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Côte-d’Or : la capitale du développement

15 juin 2019, 22:20

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Côte-d’Or : la capitale du développement

S’il est une région qui a été sans doute plus citée que les autres lors du discours du Budget 2019-2020 lundi, c’est bien Côte d’Or. C’est dans ces vastes étendues que doit se concrétiser, selon le Premier ministre, l’académie de football avec le soutien du club de Liverpool. Il a donné une nouvelle impulsion au projet de Côte-d’Or City, ainsi qu’à celui de Côte-d’Or Industrial Park. Avant d’annoncer la création d’un «education hub», dans cette même localité.

Les travaux du stade se poursuivent.

Ejilen Mariam, 19 ans, a tout du «zenes seryé». La chemise blanche sans un pli est rentrée dans le pantalon. La coiffure est à la mode juste ce qu’il faut. Cuisinier dans un hôtel de plage à Balaclava, il gare sa voiture devant l’une des deux boutiques de son village natal, Côte-d’Or. Il en ressort avec trois pains et un rasoir.

Petit sourire pour s’excuser de ne pas être au courant de la moindre des annonces budgétaires concernant so landrwa. Nous lui annonçons alors que les autorités prévoient qu’un bout d’Anfield soit transplanté à côté de chez lui. Sa réaction : «Nou bann ti zenes dan landrwa nou bien kontan.» D’autant plus qu’Ejilen Mariam affirme être un joueur de l’équipe de Côted’Or. Une équipe qui est pour le moment privée de terrain, celui-ci étant en travaux. Il poursuit : «Bann la pankor dir mwa narien.» Debout derrière lui, un tonton ne perd pas une miette de la conversation. «Inn dir partou, lor radio dan televizion sa.» Ejilen Mariam se justifie : «Mo pann tandé, mo travay.»

Des travaux, ce n’est pas ce qui manque à Côte-d’Or. À l’entrée du village, qui est d’un côté, voisin de Saint- Pierre et de Verdun, et qui de l’autre s’étend jusqu’à Highlands, la construction du complexe sportif pour les prochains Jeux des îles est en cours. On voit d’abord les toits bleus des dortoirs en bordure de route. Le complexe, lui, est plus près de la route Terre-Rouge-Verdun.

Les dortoirs au toit bleu ont été aménagés pour la construction du complexe sportif.

Salim Gheenahoo, 44 ans, se souvient du temps où c’étaient les champs de canne qui dominaient le paysage à perte de vue. À l’époque, il y avait des hangars, de «longs bâtiments divisés en quatre parties, chacune occupée par une famille». Des logements que la propriété sucrière proposait à ses employés.

Facilités données par «tablisman»

«On ne payait pas la facture d’eau, seulement celle d’électricité. On avait des facilités. Tablisman ti pé pay transpor pou al lékol. On voyait le médecin de la propriété», poursuit Salim Gheenahoo. Une époque révolue. Fini aussi le temps où «dimounn pa ti pe konn Cote-d’Or lamem». Notamment à cause des problèmes de transport. «Je connais des cas où des habitants de Côte-d’Or n’ont pas pu décrocher un emploi. Finn dir zot non, éna problem transpor laba.»

Le Premier ministre a, lui, annoncé, lundi, un «game changer dans l’histoire du sport mauricien» avec un accord qui sera signé avec le club de foot champion d’Europe en titre, Liverpool. Le Budget prévoit que l’académie de football soit mise sur pied en collaboration avec la Mauritius Multi- Sports Infrastructure Ltd et Athletics Grounds Limited, basée en Grande-Bretagne.

Autre annonce : des fonds pour des travaux à Côte-d’Or City. Il s’agit d’une smart city qui sera développée sur une superficie de 920 hectares appartenant à Landscope (Mauritius) Ltd. Il s’agit d’un thème récurrent des Budgets du présent gouvernement. En 2015, le Budget avait annoncé la création de cinq technopoles, dont celle de Highlands, qui inclut Côte-d’Or. L’année dernière, le Budget 2018-2019 a annoncé un parc technologique à Côte-d’Or, cette fois-ci sur 150 arpents.

Le passé et le présent se conjuguent : derrière cette cheminée sucrière se trouve le Bagatelle Dam.

Pendant ce temps, au centre communautaire, une partie de domino est en cours. L’un des joueurs se présente comme un «sportif de longue date», ayant été membre de la sélection nationale. Rajen Sinatambou a d’abord vécu 25 ans à Belle-Vue Harel, avant de passer 38 ans à Côte-d’Or. «Avan pa ti éna bel zafer.» Selon lui, c’est à partir des Voluntary Retirement Schemes successifs que le village a vraiment pris forme, avec «environ une centaine de familles».

 

Rappel des faits

<p><strong>Palais des Arts et de la Culture</strong></p>

<p>Il y a deux ans, le Budget 2017-2018 annonçait un Palais des Arts et de la Culture à Côte d&rsquo;Or City, à Highlands.</p>

 L’hippodrome

<p>Un panneau, celui de Gold Coast Equestrian Ltd, annonce l&rsquo;intention d&rsquo;ouvrir des écuries et des pistes pour les courses de chevaux.</p>