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Curepipe: l’Hôtel de ville déshabillé

4 mai 2019, 21:15

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Curepipe: l’Hôtel de ville déshabillé

Censé être l’un des lieux phares de la ville lumière, l’Hôtel de ville de Curepipe a vu son éclat graduellement assombri, jusqu’à sa fermeture en 2016. Les travaux de rénovation pour lui redonner son lustre d’antan doivent durer 18 mois. Petit tour du chantier.

Comme un patient. Si la façade du bâtiment de l’Hôtel de ville de Curepipe raconte depuis des années le mal qui ronge ce patrimoine national, c’est quand on lui ouvre le ventre que l’on voit vraiment l’étendue du mal. L’équipe de Bhooshan Ramloll Construction a entamé le démontage de la structure. Pour révéler les lésions cachées par les faux plafonds et les cloisons. Sur la base de cet état des lieux, «nous allons proposer des solutions à la mairie, pour le toit, sur une design and build basis», explique Bhooshan Ramloll, le responsable du chantier. «Tout sera refait à l’identique», souligne-t-il.

Qu’en est-il des matériaux utilisés ? L’entrepreneur affirme : «Nous travaillons d’après les spécifications.» Parce que cet Hôtel de ville est classé patrimoine national, le chantier est sujet à l’approbation du National Heritage Fund.

À l’intérieur, on a une meilleure idée de l’ampleur du chantier. Mais surtout du manque d’entretien qui a mis l’Hôtel de ville de Curepipe dans l’état actuel. Sur le plancher qui a jadis accueilli tant de réceptions, les portes et fenêtres du bâtiment ont été empilées en deux tas. «Tout a été soigneusement répertorié, y compris les ornements : les fresques et les rosaces», précise l’entrepreneur. Le plancher lui aussi n’est pas sûr, nous prévient-on.

L’Hôtel de ville de Curepipe est fermé au public depuis 2016. La dernière rénovation s’est achevée en 1995. Ces travaux coûtent Rs 135 millions.
 


La Malmaison, de Moka à Curepipe

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	<figure class="image" style="display:inline-block"><img alt="" height="330" src="/sites/lexpress/files/images/article/curpipe_5.jpg" width="620" />
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<p style="text-align: justify;">L&rsquo;Hôtel de ville de Curepipe a d&rsquo;abord connu d&rsquo;autres cieux. Cette bâtisse de style colonial s&rsquo;appelait autrefois La Malmaison, Elle se trouvait dans le district de Moka.</p>

<p style="text-align: justify;">Elle a été achetée par le conseil municipal en 1902, puis démontée et remontée à l&rsquo;identique à Curepipe, pour servir de salle des fêtes. Avec le Plaza, ce sont les deux seules mairies qui disposent toujours de locaux de ce style. Le besoin d&rsquo;une salle des fêtes à Curepipe s&rsquo;est fait sentir plusieurs années avant le transfert de La Malmaison. Selon le site de la mairie, dans les années 1880, la population de Curepipe est estimée à environ 10 000. Les habitants souhaitent alors avoir un endroit fixe pour se réunir et organiser diverses activités et célébrations.</p>

<p style="text-align: justify;">La Société pour la salle des réunions de Curepipe voit alors le jour. Parmi les membres fondateurs : sir Virgil Naz, James Vallet, Léopold Antelme, Frederick Tennant. La demande des notables est acceptée. Le Casino est construit à proximité du petit lac qui jouxte l&rsquo;Hôtel de ville. L&rsquo;homme de la rue, témoin des divertissements de l&rsquo;époque, surnomme ces fêtes &laquo;lamizik Basson&raquo;, ou encore &laquo;bal électrique&raquo;, parce que ces fêtes privées étaient éclairées à l&rsquo;électricité, avant que les habitants soient raccordés au réseau.</p>

<p style="text-align: justify;">En 1882, sir William Newton et sir Virgil Naz font campagne pour que Curepipe devienne une municipalité. Plusieurs propriétaires terriens s&rsquo;y opposent, refusant de payer des charges additionnelles. En 1889, le Board des Commissaires de Curepipe voit le jour. Le premier président de ce board fut sir Virgil Naz.</p>