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Mort de l'héritière et diva de la mode Gloria Vanderbilt

17 juin 2019, 22:15

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Mort de l'héritière et diva de la mode Gloria Vanderbilt

L'Américaine Gloria Vanderbilt, héritière, styliste et icône de la mode dont la vie amoureuse a souvent défrayé la chronique, est morte lundi à l'âge de 95 ans, a annoncé son fils, le journaliste de CNN Anderson Cooper.

Gloria Vanderbilt était «une femme extraordinaire qui aimait la vie et la vivait comme elle l'entendait», a indiqué Anderson Cooper dans un hommage diffusé sur CNN lundi. 

«Elle était à la fois peintre, écrivaine, styliste, mais aussi une mère remarquable, une épouse, une amie. Elle avait 95 ans, mais demandez à ceux qui la connaissaient bien, ils vous diront qu'elle était la personne la plus jeune qu'ils connaissaient, et la plus moderne», a-t-il ajouté.

Née à New York le 20 février 1924, fille de Reginald Vanderbilt --héritier du baron des chemins de fer Cornelius Vanderbilt-- et de Gloria Morgan, Gloria Vanderbilt fait parler d'elle dès l'enfance, après une méchante bataille familiale pour savoir qui va l'élever.

Dans les années 1970, elle devient célèbre pour la ligne de jeans qu'elle crée à son nom --à une époque où les jeans de créateurs sont encore rarissimes-- avant d'élargir la collection à d'autres vêtements, parfums et bijoux.

Ses jeans, célèbres pour faire de «beaux derrières», lui feront gagner des millions, lui permettant de s'imposer comme plus qu'une héritière.

«L'argent que j'ai gagné a pour moi une réalité que l'argent hérité n'a pas», dira-t-elle au New York Times en 1985.

La marque, au cygne pour logo, sera rachetée en 2002 par le groupe Jones Apparel, mais son nom est toujours utilisé commercialement. 

Amants célèbres

Elle qui aurait servi d'inspiration au personnage de Holly Golightly, incarnée par Audrey Hepburn dans le film «Breakfast at Tiffany's» (1961), a beaucoup alimenté la chronique mondaine, avec quatre mariages et de multiples aventures, et des amants aussi célèbres que Frank Sinatra, Gene Kelly, Marlon Brando ou Howard Hughes. 

Gloria Vanderbilt livrera des détails croustillants de sa vie amoureuse dans un livre de 2004, «It Seemed Important to me at the time» («Cela me semblait important à l'époque»).

Elle n'y dira cependant pas tout, passant notamment sous silence des chapitres plus douloureux, comme la mort d'un de ses fils, Carter Vanderbilt Cooper, qui se jeta par la fenêtre sous les yeux effarés de sa mère en 1988. 

Son aura auprès du grand public tenait en partie aux malheurs qu'elle a traversés: son père est mort d'alcoolisme alors qu'elle n'avait pas deux ans. Elle hérite alors de plusieurs millions, mais ne peut y toucher avant 21 ans.

Sa mère, qui l'avait eue encore adolescente, l'envoie à Paris, où elle est élevée essentiellement par une nounou.

En 1934, lorsque Gloria avait 10 ans, sa tante paternelle, l'artiste et philanthrope Gertrude Vanderbilt Whitney --fondatrice du musée Whitney-- obtient sa garde après un procès très médiatique. La petite Gloria témoigne, en pleurs, et le public s'émeut pour cette «pauvre petite fille riche». 

Un drame que l'Américaine racontera dans un livre de 1985, «Il était une fois: une histoire vraie».

«Beaucoup d'amours»

Gloria Vanderbilt se marie pour la première fois à 17 ans, à un agent d'Hollywood, Pasquale «Pat» DiCicco, un proche de la mafia qui la bat, selon le New York Times. Le mariage ne durera que quatre ans.

Elle se remarie peu après, cette fois avec le chef d'orchestre Leopold Stokowski, avec lequel elle aura deux fils, avant de divorcer en 1955. C'est à ce moment-là qu'elle apparaît pour la première fois sur les écrans de télévision, dans deux petits rôles.

Elle épouse en troisièmes noces le cinéaste Sidney Lumet, une union qui durera sept ans. En 1963, elle se marie une dernière fois avec l'auteur Wyatt Emory Cooper, décédé en 1978.

Ils auront ensemble deux autres fils, Carter Vanderbilt Cooper (1965) et Anderson Cooper (1967), devenu journaliste vedette de CNN.

«J'ai eu beaucoup, beaucoup d'amours», avait-elle déclaré un jour. «J'ai toujours l'impression que quelque chose de merveilleux va se produire. Et c'est toujours le cas». 

«On doit toujours avoir de grands espoirs, des espoirs secrets pour soi-même, en amour comme dans la vie. Plus ils sont grands, mieux c'est».

Anderson Cooper dit se souvenir que, quand il était petit, «on regardait un vieux film et je lui demandais si elle connaissait un des acteurs, et elle répondait «Oh, oui» d'un air mystérieux. Même si elle n'en disait pas plus, je savais déjà à l'époque que ce +oui+ était lourd de sens».