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Pour Martine Aubry, avec Mélenchon, «on sait qu’on va dans le mur»

22 mai 2019, 09:33

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Pour Martine Aubry, avec Mélenchon, «on sait qu’on va dans le mur»

«On sait qu’on va dans le mur» avec la stratégie portée par Jean-Luc Mélenchon (LFI), a déclaré mardi soir la maire PS de Lille Martine Aubry, lors du dernier meeting de campagne de Raphaël Glucksmann, tête de liste PS-Place publique aux européennes.

«Avec Jean-Luc Mélenchon» et «sa stratégie plan A, plan B», on ne sait plus où on va... On sait qu’on va dans le mur, c’est certain», a déclaré Mme Aubry devant quelque 500 personnes réunies à Lomme, commune associée à Lille.
Accueillie par une «standing ovation» et des applaudissements nourris, la mère des 35 heures, qui reste l’une des icônes de l’ex-gauche plurielle, a dit voir la «première étape du rassemblement de la gauche» même si «il y a encore beaucoup de chemin à faire».

«C’est un vrai moment de bonheur dans une période qui n’est pas simple, où nous doutons tous», a concédé Mme Aubry, citant François Mitterrand pour appeler à «garder la nuque raide» alors que la liste Glucksmann est créditée d’environ 5,5% des voix dans les sondages.

«Nous avons eu la chance que Raphaël se lève (…) pas avec tous les codes, tant mieux, mais avec une fraîcheur et surtout une conviction que je crois totalement sincères depuis le début», a déclaré l’ex-ministre de l’Emploi du gouvernement Jospin.. «Il y a là le début d’une histoire qui n’a pas fini d’exister et qui renversera tous ceux que nous voulons renverser.»

Selon l’ancienne patronne du Parti socialiste, Raphaël Glucksmann «a pris un risque considérable» et l’actuel premier secrétaire du PS «Olivier Faure aussi en se mettant derrière lui, car tout le monde ne l’a pas compris tout de suite», a-t-elle déclaré à la presse à l’issue du meeting.

«Combattre le fatalisme»

Aux premiers rangs figuraient notamment Olivier Faure et le président du groupe PS au Sénat Patrick Kanner ainsi que le socialiste belge Paul Magnette, bourgmestre de Charleroi, une manière pour le numéro un de la liste PS-Place publique de mettre en valeur ses alliés européens, à l’heure où le Parlement européen peut, selon lui, basculer à gauche.

Face aux «urgences sociale, écologique», «nous sommes les seuls à défendre l’idée que justice sociale et transition écologique vont de pair», a-t-elle fait valoir. Sur la politique d’accueil, elle a défendu la nécessité d'«ouvrir les bras» aux réfugiés. «Angela Merkel est la seule qui a sauvé l’honneur de l’Europe. Elle en paie le prix aujourd’hui», a-t-elle jugé, tandis que «nous avons laissé l’Italie prendre tous le poids de notre honte et de notre renoncement.»

«Quand le vent souffle et que les girouettes tournent, ils nous faut à tous Martine !», lui a répondu Raphaël Glucksmann, avant d’appeler à «combattre le fatalisme» avec un «enthousiasme contagieux».

Alors que plusieurs poids lourds du PS -Najat Vallaud-Belkacem, Christiane Taubira ou Bernard Cazeneuve- se sont succédé ces derniers jours à ses côtés, l’essayiste a reçu mardi soir le soutien de l’ancien Premier ministre Lionel Jospin, 81 ans.

Défendant une Europe «progressiste, écologique et sociale», M. Glucksmann s’est dit «en colère», regrettant que le président Emmanuel Macron ait «volé cette élection» en en faisant «un remake de son match contre Marine Le Pen».

«Il est président de la République et disqualifie l’ensemble des autres listes que la sienne», a-t-il déploré. «A force de jouer avec elles, il va finir par détruire ces institutions.»