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Les vertus du voyage

29 mai 2019, 09:42

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Les vertus du voyage

 

Point commun de ces livres qui viennent de paraître : le voyage. Qu’il soit physique ou le cheminement de la pensée, la route est aussi belle que la destination, car l’on en revient indéniablement transformé.

Jean Marie Le Clézio : sa part chinoise

Surtout ne pas répéter le même cours. Depuis 2011, Jean Marie Le Clézio, prix Nobel de littérature, est invité par l’université de Nankin, en Chine. Pendant trois mois, il y donne un cycle de conférences lié à la création, à l’histoire littéraire et au cinéma. Le traducteur de ses œuvres en Chine, Xu Jung, qui est également professeur de français à l’université de Nankin, a regroupé ces cours donnés par Le Clézio.

L’ouvrage intitulé Quinze causeries en Chine Aventure poétique et échanges littéraires vient de paraître dans la collection blanche aux éditions Gallimard. Il s’agit de causeries prononcées entre 2011 à 2017. Fil conducteur: les livres qui ont marqué le prix Nobel. Et à travers eux, la découverte des «vérités différentes de la mienne. Cette aventure est aussi une aventure intérieure, qui me permet de découvrir la part chinoise qui est en moi-même», peut-on lire en quatrième de couverture.

Dans un entretien accordé à Gallimard, Jean Marie Le Clézio affirme : «Je ne prétends pas connaître la Chine – il y faudrait plusieurs vies –, mais le petit peu que j’ai compris, par les livres, par la vie de tous les jours, par les rencontres, je le dois à Xu Jun.» Le prix Nobel précise : «J’ai eu envie d’appeler ce recueil “Causeries” plutôt que “Leçons” ou “Conférences”, parce que ces textes sont le résultat de ces échanges, de ces mises au point, comme d’un livre collectif, une découverte mutuelle, une aventure.»

Il ajoute que la lecture des textes importants, de la Chine, du Japon ou de l’Inde, lui a donné «le sentiment que les sociétés européennes (communément appelées “Occident”) étaient incomplètes parce qu’elles n’avaient pas accepté les propositions venues de l’Asie, et même qu’elles avaient dénigré ces propositions dans l’ensemble, comme si cette part comportait un risque».

Anita Aujayeb : Agalega forever

Deux d’un coup. Anita Aujayeb publie Le voyage d’une vie. Des poèmes, de la prose, des recherches sur l’histoire et les traditions, ainsi que des photos pour dire l’émerveillement d’un séjour à Agalega. Mais aussi célébrer des retrouvailles avec l’authenticité, la nature dans toute sa splendeur. La nature humaine aussi et ce constat sans appel : le charme des habitants indifférents à ce qui fait courir le reste du monde, mais aussi le manque d’intérêt pour l’avancement à travers l’éducation. L’ouvrage paraît chez Sai Publications, créée par l’auteur. En même temps, Anita Aujayeb publie The return journey, l’histoire d’un descendant de travailleur engagé qui va chercher ses racines en Inde. Une quête aux accents spirituels pour retrouver les siens. Sauf qu’au lieu de se sentir accepté, le héros devra rentrer. Pour mieux apprendre que God. This is the return journey to where you belong «life is a journey from God to ».

Peggy Lampotang, le «voyage d’un boutiquier»

Bien décidée à faire vivre une histoire inspirée des lettres de son père, Peggy Lampotang revient avec Coeur de corail Le voyage d’un boutiquier. L’ouvrage paraît chez Pamplemousses Éditions. Il s’agit de la traduction en français de Coral heart : A shopkeeper’s journey, paru en 2014 dans la collection de l’Atelier d’écriture. La traduction est cosignée par Robert Furlong et l’auteure elle-même.

Nous y suivons Pu Yi, aux prises avec le délitement des valeurs ancestrales. Celles qui exigent que tout ce que les enfants gagnent soit remis au père, celles qui renforcent l’autorité du fils aîné. Celles qui comptent sur la solidarité financière de la famille étendue. Mais voilà, la famille a quitté la Chine pour Maurice. Autres latitudes, autres mœurs.

Hussein Rannoo : Parti avant la vague

Les ondulations des vagues de Hussein Rannoo a été publié récemment à titre posthume par le President’s Fund for creative writing. Il s’agit du second ouvrage de l’auteur. Sa fille, Nazrana raconte : «Mon père a pris contact avec le President’s fund for creative writing en août 2015. Ils lui ont répondu en décembre 2015. Nous leur avons envoyé le manuscrit en janvier 2016. Mon père est décédé en février 2016.» Il était enseignant de français, avec une carrière de 23 ans au collège Imperial à Curepipe.

Que s’est-il passé entre 2016 et mars 2019, quand l’ouvrage a été officiellement lancé par le ministère des Arts et de la culture ? «À chaque fois, on nous a dit qu’il y avait des corrections à faire. On les faisait, mais la réponse était qu’il y avait encore d’autres corrections à faire. La publication a pris vraiment beaucoup de temps.»

Les ondulations des vagues nous emmène dans un village de pêcheurs. Un monde fictif, où s’opposent José, pêcheur aux méthodes traditionnelles et Marino son fils, plus attiré par les perspectives de l’industrie touristique. «Mon père aimait la nature. Il allait souvent à la mer, surtout à Belle-Mare. À chaque fois, il parlait aux pêcheurs. C’était son rêve d’écrire ce livre. Il l’avait commencé deux ans avant son décès.»