Publicité

Mondial féminin: VAR rime toujours avec polémiques

24 juin 2019, 10:19

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Mondial féminin: VAR rime toujours avec polémiques

Des Camerounaises furieuses, en larmes, qui refusent de reprendre le match avant de s’y résigner: les interventions de la VAR (assistance vidéo à l’arbitrage) suscitent des crispations au Mondial féminin, comme chez les hommes.

«A un moment donné la plupart d’entre nous ne voulaient même plus jouer, on voulait laisser le match aux Anglaises. Mais comme on jouait pour notre pays, on s’est dit qu’on allait défendre nos couleurs jusqu’à la fin bien que l’arbitre ait continué à faire son sale boulot», a fulminé la Camerounaise Raissa Feudjio en zone mixte, après l’élimination 3-0 contre l’Angleterre dimanche à Valenciennes en 8e de finale.

Le premier but anglais, inscrit sur un coup franc indirect dans la surface, a généré les premières frustrations, les Camerounaises estimant que la défenseure Augustine Ejangue n’avait pas effectué de passe volontaire à sa gardienne. «Je pense que ça a été un abus», a estimé à ce sujet Alain Djeumfa, le sélectionneur du Cameroun.

Puis le deuxième but anglais, juste avant la mi-temps, a mis le feu aux poudres. Refusé pour hors jeu par l’arbitre assistante, il a finalement été accordé par la VAR car la buteuse de l’Angleterre n’était pas en position illicite.

Les Lionnes Indomptables se sont alors réunies et semblaient prêtes à quitter le terrain. «Les joueuses n’ont jamais refusé de jouer, a minimisé Alain Djeumfa. Elles ont été très professionnelles. Elles se sont concertées et ont elles ont repris le jeu. Mes joueuses sont des exemples.»

«Beaucoup ne voulaient plus jouer»

Après plusieurs minutes de palabres, elles ont finalement décidé de reprendre le match.

En tout début de seconde période, nouvel incident: le Cameroun est parvenu à réduire le score par Ajara Nchout... mais le but a été annulé par la VAR pour hors jeu, créant un nouveau flottement chez les Lionnes Indomptables. Il a fallu l’intervention du sélectionneur pour qu’elles finissent par poursuivre la partie (49e).

«Beaucoup ne voulaient plus jouer. Mais le coach nous a dit au vestiaire: Si l’arbitre a décidé que l’Angleterre doit gagner ce soir, ce n’est pas un problème. Vous, allez représenter le Cameroun, donnez tout, que le monde entier voit que vous avez tout fait pour jouer au ballon mais que l’arbitre a donné l’avantage aux Anglaises», a révélé Raissa Feudjio.

«L’arbitre s’est beaucoup trompé», a affirmé le sélectionneur camerounais en conférence de presse, refusant toutefois de citer les «erreurs d’arbitrage» qu’il a évoquées.

«Depuis le début de la compétition on ne fait que se plaindre des arbitres. S’il y a le VAR c’est pour tout le monde, mais là on a l’impression qu’ils sont contre les pays africains et c’est honteux pour une Coupe du monde», a accusé Raissa Feudjio.

Les Allemandes également «irritées»

Les nations africaines ne sont pas les seules à pester contre la VAR. Martina Voss-Tecklenburg, coach de l’Allemagne, n’apprécie pas et le fait savoir: «Les nombreuses interruptions sont émotionnellement difficiles. Peut-être qu’on va arriver à un processus où tout va aller un peu plus vite, la communication et la décision».

Une de ses joueuses, Alexandra Popp, goûte peu aux coupures engendrées par le recours à l’assistance vidéo après les deux premiers buts allemands contre le Nigeria samedi en 8e de finale: «Lorsqu’il y a eu la VAR, j’étais totalement irritée. Je ne savais ni quoi ni comment ni pourquoi! En match, c’est un grand point d’interrogation quand tu ne sais pas ce qui est vérifié et pourquoi».

«Les longues interruptions ont cassé le rythme du match, abonde son équipière Almuth Schult. Il n’est pas possible qu’il se passe déjà deux minutes avant que l’arbitre décide d’aller elle-même regarder l’écran».

Et qu’en dit la Fifa? Pierluigi Collina, patron de l’arbitrage de la Fédération internationale de football, s’est dit à la fin de la phase des poules «très heureux que la VAR ait très bien fonctionné jusqu’à présent». Mais le célèbre chauve a toutefois admis «que quelques erreurs ont été commises». «Bien que ce soit quelque chose de compréhensible, cela n’aurait pas dû arriver, et je le regrette». Sans dévoiler toutefois à quels matches il faisait référence.