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Copa America: l’Argentine retient son souffle

22 juin 2019, 19:24

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Copa America: l’Argentine retient son souffle

L’Argentine joue sa survie en Copa America dimanche face au Qatar, à Porto Alegre, entre exaspération face au niveau de jeu affligeant affiché depuis des années par l’Albiceleste et consternation de voir Messi se débattre seul.

«Ce serait une folie de ne pas se qualifier», a affirmé la superstar du FC Barcelone à l’issue du nul 1-1 contre le Paraguay.

Pourtant, au vu de la prestation de l’Albiceleste contre les Paraguayens, mardi à Belo Horizonte, et lors de la défaite de samedi dernier face à la Colombie (2-0), il n’y a pas de quoi être très optimiste.

«Ah, la 'Seleccion', un point sur six possibles, et le Qatar qui se profile à l’horizon tel une roulette russe», pouvait-on lire dans les colonnes du quotidien sportif Olé, critiquant une équipe «sans idée».

Le journal La Nacion voit l’Albiceleste comme «une âme en peine qui va continuer à souffrir».

Trois finales de suite perdues (Mondial-2014, Copa America 2015 et 2016), pas de titre majeur depuis 1993: l’Argentine de Messi semble définitivement maudite.

«Tu te rends compte que même les Tonga peuvent nous battre ?», a taclé la légende vivante Maradona après la défaite face aux Colombiens, lors d’une interview à la chaîne de télévision TyC Sports.

«Que représente ce maillot ? Ce maillot doit te faire vibrer, putain de ta mère», a-t-il ajouté, dans le langage fleuri dont il est coutumier.

«Penser positif»

Messi, lui, préfère exhorter les siens à «penser positif». «Il faut garder confiance, trouver la bonne formule, mais le temps presse», a confié «La Pulga», qui fêtera ses 32 ans lundi, au lendemain de la rencontre décisive face au Qatar.

Pourrait-il de nouveau annoncer sa retraite internationale en cas de désillusion ? «Leo» dribble la question. «Nous sommes convaincus que nous allons l’emporter, ça ne dépend que de nous», a-t-il asséné.

Les Argentins n’ont pas le choix: pour espérer terminer au moins parmi les deux meilleurs troisièmes (sur 3 groupes), ils doivent impérativement battre les surprenants champions d’Asie.

Pas une mince affaire, le pays-hôte du Mondial-2022 ayant arraché un nul héroïque (2-2) après avoir été mené 2-0 face au Paraguay, avant de céder seulement en fin de match contre la Colombie (1-0).

«Le match contre l’Argentine sera très difficile, mais nous avons toutes nos chances de nous qualifier», a affirmé en conférence de presse le sélectionneur du Qatar, l’Espagnol Felix Sanchez.

Les Qataris sont même en meilleure position que les Argentins au classement du groupe B, avec un point également, mais une meilleure différence de buts.

Si elle parvient à décrocher sa place pour les quarts, la bande à Messi devra certainement faire face à une toute autre opposition, probablement contre un premier de groupe, Brésil, Uruguay ou Chili, bien placés.

Pas d’union sacrée

Pour le sélectionneur Lionel Scaloni, l’essentiel est ailleurs: «Nous avons la chance d’être encore en vie et ça doit nous motiver pour gagner le prochain match».

Très critiqué pour ses changements jugés hasardeux, l’ex-latéral de la Lazio a laissé une quantité de stars sur le banc contre le Paraguay. Di Maria et Agüero sont entrés seulement en deuxième période, et Dybala n’a toujours pas joué la moindre minute dans cette Copa.

Une nouvelle fois trop esseulé, Messi a bien tenté quelques raids solitaires, mais sans jamais réussir a forcer le verrou paraguayen.

Son impuissance peut être résumée en une action: un coup franc plein axe mollasson qui atterri tranquillement dans les mains du gardien, alors qu’il en avait logé plus d’un en pleine lucarne dans des positions plus difficiles cette saison au Barça.

Seule satisfaction du match: l’avant-centre de l’Inter Milan Lautaro Martinez, qui a bien pesé sur la défense, notamment sur l’action du penalty de l’égalisation argentine.

Mais comme rien ne tourne jamais rond avec cette équipe d’Argentine, Martinez s’est retrouvé au coeur d’une énième polémique quelques minutes plus tard.

Scaloni a cru bon de le remplacer par Di Maria après qu’il ait reçu un coup au dos, mais l’attaquant est sorti du terrain furieux, expliquant après le match qu’il aurait pu continuer à jouer.

On est loin de l’union sacrée, à l’aube d’un nouveau match couperet.