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Parcoursup: un «bug» a semé déception et angoisse chez une partie des candidats

17 mai 2019, 16:20

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Parcoursup: un «bug» a semé déception et angoisse chez une partie des candidats

Des «erreurs de paramétrage» dans quelque 400 formations: la ministre de l’Enseignement supérieur a tenté vendredi d’expliquer le «bug» qui a conduit de nombreux candidats sur Parcoursup à recevoir à tort des réponses favorables à leurs voeux.

Contrairement à la procédure habituelle, Parcoursup n’avait pas réactualisé sa plateforme vendredi matin à 7H00, comme elle doit le faire chaque jour pendant toute la durée de la procédure.

Et pour cause: les équipes du ministère de l’Enseignement supérieur ont réalisé jeudi que «des erreurs de paramétrage» avaient été commises par quelque 400 formations (sur les 14.500 recensées sur le site) et les avaient conduites à envoyer des messages erronés d’admission aux candidats.

Les équipes du ministère «ont été alertées par des taux anormalement élevés de propositions d’admission formulées par certaines formations par rapport à leurs capacités d’accueil», a expliqué la ministre Frédérique Vidal lors d’une conférence de presse convoquée à la hâte vendredi matin. Une erreur due à une confusion entre «liste d’appel» et «liste d’attente».

Le rang d’un candidat sur liste d’appel indique à quelle place il se situe parmi tous les dossiers «acceptés» par la formation. Son rang sur la liste d’attente indique combien de candidats auront une proposition d’admission (un «oui») avant lui, au fil des jours et des désistements.

«On n’avait pas prévu que les formations», dont certaines ont intégré la plateforme cette année, «se trompent sur le vocable», a déclaré la ministre, qui a présenté ses excuses.

Ces notions de «liste d’appel» et de «liste d’attente» avaient déjà désarçonné une partie des candidats lorsqu’ils avaient découvert les premières réponses mercredi soir.

Les formations concernées par ce bug sont quasiment toutes des formations sélectives, avec notamment des BTS mais aussi quelques écoles d’infirmiers (IFSI), de travail social, d’arts appliqués ou d’arts plastiques, d’ingénieurs, etc.

«C’est la dépression»

La ministre n’a pas donné le nombre de candidats concernés par ce dysfonctionnement. Près de 900.000 lycéens de Terminale, étudiants en réorientation ou adultes en reprise d’études sont inscrits cette année sur Parcoursup, qui en est à sa deuxième année d’existence, après avoir succédé à APB.

La plateforme a été réactualisée vendredi à la mi-journée et tous les candidats ont désormais «les réponses qu’ils auraient dû avoir», a précisé Frédérique Vidal. «L’objectif était de faire l’ensemble des corrections avant que la plateforme se remette à tourner».

Ceux qui avaient reçu un «oui» peuvent donc se voir répondre un «en attente», voire un refus, et ceux en attente voir leur rang reculer sur la liste. S’ils s’étaient désistés de formations qui les avaient acceptés ou placés en liste d’attente, la plateforme annule ces réponses.

Ereblin, lycéen en terminale Sciences et technologies de la gestion en Haute-Savoie, a été victime de ce bug: il avait été accepté dans quatre formations avant de se voir placé sur liste d’attente. «C’est vraiment une fausse joie, là c’est la dépression, l’énervement, je comprends rien, je suis un peu sous le choc», dit-il à l’AFP.

Maeva, 18 ans, avait, elle, été «acceptée en science de l’éducation à Rouen et en psycho à Rouen. «J’ai accepté la première licence et refusé la proposition en psycho à Rouen. Et j’étais en plus sur liste d’attente pour quatre autres vœux. Maintenant je suis sur liste d’attente pour les six, et en plus je pense avoir régressé sur les listes d’attentes sur lesquelles j’étais déjà». «Dégoûtée», elle dit avoir perdu un peu espoir en l’avenir».

«Un bug comme ça c’est inadmissible!», a également réagi Marie-José, dont la fille vient de passer en liste d’attente dans deux filières sélectives de l’Ecole des Gobelins après avoir reçu deux réponses positives. «Ils font subir un truc aux gamins qui n’est pas possible».

Pour les chefs d’établissement comme Thierry Roul, proviseur du lycée de l’image et du son (Lisa) à Angoulême et secrétaire académique du syndicat SNPDEN-Unsa, c’est un «coup de stress». «On a des élèves qui se sont dits «Youpi je suis admis, je réponds oui» et se sont désinscrits de toutes les autres formations. Tout ça révèle une impréparation et une improvisation. L’Etat s’expose à des recours mais c’est leur problème».