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Il tente d’«ébouillanter» ses parents: «Mo sel garson sa, li dan kaso…»

5 mai 2019, 12:00

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Il tente d’«ébouillanter» ses parents: «Mo sel garson sa, li dan kaso…»

«Fils indigne, irrespectueux, mové batar…» Les insultes fusent sur les réseaux sociaux depuis le mardi 30 avril. Date à laquelle ce jeune homme de 23 ans a été arrêté après avoir tenté d’«ébouillanter» ses parents, la nuit précédente. Comment en est-il arrivé là ? Pourquoi les parents ont-ils été contraints de porter plainte contre leur propre fils ? 

«Mo léker désiré, fermal, kan mo koné li fermé et ki li bizin led… Mo espéré lazistis pou kapav ed li…»

C’est dans une ruelle très fréquentée de Mahébourg qu’habite la famille. La nouvelle de son arrestation s’est répandue comme une traînée de poudre dans la localité, au désespoir de ses parents. Heureusement, amis et proches sont là pour soutenir la maman et le papa. Leur maison est modeste. 

Dehors, affalé sur un banc, un père accablé. Les cernes témoignent des nuits blanches qu’il a passées depuis le fameux incident, qui s’est produit le 29 avril. «Mo pa ti anvi ki tret li kouma enn kriminel…» Même si leur fils leur a fait du tort, moralement surtout, ils s’inquiètent pour lui. «Mo sel garson sa, li dan kaso…» 

«Mo ti pou swisidé dépi lontan ek tousala…»

La dernière fois que le papa a vu son fils, ce dernier avait des menottes aux poignets. S’il a porté plainte contre lui, c’est pour «met inpé presion lor li, li ti pé tro fer…» Pour lui, ce «garçon» qu’il aime tant est «malade». Il consommerait de la drogue synthétique depuis deux, trois ans environ. Il a même été tenté de retirer sa plainte mais d’autres accusations pèsent tout de même sur le jeune homme. 

A-t-il vraiment essayé de les ébouillanter ? Le père affirme cette fois que c’était un accident… «Li ti pé saryé délo bwi ek li ti pé tranblé. Li pann kapav kontrol li…» Il n’est pas en mesure de dire si celui-ci était sous l’effet du synthé ou en manque. 

Leur fils n’a pas toujours été cet enfant rebelle, violent, que la société montre aujourd’hui du doigt. Le scénario est classique : «Li ti enn bon garson… apré li’nn koumans gagn mové frékantasion…» Au fil des jours, il a changé, s’est transformé en un étranger. Il devenait distant. Ses journées et ses soirées, il les passait «kot bann kamwad». À son retour, il n’était pas dans son état normal. 

«Quand il était à jeun, il se confiait à moi, il pleurait et me disait qu’il voulait s’en sortir. Il lui est même arrivé de se rouler par terre pour me demander de l’aide car il était devenu accro à ce poison.» D’autres fois, poursuit le papa, la dépendance le rendait méconnaissable, méchant et nerveux. À tel point que sa maman a dû commencer un traitement psychiatrique. Elle se décrit aujourd’hui elle-même comme une personne «latet fatigé»

 Il n’y a pas si longtemps, en avril plus précisément, elle a porté plainte contre son fils, après une agression au rondin. Elle a même demandé un «protection order» contre lui. «Mo ti pou swisidé dépi lontan ek tousala. Sel zafer ki anpes mwa fer li sé mo krwayans dan Bondié», se contente-t-elle d’affirmer … «Tou dimounn zizé mé zis nou mem ki koné kieté sa kan ou koné ou zanfan drogé ek ki ou pa pé kapav fer nanyé pou sov li», renchérit le papa. 

À court de recours, il s’est finalement rendu à la police. «Mo léker désiré, fermal, kan mo koné li fermé ek ki li bizin led… Mo espéré lazistis pou kapav ed li…»