Publicité

Mondial féminin: plein la vue

7 juillet 2019, 17:09

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Mondial féminin: plein la vue

Le Mondial qui s’achève en France a offert une visibilité inédite au football féminin, entre audiences TV record, remplissage des stades et spectacle sur le terrain, en dépit de l’élimination précoce du pays hôte et des tribunes dégarnies de Nice ou de Montpellier.

Réussite médiatique

Les audiences ont été bien au-delà des espérances. La Fifa avance même le chiffre de plus d’un milliard de téléspectateurs («viewers») à travers le monde sur l’ensemble des plateformes (TV et réseaux sociaux), le «double» des scores obtenus lors de la Coupe du monde 2015 au Canada. Et il faudra y ajouter les chiffres de la finale Etats-Unis - Pays-Bas ce dimanche.

Les records sont tombés les uns après les autres dans de nombreux pays, dont l’Angleterre avec 11,7 millions de téléspectateurs devant la BBC pour la demi-finale contre les Américaines, la plus forte audience télévisée de l’année.

En France, le 8e contre le Brésil a rassemblé près de 12 millions de personnes sur TF1 et Canal+ (59 millions de téléspectateurs ont suivi cette affiche dans 21 territoires). La première chaîne a même réajusté à la hausse ses tarifs publicitaires durant le tournoi grâce à cet engouement inédit.

Les Bleues découvrent un nouveau monde. La capitaine Amandine Henry se retrouve marraine du défilé du 14 juillet sur TF1 et l’attaquante Valérie Gauvin, complètement inconnue avant le Mondial, s’offre un partenariat rémunéré avec une marque de shampoing.

Le groupe de chimie Arkema devient le partenaire-titre («naming») de la D1 féminine à partir de l’année prochaine contre 1 million d’euros par an.

Du monde dans les stades, mais...

L’affluence aussi a été au rendez-vous avec un remplissage moyen de 74% des sièges dans les stades des neuf villes-hôtes. Les matches de l’équipe de France ont tous été à guichets fermés, ainsi que les demi-finales et la finale de Lyon.

Outre les Français largement majoritaires (75% du public), les Américains sont venus en nombre applaudir la «Team USA» (15%, soit 156.191 billets). A Lyon, avec 20.000 supporters des Etats-Unis, on entendait parler anglais à chaque coin de rue ou presque avec des retombées attendues pour le tourisme et les commerces.

A Valenciennes, en centre-ville, c’est la parade orange de milliers de supporters néerlandais qui a rythmé le premier tour et le quart de finale Italie-Pays-Bas.

Le pari du public est donc réussi avec deux déceptions toutefois: les stades de Nice et de Montpellier ont eu beaucoup plus de mal à attirer du public. Une responsable de la Fifa l’a reconnu dans un point presse, en expliquant que ce ne sont pas des régions de passionnés de football.

Sauf à la fin du tournoi, les villages d’animation Fifa ont souvent eu du mal à attirer du public, surtout en semaine. La compétition n’a pas non plus rempli les bars, ni les rues, comme pouvait le faire le Mondial messieurs l’année dernière.

Du spectacle

Sur le terrain aussi le spectacle a été au rendez-vous. La demi-finale Angleterre-Etats-Unis (1-2) a été haletante et riche en émotions. Ce sont souvent les Américaines qui ont fait le «show» sur et en dehors du terrain avec les déclarations contre Donald Trump de l’emblématique attaquante Megan Rapinoe.

La VAR, l’assistance vidéo à l’arbitrage, a été utilisée à plus de 30 reprises. Elle a électrisé les matches et fait grincer quelques dents, notamment celles du président de la Fédération française Noël Le Graët qui l’a trouvée un peu trop présente, avec des temps d’arrêt trop longs.

En moyenne, 2,82 buts par match ont été inscrits durant le tournoi. Avec un record, le 13-0 infligé par les Etats-Unis à la Thaïlande, un score qui interroge sur le risque d’un football féminin à deux vitesses entre les grosses nations et les autres.

«Il ne faut pas se focaliser sur un seul match mais regarder l’ensemble des matches très disputés et compétitifs», a répondu l’ancienne joueuse et coach américaine April Heinrichs, membre du panel technique de la Fifa, en charge de l’analyse du tournoi.

Contre la France ou l’Angleterre, «on a vu pour la première fois l’équipe de Etats-Unis vouloir conserver son score, c’est nouveau dans le football féminin. Ca montre bien qu’aujourd’hui des équipes qui rivalisent leur font peur», a souligné Elisabeth Loisel, l’ancienne sélectionneuse française.

Pour la France, la grande déception aura été l’élimination des Bleues dès les quarts face à des Américaines globalement supérieures. Les ambitions étaient pourtant très élevées, «la finale», pour donner un grand élan au foot féminin français.