Publicité

Yohan Louis: S’armer pour les défis du changement climatique

26 mai 2019, 16:43

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Yohan Louis: S’armer pour les défis du changement climatique

En juin, vous ferez des recherches sous-marines pour l’institut allemand de renom Alfred Wegener. Cela vous fait quoi ?

C’est une grande fierté et une reconnaissance sur le plan personnel. Les candidats ont été choisis sur la base de leur CV par le comité de sélection. Il y avait 800 postulants de 88 pays. Ma sélection signifie que je fais partie des meilleurs jeunes scientistes dans ce domaine.

C’est une fierté de montrer au monde de la science que Maurice a un excellent niveau dans la recherche. Je salue mes deux superviseurs de thèse de doctorat, les Associate Professors Sabrina Dyall et Ranjeet Bhagooli, pour la formation que j’ai reçue. J’espère que cela inspira d’autres jeunes.

J’ai déjà soumis ma thèse de doctorat et je suis en attente du verdict de l’université de Maurice. Ce déplacement m’aidera bien plus dans ma carrière professionnelle. Mon objectif à long terme est de travailler pour mon pays afin de trouver des solutions aux problèmes alarmants auxquels sont confrontés nos récifs coralliens. L’expérience et la formation que je vais acquérir à bord du RV Polarstern en changement climatique, océanographie, Remote sensing, biologie moléculaire, micro plastique et utilisation de logiciels dernier-cri pour l’analyse de données feront de moi un biologiste marin encore plus compétent.

Que faites-vous durant votre temps libre et durant les week-ends ?

Avec Rima, ma copine, nous voyageons dans le monde, pour nos recherches. Mais nous nous sommes rendu compte qu’il y avait des endroits dans notre propre pays que nous ne connaissions pas, shame on us!, ou que nous voulions redécouvrir. Quand nous sommes ici, nous faisons souvent des road trips. Nous avons une To do list que nous tentons de compléter. Un tour en sous-marin semi-submersible et un shark dive sont les prochaines activités sur la liste.

Parlez-nous de votre famille.

Notre petit clan familial est constitué de mon père, Clifford, ma mère, Lisebie, mon petit frère, Dylan. Il y a aussi ma sœur, Ketty, et son mari, qui attendent un heureux événement. Je serai le parrain et j’ai déjà commandé des palmes pour bébé (rires).

Cuisinez-vous ?

Oui. J’ai vraiment appris à cuisiner quand j’effectuais des stages à l’étranger. C’est moi le cuisinier attitré quand les pâtes sont au menu des dîners familiaux Avec ma mère, nous échangeons souvent des vidéos de cuisine sur Facebook. Nous aimons aussi regarder l’émission du Globe-cooker, de Fred Chesneau. Nous reproduisons ensuite les recettes.

Gourmand ou gourmet ?

Les deux! Gourmand à l’origine, mais après mon séjour en Italie et après avoir côtoyé des amis italiens à l’étranger, ils m’ont initié à la très bonne cuisine traditionnelle italienne, aux fromages, au bon vin et au café évidemment.

Un péché mignon ?

L’expresso ou le moka.

Pratiquez-vous du sport ?

Biologiste marin c’est déjà du sport. Parfois, nous passons des heures dans l’eau à palmer, en apnée, ou à nager contre le courant. Entre les fieldworks, j’alterne jogging et vélo d’appartement. Être en forme est essentiel quand on travaille en mer.

Quels livres lisez-vous actuellement ?

«Drop the Pink Elephant» de Bill McFarlan ou «15 ways to say what you mean… and mean what you say». J’adore ce livre. Il apprend aux lecteurs à mieux communiquer dans leurs vies personnelle et professionnelle. Les scientifiques sont en général de mauvais communicants. Je voulais m’améliorer, c’est ce qui m’a attiré avec ce livre. Je le terminerai durant le voyage !

Qu’écoutez-vous à la radio ?

Tous les matins, à la maison, c’est les infos de Radio One. Mais en route, je bascule sur NRJ music, parce que je n’aime pas le bla-blabla entre les chansons. Ils passent toujours les dernières en vogue.

Et que regardez-vous à la télévision ?

Les chaînes de documentaires telles que Discovery Channel ou National Geographic. Je ne regarde pas que des documentaires scientifiques mais aussi les documentaires historiques, animaliers, de voyages et les émissions de survie en milieu hostile comme Marooned. Grand passionné de foot, je rate rarement un match de Man U, même si ça ne va pas très fort ces dernières années.

Quel type de musique écoutez-vous ?

Je ne m’enferme pas dans un seul type de musique. J’aime écouter les nouveautés, mais j’écoute aussi Frank Sinatra, Imagine Dragons, The Prophecy, Sia et Soprano, entre autres.

Pour vous, c’est quoi le bonheur ?

Cette question me ramène à mon enfance lorsque mes parents et moi allions camper à la mer. Très tôt le matin, le bruit de vagues me réveillait. Je sortais de la tente pour regarder s’écraser les vaguelettes sur la plage et mieux écouter cette symphonie. C’était le bonheur. Dans notre course au matérialisme, nous oublions que le bonheur se trouve dans des choses simples.

Qu’auriez-vous souhaité réaliser avant de quitter ce monde ?

J’espère réussir, avec mes recherches ou projets de restauration des lagons, à contribuer à sauver ou, tout au moins, à retarder la disparation des récifs pour que les générations futures puissent nager parmi ces coraux et non les regarder sur YouTube.