005, il y assure la suppléance comme surintendant médical, il est alors en charge de l’hôpital après les heures de bureau. Le médecin explique qu’il est aussi devenu Duty Manager depuis que ce poste a été instauré.
Si pendant des années, aucun scandale n’éclabousse le Dr Purmessur, les choses se gâtent en janvier 2018. Une jeune femme, Virginia Tranquille, accouche d’un bébé mort-né à l’hôpital Victoria après avoir subi une césarienne. La jeune femme suivait également des traitements avec un gynécologue du privé qui lui avait dit qu’elle attendait un garçon. Le nom du gynécologue ? Shyam Purmessur. Il est d’ailleurs listé en tant que Gynecologisyt & Obstetrician sur le site Web Medpages. Petit – ou gros – bémol, le médecin n’est pas enregistré en tant que spécialiste auprès du Medical Council. Et de deux, il n’a pas le droit d’exercer dans le privé.
Des interrogations que le Dr Parmessur balaie d’un revers de la main. «Il y a eu une full investigation au niveau du Medical Council. C’est passé sur le board, ils ont vu que je n’ai rien fait. Il y avait d’autres éléments dans cette histoire. Cette consultation avait été faite de façon bénévole.» Il fait en outre ressortir qu’il n’aurait pu être candidat au Medical Council s’il était «under investigation». Et d’ajouter : «Pour pouvoir être candidat au poste de président, il faut ne pas avoir écopé de sanction durant les cinq années qui précèdent l’élection. Ce sont là des facteurs que les gens essaient d’exploiter.»
Quant au listing de Medpages, le Dr Shyam Purmessur affirme qu’il n’était même pas au courant de l’existence de ce site. «Je ne savais pas du tout que j’étais dessus. Aujourd’hui, on dit que je suis gynécologue, demain on dira peut-être que je suis psychiatre !» Il s’accorde toutefois à dire qu’il y a peut-être un malentendu car il détient un Master en «Family Planning and Reproductive Health» de l’université de Warwick…
Par ailleurs, il faut savoir que le nouveau président du Medical Council détient une formation en acuponcture, comme l’indique son compte LinkedIn. Il fait partie de la British Medical Acupuncture Society. «J’ai des qualifications basiques dans ce domaine aussi bien que pour ce qui est de la médecine traditionnelle. Mais je n’ai pas de pratique privée. L’acuponcture, c’est surtout pour les amis et les proches.»
Le Dr Shyam Purmessur déclaré qu’après 30 ans de carrière, «cela suffit pour [moi] d’exercer uniquement dans le public. De toute façon, je préfère rester indépendant. Avec la présidence du Medical Council, c’est encore plus important. S’il y a un opening comme surintendant, je vais postuler. Mé mo bien la kot mo été.»
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