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Euro de basket: les Bleues ont un an pour briser le «plafond de verre»

8 juillet 2019, 15:13

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Euro de basket: les Bleues ont un an pour briser le «plafond de verre»

Les basketteuses françaises n’arrivent pas à franchir la dernière marche. Quatre fois de suite elles se sont hissées en finale de l’Euro, quatre fois elles ont échoué à décrocher l’or, dont trois contre l’Espagne. Dimanche à Belgrade, l’écart a semblé plus grand que jamais.

Tentative d’explication de ce «plafond de verre» que les Bleues devront briser dans un an si elles veulent monter sur le podium des Jeux de Tokyo, car dans leur sport les Américaines sont intouchables et les Australiennes la plupart du temps au-dessus du lot également.

L’expérience des Espagnoles

Les joueuses étaient unanimes: l’Espagne a fait avant tout parler son expérience. «Je crois que c’est l’équipe la plus vieille du tournoi (29,4 ans de moyenne)», soulignait Sandrine Gruda. Les Espagnoles avaient six trentenaires dans leur groupe. «Elles se connaissent par cœur et récitent leur basket. Nous avons beaucoup à apprendre, mais il va falloir faire vite», a reconnu la sélectionneuse Valérie Garnier.

La jeunesse des Françaises

Au contraire, les Bleues présentaient un groupe jeune (24,2 ans de moyenne). Cinq joueuses sur douze disputaient leur premier tournoi majeur et il n’y avait que deux trentenaires dans l’effectif, Sandrine Gruda et Endy Miyem, les deux seules qui étaient déjà présentes lors du précédent titre européen de 2009 et dans la bande des «Braqueuses» médaillées d’argent aux Jeux de Londres.

Des absences côté bleu

La France était privée de trois joueuses expérimentées, le pivot Helena Ciak et les arrières Diandra Tchatchouang et Sarah Michel, blessées. Valérie Garnier a été contrainte de partager l’essentiel du jeu entre seulement sept joueuses. Mais ce point est à relativiser car les Espagnoles n’étaient pas non plus au complet. Il leur manquait même leur meilleure joueuse, Alba Torrens.

Pas assez de rotation au pivot

Sandrine Gruda, qui était absente en 2017 pour cause de mariage, a abattu un travail énorme à l’intérieur (elle figure dans le cinq majeur du tournoi avec 15,5 points et 7,2 rebonds de moyenne), mais elle s’est trouvée trop seule quand les Espagnoles tournaient à deux sur le poste. Marième Badiane, excellente avec le champion de France Lyon-Asvel, a été peu utilisée. Iliana Rupert était là pour apprendre, à 17 ans.

Un jeu collectif pas encore abouti

Après trois minutes de jeu en finale, les Bleues avaient déjà encaissé quinze points, ce qui prouve que les consignes défensives n’ont pas été respectées. Dans l’ensemble, les Espagnoles ont joué un basket bien plus huilé. «Elles ont mieux appliqué leur plan de match que nous», a admis l’ailière Valériane Ayayi.

La défaillance de la tireuse d’élite

On attendait énormément de Marine Johannès, la plus douée et la plus adroite des joueuses françaises. Mais le réveil de la demi-finale contre la Grande-Bretagne (20 points) n’a pas été confirmé le lendemain (7 points à 3 sur 10 au tir contre l’Espagne). C’est l’Espagnole Marta Xargay qui était en feu à l’extérieur: 23 points, dont trois paniers à trois points dans les 150 premières secondes!

Un avantage dans les têtes

Sûres de leur force, les Espagnoles ont montré une solidité mentale à toute épreuve. Elles en ont d’ailleurs eu plus besoin en demi-finale face aux Serbes et à leur public dans un «money time» très chaud, que face aux Françaises. Du côté bleu, on s’interroge. «Est-ce qu’on s’est mis trop de pression? ou pas assez? Est-ce qu’il y a un complexe? Je ne saurais pas le dire», avouait Valériane Ayayi.