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Commerce: les tavernes… Un business antique

7 juin 2019, 21:30

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Commerce: les tavernes… Un business antique

Qui a dit que les Mauriciens ont un penchant pour la bouteille ? À en croire l’Association des Tavernes, il semblerait que ce soit le contraire. Mardi, lors d’une conférence de presse, ses membres ont réclamé l’extension de leurs heures d’ouverture pour booster leur chiffre d’affaires. Retour sur l’histoire des tavernes, un commerce qui n’a pas pris une ride.

Direction Les Salines, dans un lieu connu de tous. Tantine Snack. Le commerce a plus de 100 ans. Du haut de ses huit décennies, Naraindass Ramasamy revient sur l’histoire du lieu, transmis de génération en génération. À sa création, Tantine Snack était une «laboutik» comme une autre, que le grand-père de Naraindass Ramasamy a lancée. Puis, il l’a convertie en restaurant. Au fil des ans, le lieu est devenu une taverne. Nous sommes alors dans les années 50. À l’époque, une bouteille de rhum se vendait à Rs 30 et la bouteille de vin coûtait Rs 15. Et non, ce n’était pas un lieu de perdition, comme veulent le faire croire les bien-pensants. La taverne était conviviale et vivait au rythme de ses coutumes. «Après les enterrements, les gens venaient pous diab ici», se souvient-il. Aujourd’hui, avec la disparition de ce genre d’endroits, cela se fait en famille. Mais le commerce venait aussi avec son lot de clients qui ne souhaitaient pas payer et qui causaient du désordre. Puis, il y a eu les bagarres raciales. «Il fallait faire attention à qui venait ici…» se souvient le vieil homme. Mais dans les années 70, l’oncle qui gérait le lieu décède et son épouse ne peut pas gérer la taverne. La licence est alors abandonnée et Tantine Snack redevient un restaurant. Aujourd’hui, c’est le fils de Naraindass Ramasamy, Robin, qui s’occupe des lieux.

Toutefois, malgré les nombreuses démarches entamées, cette famille n’a obtenu qu’une patente de vente de boissons alcoolisées. La consommation est toujours prohibée. «Je souhaite vraiment qu’on puisse obtenir une patente de consommation…» Après tout, c’est mieux de boire sur place que d’aller dans le jardin public.