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Wimbledon: l’ouragan Halep se dresse entre Williams et l’histoire

14 juillet 2019, 08:36

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Wimbledon: l’ouragan Halep se dresse entre Williams et l’histoire

Encore raté. Pour la troisième fois, Serena Williams a échoué dans sa quête du record absolu de Grand Chelem, tombée (6-2, 6-2) samedi en finale de Wimbledon face à une exceptionnelle Simona Halep, qui empoche, elle, son deuxième Majeur en près d’un an.

La dernière marche est décidément la plus dure à gravir pour Serena. A bientôt 38 ans, ce fameux record détenu par Margaret Court de 24 levées du Grand Chelem lui échappe encore.

Elle a manqué samedi son troisième rendez-vous avec l’histoire depuis son 23e Majeur conquis à l’Open d’Australie en 2017. Elle a perdu samedi sa 3e finale de Grand Chelem d’affilée, après celle de Wimbledon face à Angelique Kerber, et de l’US Open devant Naomi Osaka en 2018. A chaque fois, le score a été sans appel. Cette fois-ci, il a d’ailleurs été particulièrement sévère, avec seulement quatre jeux marqués en 55 minutes.

Flop express

Un flop express. Que personne ou presque n’avait vraiment vu venir. Certes, Simona Halep, déjà victorieuse à Roland-Garros l’an dernier, a joué incroyablement bien, sans doute le match de sa vie même, avec un jeu parfaitement en place, sans faille. Certes, même dans un bon jour l’Américaine aurait peut-être été aussi battue. Mais Serena est, de son côté, totalement passée au travers, débordée par à peu près tout ce qu’a proposé la Roumaine. «Rien n’a fonctionné aujourd’hui», a-t-elle reconnu.

Pour une championne de cette trempe, sept fois titrée sur la gazon londonien, ce raté lors d’une finale de Grand Chelem, la 31e de sa carrière, est tout de même assez inédit. Evidemment, la question de savoir si sa quête du record lui embrume quelque peu l’esprit lors de ces moments cruciaux. Elle ne l’a encore jamais évoqué.

Le mérite en revient aussi à son adversaire. Simona Halep ne l’avait battue qu’une seule fois en 10 confrontations, et son service -son point faible- semblait la destiner à souquer ferme face aux lourdes frappes de Serena, qui n’avait jusqu’ici cessé de monter en puissance depuis le début du tournoi londonien. Elle n’a pas eu besoin de sortir les rames. La Roumaine, encore N.1 mondiale au début de l’année, et qui s’est découvert très récemment une passion pour le gazon, elle qui répétait depuis des années ne pas aimer ce revêtement si particulier, a attaqué parfaitement le match. Agressive, elle a d’emblée breaké l’Américaine, qui s’est retrouvée menée 4-0 au bout de vingt minutes. L’effet de surprise a fonctionné car Serena Williams n’a jamais pu s’en remettre.

Désorientée par cette opposition, l’Américaine en a parfois perdu son tennis, alignant les fautes directes (25) pendant que la Roumaine déroulait un tennis sans aspérité, agrémentée de quelques coups d’éclat.

«Elle a vraiment joué incroyablement bien. Quand une joueuse joue aussi bien, il faut lui lever son chapeau et dire bravo», a admis Serena Williams sur le court. Belle joueuse.

Simona Halep, assuré de remonter à la 4e place mondiale lundi, ne l’a pas contredite.

«Le rêve de ma mère»

«C’est le meilleur match que j’ai jamais joué. Je ne pensais jamais pouvoir gagner sur le gazon, a-t-elle assuré. J’avais mal au ventre avant de rentrer sur court, mais je sais qu’il n’y a pas de temps pour les émotions avant le match».

«C’était le rêve de ma mère. Quand j’avais dix ans, ma mère me disait que si je devais faire quelque chose d’important dans le tennis, il fallait que je joue une finale de Wimbledon», a-t-elle raconté.

A 27 ans, Simona, lauréate de Roland-Garros il y a 13 mois après trois échecs en finale en Majeurs, devrait encore vivre quelques finales de Grand Chelem d’ici la fin de sa carrière. Serena peut-être aussi. Mais les occasions vont inévitablement se raréfier au fil du temps. Depuis son retour de maternité en mars 2018, elle a tout de même disputé trois finales de Grand Chelem en moins d’un an et demi.

«C’est pour ça (le record) qu’elle est revenue dans le tennis après avoir eu un enfant», avait expliqué son entraîneur Patrick Mouratoglou. Une quête assurément délicate.