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Jacques Némorin: «Vivement que la force policière retrouve son lustre d’antan»

18 mai 2019, 14:02

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Jacques Némorin: «Vivement que la force policière retrouve son lustre d’antan»

Bien qu’il soit à la retraite depuis quelques années, Jacques Némorin, aujourd’hui âgé de 76 ans, est très occupé. Son engagement dans le social lui prend presque tout son temps. Cependant, cela n’est pas une nouveauté pour le septuagénaire. Déjà, quand il était encore en activité professionnelle, l’homme était engagé au sein de plusieurs organisations. Il a aussi été dirigeant de la Fire Brigade, l’équipe de football mythique de la capitale, après son départ de la force policière.

Les turbulences qui secouent actuellement le corps constabulaire ne laissent pas notre interlocuteur insensible. «Il doit y avoir eu un concours de circonstances pour que la force policière se retrouve avec une image écornée. Je ne peux dire plus parce je n’y suis plus», déclare l’ancien officier qui manifestement veut demeurer respectueux d’une institution qu’il a servie. Autrement, il souhaite vivement «que la force policière retrouve son lustre d’antan».

C’est en 1962 que le jeune portlouisien habitant la rue la Paix, à Plaine-Verte, se joint à la force policière. Le temps de sa formation à la Police Training School, il se sépare temporairement de ses amis de quartier dont certains s’illustreront plus tard. Parmi eux, les frères Canabady, Cyril l’ancien syndicaliste et France l’ex-député, ou encore Ah Fat Lan Hin Choy, l’ex-trésorier du Parti travailliste. À l’école primaire, Cassam Uteem, Lucien Finette et Navin Ramgoolam sont ses juniors.

Jacques Némorin a eu une carrière bien remplie au sein de la police. Parmi ses camarades de promotion : les premiers Cadet Inspectors Dan Bhima, André Feillafé et Chota Yadallee. L’officier a exercé dans les postes tant en régions rurales qu’urbaines et aussi bien à Rodrigues. Il garde de très bons souvenirs de ses diverses affectations soit à la Special Mobile Force, à la Riot Unit ou à la Police Training School.

Le policier à la retraite dit se souvenir de la qualité d’hommes qui à l’époque constituaient la haute hiérarchie policière. Il cite entre autres les officiers Nayna, Dindoyal, Tapessur sans oublier celui qu’il surnomme le dernier des Mohicans: le commissaire Bardwaz Juggernauth.

Cependant, au-delà des chefs, le système et l’encadrement favorisaient l’émergence des talents. «Plusieurs recrues ont su profiter de la rigueur prévalant ou des facilités comme la Police Library et les gymnases pour exceller dans les études ou sur les stades», avance notre interlocuteur. C’est ainsi que plusieurs policiers sont devenus avocats à l’instar de l’ancien Deputy Speaker Dev Ramnah. Parmi les sportifs de haut niveau, l’exofficier mentionne les Munso, Gangaram, Mohamedally ou Legrand.

Plus tard responsable d’enquête au Central Criminal Investigation Department, ou comme Police Prosecutor, Némorin consulte régulièrement des avocats du Parquet. Il se souvient de la grande compétence des jeunes hommes de loi comme Iqbal Rajahballee. Il a aussi en mémoire ses contre-interrogatoires menés par des ténors tels Me Yousuf Mohamed. Se prévalant du devoir de réserve, l’ancien inspecteur ne nous dira pas grand-chose des enquêtes délicates dans lesquelles il avait été impliqué.

Le retraité a hâte de retrouver ses activités sociales aux côtés des autres habitants de son quartier. Il en tire une grande satisfaction. «L’Organisation des affaires sociales de Roches-Brunes a pu créer parmi les résidents un sens de solidarité et d’appartenance à la région», observe-t-il.