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Les Maldives: «Rann nou nou lamer»

24 mai 2019, 18:30

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Les Maldives: «Rann nou nou lamer»

Les Maldives ne peuvent soutenir la résolution portant sur les Chagos devant les Nations unies. C’est ce que l’archipel a clairement indiqué devant cette instance le mercredi 22 mai. Maurice a de son côté tenu à repréciser le contexte par le biais d’une réponse déposée par le ministère des Affaires étrangères hier 

Pour comprendre cette situation, il faut d’abord considérer la proximité des Chagos avec les Maldives. Ces deux archipels sont voisins, séparés par 1 071 km. La distance entre Maurice et les Chagos représente plus du double. Des négociations sont en cours entre Maurice et les Maldives pour délimiter les territoires (et zones économiques exclusives) respectifs depuis longtemps. En 2010, une délégation mauricienne s’était rendue à Malé pour discuter de la question. Maurice considère que les Maldives «ont empiété sur une partie de son territoire marin, celui des Chagos, quand elles ont défini leur zone économique exclusive».

Une source explique que les questions de territoire avec nos voisins ont été abordées sur un certain nombre d’années. «Avec La Réunion, cela date de 1980. Avec les Seychelles, une entente a été trouvée au début des années 2000, après des consultations.» Malgré des discussions et même la visite du président d’alors des Maldives, Mohammed Nasheed, en 2011, comme invité d’honneur de la fête nationale, aucune solution n’a été trouvée.

Selon une autre source, le dossier a été porté devant la Commission on the Limits of the Continental Shelf (CLCS). Cette commission des Nations unies a pour but de faciliter l’application de la convention des Nations unies sur les droits de la mer. Et selon ceux-ci, le plateau continental s’étend à 200 miles nautiques (370 km). Là où ce n’est pas possible, «il faut faire un calcul mathématique pour trouver la ligne médiane». Une source précise que cette commission ne règle pas les litiges entre les États. Elle indique que le délai pour soumettre une application au CLCS avait été fixé au 13 mai 2009, soit il y a dix ans. «En l’absence de consensus avec les Maldives, Maurice a déposé une demande unilatérale pour stop the clock. Nous avons dit que quand une solution sera trouvée, nous reviendrons devant le CLCS, avec une demande formelle.»

Mercredi, aux Nations unies, à New York, la représentante des Maldives, Thilmeeza Hussain, a affirmé que l’archipel se dissocie de la position des non-alignés. Avant d’affirmer que la résolution constitue un «préjugé sur les implications de la soumission des Maldives en 2010, devant la Commission on the Limits of the Continental Shelf».

Selon Thilmeeza Hussain, les Maldives ne peuvent soutenir la résolution «uniquement au nom de la décolonisation. Toute incertitude concernant les Chagos aura de graves implications sur les questions concernant la souveraineté, l’intégrité territoriale et la sécurité dans l’océan Indien». Avant de conclure que le vote des Maldives «ne doit pas être interprété comme un vote contre les pays qui soutiennent la résolution, des pays avec lesquels les Maldives entretiennent d’excellentes relations».

Maurice répond aux Maldives

<p style="text-align: justify;">Maurice, par le biais d&rsquo;une réponse envoyée aux Nations unies, a tenu à répondre aux Maldives, hier, jeudi 23 mai. Cela après que ce pays se soit aligné parmi les six votes contre la résolution relative aux Chagos. Pour Maurice, la question a été <em>&laquo;dénaturée&raquo;</em>. La réponse rappelle que des échanges concernant les frontières maritimes sont engagés depuis octobre 2010, <em>&laquo;sur la base d&rsquo;équidistance&raquo;</em>. Des discussions qui n&rsquo;ont pas abouti. Avant de souligner que la demande des Maldives <em>&laquo;empiète sur notre zone économique exclusive&raquo;</em>.</p>