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JIOI 2019 - Antonio Félicité: «Ma carrière a vraiment démarré après les JIOI des Seychelles»

27 juin 2019, 15:47

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JIOI 2019 - Antonio Félicité: «Ma carrière a vraiment démarré après les JIOI des Seychelles»

Il y a le regard du journaliste, celui du spectateur, celui de l’entraîneur, celui de l’administrateur ou encore celui du politique. Tous ont quelque chose à dire sur l’exploit sportif. Mais tous ces regards mis ensemble ne remplaceront pas le regard de l’athlète, celui de l’acteur principal de l’événement. «Si mes Jeux des îles... étaient contés» invite les sportifs mauriciens à parler de ce moment qui fut leur moment et qui restera à jamais gravé dans leur mémoire malgré le passage des ans et le renouvellement du rendez-vous des îles de l’océan Indien. Les sportifs aussi savent se raconter.

«Le moment le plus fort que j’ai vécu aux Jeux des îles remonte à mes premiers Jeux aux Seychelles en 1993. J’étais engagé dans la catégorie -95 kg et j’ai remporté la médaille d’or.

J’avais toujours voulu faire du judo. Je me souviens que vers l’âge de 11-12 ans, alors que nous travaillions dans le jardin et plantions des oignons, mon frère Josian et moi parlions des Jeux des îles qui allaient avoir lieu à Maurice en 1985. J’espérais pouvoir économiser et me rendre à Maurice pour assister à ces Jeux.

Je n’avais pu réaliser ce vœu mais cela ne m’empêchait pas de me poser cette question : pourquoi est-ce que les Jeux existaient ? Je n’avais pas encore commencé le sport.

A l’âge de 15 ans, je découvre le judo que j’avais toujours rêvé de pratiquer. Il y avait une boulangerie à Malabar. Quelques années plus tôt, alors que j’avais 8-9 ans, je m’y étais rendu pour acheter du pain et j’ai vu quelqu’un qui pratiquait le judo. J’avais vu le film White Ninja et je voulais devenir moi aussi un White Ninja. Mais mes parents ne m’avaient pas laissé me rendre aux entraînements, préférant que je m’adonne aux travaux ménagers et que je m’occupe des animaux et de la cour.

J’avais fait de la boxe vers 10-11 ans puis joué au football. Mon frère aîné était joueur du Santos. Lui avait déjà fait du judo et c’est lui qui dans les années 90 allait m’offrir un kimono en me disant d’essayer le judo. J’avais 15 ans et je suis resté fidèle à ce sport.

En 1991, j’ai mis le cap sur Maurice et j’y ai poursuivi mes entraînements. Je vivais au sein d’une famille d’accueil à Tranquebar, chez M. Terence. Ensuite, je suis allé habiter chez ma sœur et mon beau-frère à Quatre-Bornes.

J’ai commencé à faire des performances à partir de 1993. Début 93, nous sommes allés en stage en France pendant un mois en prévision des Jeux des îles des Seychelles. J’ai remporté l’or à Mahé et ma carrière a vraiment démarré après les JIOI. Les Jeux m’ont per- mis de prendre mon envol. Mon rêve d’enfant est devenu réalité.

J’ai fait quatre Jeux des îles. J’ai remporté l’or chez les -95 kg en 1993 et 1998 puis l’or chez les +100 kg en 2003 et 2007. En 2003, il y avait aussi la catégorie open et j’ai triomphé. Au total, j’ai remporté cinq médailles d’or aux Jeux des îles dans quatre îles différentes. Aujourd’hui, je suis Advisor Coach au sein de la Commission Jeunesse et Sports à Rodrigues.»

Palmarès

<p style="text-align: justify;">1995 : 5e des championnats du monde juniors de judo en Egypte&nbsp;<br />
	Médaille de bronze aux Jeux de la Francophonie en France<br />
	1996 : 9e des Jeux Olympiques d&rsquo;Atlanta. Premier Mauricien classé parmi les dix premiers aux J.O<br />
	1998 : Médaille d&rsquo;or aux championnats du Commonwealth à Maurice<br />
	1994-2000 :Médaille de bronze aux championnats d&rsquo;Afrique et double médaille de bronze aux Jeux de 1995 et 1999<br />
	2002 : Médaille de bronze aux Jeux du Commonwealth à Manchester. Seule médaille mauriciennes toutes disciplines confondues<br />
	Plusieurs fois médaille d&rsquo;or aux Internationaux de Maurice, de Yaoundé, de Côte d&rsquo;Ivoire, du Burkina Faso et au niveau de l&rsquo;océan Indien<br />
	2007 : Retraite sportive</p>