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Mondial-2019: Sidonie Asseyi, maman Bleue fait le buzz

26 juin 2019, 09:00

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Mondial-2019: Sidonie Asseyi, maman Bleue fait le buzz

«Maman, ta vidéo fait le buzz». Vedette malgré elle, la touchante Sidonie Asseyi s’est prise au jeu médiatique pour défendre la cause du foot féminin et clamer son amour pour sa fille unique Viviane, attaquante des Bleues: «Elle est mon sang, je suis sa veine».

Rendez-vous est donné au Petit-Quevilly, dans la banlieue sud de Rouen où l’internationale française a grandi et tapé ses premiers ballons. Et voilà Sidonie, maillot N.18 sur le dos, sourire aux lèvres et sac de courses en main.

Son portable sonne souvent; des proches à la recherche de billets. Avant de s’engouffrer dans un café, un homme l’arrête pour une photo. Une scène fréquente ? «Ah oui, même à Paris. Même pire encore à Paris que dans ma Normandie», glisse-t-elle à l’AFP.

Il faut dire que Sidonie Asseyi est devenue une star, à la télé et sur les réseaux sociaux, depuis le 2 mai et l’annonce de la liste des 23 Bleues sélectionnées pour le Mondial. Filmée dans l’appartement de sa fille à Bordeaux, on la voit exulter au moment où le nom de sa fille apparaît.

A ce moment-là, tous les souvenirs remontent et débordent: «Je vois encore l’enfant dire Je veux être une Zidane, je vois Vivi petite, les galères... Je vois l’enfant dans sa détermination, comme si elle savait. Gamine, elle m’a dit tu verras je ferai une Coupe du monde, hein dis ?».

La scène, captée par TF1 pour une diffusion ultérieure, est rapidement mise en ligne par le club de Bordeaux, également sur place.

«Même en fauteuil roulant»

«Il était un peu avant minuit, Viviane me dit: maman ta vidéo fait le buzz. J’ai demandé: quelle vidéo ?. Après je la vois à la télé sur BFM, en Espagne, aux Etats-Unis ma nièce me dit: tata tu es sortie ici, ils ont parlé de toi».

D’abord «choquée», elle se ravise rapidement quand certains lui disent: «Vous nous avez donné envie de regarder le football féminin. Si c’est comme ça que c’est compris, j’ai gagné quelque chose parce que le football féminin, on nous met toujours dans le placard. Mais si ça sert...».

La cause est entendue, Sidonie deviendra la «mascotte» des Bleues, comme elle s’autoproclame bien volontiers. Les entretiens s’enchaînent à tour de bras, sauf que sa santé l’en empêche.

«Je devais me faire opérer mais j’ai dit: docteur, laisse-moi aller faire ma Coupe du monde. Même en fauteuil roulant, j’irai ! Laissez-moi tranquille, on voit ça après», rigole-t-elle avec malice. «Les matches, les stades, c’est ma vie, ma famille, cela fait 20 ans que je vis ça».

Viviane Asseyi en a 25, et à entendre sa mère, leur relation n’a toujours été que «fusionnelle»: «Elle est mon sang, je suis sa veine», dit-elle dans une «punchline» dont elle a le secret.

«Je suis sa coach, sa mère, son père... et je suis sa conseillère (...) Elle s’est brûlée des fois, elle m’a pas écoutée, elle est allée dans le mur et après elle m’a dit: tu avais raison», dit-elle avec douceur.

«C’est la famille France»

Mais les sacrifices maternels ont payé, avec des conséquences heureuses et inattendues.

«Le football a réuni ma famille qui était divisée», se félicite-t-elle. «Tout le monde est heureux, tout le monde compte sur Viviane, tu es notre enfant, tu es notre fierté». Et il y a même «une fan zone à Libreville» pour soutenir la France et Viviane Asseyi, explique la maman originaire du Gabon.

Au Havre dimanche, lors du 8e de finale de Coupe du monde disputé par sa fille contre le Brésil, Sidonie était entourée par son clan, mais pas seulement. Car avec les autres parents de joueuses, un lien très fort s’est également noué.

«C’est la famille France», dit-elle.

Catholique pratiquante, elle allume d’ailleurs toujours un cierge dans la ville où l’équipe de France joue. Pour les 23 joueuses, et non pour sa fille uniquement.

«Je ne le fais pas pour Viviane mais pour l’équipe, parce que Viviane ne fait pas l’équipe», assène-t-elle. «Quand on me dit: qu’est-ce que tu souhaites à Viviane ?, je réponds que je souhaite (le meilleur) aux 23 parce qu’elles sont unies, elles sont fortes ensemble. Ce sont comme nos enfants à tous».