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JIOI 2019 - Sonia Thélémaque: «Après chaque entraînement, malgré la fatigue, on rentrait chez nous en chantant tout le long du trajet»

18 juin 2019, 09:07

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JIOI 2019 - Sonia Thélémaque: «Après chaque entraînement, malgré la fatigue, on rentrait chez nous en chantant tout le long du trajet»

A ma première participation aux JIOI, en 1985, j’étais sur le banc de touche. Avant les Jeux, nous avions été en stage en Russie mais malheureusement, au fil des jours, je suis tombée malade. Et la nourriture n’était pas bonne.

Mon premier match ou ma première entrée dans le jeu était le match de qualification pour la finale. L’entraîneur de l’époque, Daniel Capiron, m’a fait entrer au service et j’ai eu l’honneur et le privilège de mettre ce dernier point et on a gagné le match. Je me rappellerai toujours de cet article qui avait paru juste après, racontant le match et disant que Daniel Capiron avait fait entrer son joker pour concrétiser. Ça a été un très bon début en sélection.

Au fil des années, j’ai évolué dans l’équipe type. Ça a été des années de bonheur avec des partenaires extraordinaires comme Deborah Lily, Nathalie Ramen, Dan Moutien, Ariane Félix, Aurore Louise, Lysebie Chellumben, Ariane Nicolin et les autres. On avait un tel esprit d’équipe et nous jouions avec tant de passion et on s’entendait tellement bien. Nous avions un tel team spirit et ça c’est primordial dans un sport de groupe. Après chaque entraînement, malgré la fatigue, on rentrait chez nous en chantant tout le long du trajet et en se taquinant mutuellement. C’était la belle époque.

Nous étions toujours bien entourées et encadrées avec l’apport de notre entraîneur Fayzal Bundhun qui avait pris le flambeau d’entraîneur et aussi notre Team Manager, Roselyne Nicole, qui nous a accompagnées lors de pas mal de Jeux et de championnats. Elle a été comme une maman pour nous.  Il y avait aussi notre doc «national» en la personne du Dr Narraidoo.

L’équipe de volley-ball dans le car pour le Village des Jeux lors des JIOI 1990 à Madagascar.

Le ministre de la Jeunesse et des Sports de l’époque, Michael Glover, a toujours été très proche des sportifs et nous étions ravies quand il venait assister à nos entraînements. Cela nous permettait aussi de discuter avec lui et de lui faire part de nos soucis. Je dois dire qu’il a été un ministre formidable : «He was the right person in the right place.»

Lors des JIOI de 1990, nous avions eu un stage en France, un stage d’un mois à l’INSEP à Paris, et puis nous sommes descendues dans le sud de la France à Nice pour d’autres séances d’entraînement. C’était tous les jours, matin et après-midi. C’était très intensif et de retour au pays, nous avons eu un break tant nous étions saturées de volley.

Deborah, Nathalie et moi-même avons été identifiées par des équipes françaises pour venir jouer dans leurs clubs mais, parlant pour moi, je n’avais jamais imaginé un jour aller jouer dans un club étranger et aucune d’entre nous n’a fait le grand pas.

Puis arriva le mois d’août 1990 : direction Tananarive pour les Jeux. Le Village des Jeux était ce qu'il était mais il fallait faire avec et nous avions aussi emmené dans nos valises de la nourriture pour parer au pire. Si on avait le malheur de rentrer tard après un entraînement, on se retrouvait sans dîner ou au pire avec une assiette de riz sans aucun accompagnement.

Nous sommes arrivées en finale. Le gymnase était plein à ras bord, voire avec des spectateurs à un mètre du terrain. C’était compliqué de trouver de la place pour nos services. On se sentait oppressées tellement la foule était pratiquement sur nous. Si je ne me trompe pas, nous étions menées 2 sets à 0 et nous avons égalisé à 2-2. Mais malheureusement, nous n’avons pu concrétiser et enlever cette médaille d’or.

Le seul souci auquel ont toujours été confrontées les équipes de volley, c’est que, comme nous restons en lice jusqu’à la finale, nous ne pouvions pas trop nous permettre d’aller encourager les autres sportifs dans les autres disciplines. Il fallait toujours s’entraîner ou aller regarder les matches de nos adversaires pour «espionner» leur jeu. Mais comme la finale avait lieu toujours la veille de la clôture, nous pouvions compter sur tous nos supporters mauriciens de toutes les disciplines.

C’est un fait qu’au fil des années, nous avons développé des relations avec d’autres sportifs locaux dans d’autres disciplines. Nous avions aussi des amis-amies des îles voisines. Nous nous sommes enrichies au contact d’autres cultures.

C’est vrai que je n’ai eu que des médailles d’argent aux JIOI auxquels j’ai participé. On avait fait appel à moi pour les JIOI aux Seychelles mais j’ai décliné l’invitation avec beaucoup de chagrin car l’heure était arrivée de faire un choix. Je me concentrais sur ma carrière professionnelle et j’étais en plein dans mes études pour mon Associateship dans les assurances.

En parcourant toutes ces coupures de journaux et les photos d’époque, cela a fait surgir une bonne bouffée de nostalgie. Vraiment, je n’ai que de bons souvenirs et merci au sport de m’avoir fait faire de belles rencontres et de m’avoir permis de pas mal voyager.

Une pensée pour nos athlètes en juillet : nous comptons sur vous, faites honneur à notre île. Comme on dit dans notre langue créole: «Manz ar li !»

Palmarès complet

1985    2e JIOI à Maurice    Médaille d’argent
1986    Jeux des Villes de l’océan Indien    Médaille d’or
1987    Jeux d’Afrique à Nairobi    Médaille de bronze
1989    4e Championnat d’Afrique    Médaille d’argent
1990    3e JIOI à Madagascar    Médaille d’argent