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L’Inde et le Bangladesh frappés par un puissant cyclone, au moins trois morts

3 mai 2019, 18:58

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L’Inde et le Bangladesh frappés par un puissant cyclone, au moins trois morts

Au moins trois personnes ont péri lorsque le cyclone Fani, le plus puissant dans l’océan Indien depuis des années, a frappé vendredi l’est de l’Inde et le Bangladesh, arrachant les arbres et coupant l’eau, l’électricité et les communications.

Le monstre météorologique a atteint l’est de l’Inde vers 08H00 locales (02H30 GMT) dans l’Etat de l’Odisha (46 millions d’habitants), au sud de Calcutta, avec des vents dépassant les 200 km/h.

En prévision de son arrivée, les autorités de l’Odisha, où 10.000 personnes avaient été tuées en 1999 par un cyclone, avaient fait évacuer plus d’un million de personnes, craignant une montée des eaux pouvant atteindre jusqu’à un mètre et demi.

Un homme est mort d’une crise cardiaque dans un des milliers de refuges aménagés pour l’occasion et un autre a été tué par la chute d’un arbre, selon les autorités indiennes. Les médias locaux ont évoqué jusqu’à six morts, ce que les autorités n’ont pas confirmé.

Au Bangladesh, plus au nord, où 400.000 personnes ont été évacuées de villages côtiers vers des abris en dur, les autorités ont annoncé la mort d’une femme, également tuée par un arbre. 14 villages ont été inondés lorsque des digues se sont rompues à cause de la montée des eaux, selon les mêmes sources.

Fani a touché terre à Puri, ville indienne côtière de 200.000 habitants célèbre pour son temple de Shree Jagannath, l’un des plus sacrés de l’hindouisme et qui accueille des millions de pèlerins chaque année.

L’électricité et l’eau ont été coupées dans la plupart des quartiers, des centaines d’arbres déracinés. «Tout est devenu noir d’un coup et soudain on n’y voyait plus à cinq mètres», a témoigné un homme réfugié dans un hôtel. «Les stands de nourriture et les enseignes se sont envolés. Le vent est assourdissant».

Calcutta menacée

Le cyclone devrait traverser des zones peuplées de plus de 100 millions d’habitants, se dirigeant vers le nord-ouest depuis l’Odisha pour traverser le Bengale occidental, où la capitale Calcutta pourrait être touchée samedi, avant d’atteindre le Bangladesh en s’affaiblissant progressivement.

A Puri et Bhubaneswar, capitale de l’Odisha, les autorités peinaient à rétablir les communications et dégager les arbres tombés sur les routes.

Au Bengale occidental, des équipes spéciales sont passées dans les villages de vacances en demandant aux touristes de se mettre à l’abri et des milliers de personnes ont été évacuées de villages côtiers.

Des mesures de précaution ont également été prises dans les Etats côtiers de l’Andhra Pradesh, au sud de l’Odisha, et du Tamil Nadu, où vivent respectivement 50 et 70 millions de personnes.

Les services indiens de la protection civile ont diffusé des images d’arbres déracinés le long du littoral de l’Andhra Pradesh.

Les vents violents ont été ressentis jusqu’au massif de l’Everest, où des tentes ont été arrachées au Camp 2 (6.400 mètres d’altitude). Les autorités népalaises ont déconseillé aux hélicoptères de prendre l’air.

Trains à l’arrêt

Les principaux aéroports ont été fermés au moins jusqu’à samedi dans l’Odisha et le Bengale occidental. Quasiment tous les trains sont à l’arrêt. Trois trains spéciaux ont néanmoins effectué des trajets vers Puri pour évacuer pèlerins et touristes.

Les ports ont été fermés mais la marine indienne a envoyé six navires dans la zone. Le principal producteur de pétrole et de gaz indien, ONGC, a évacué quelque 500 employés de plateformes en mer.

Les services météorologiques indiens ont averti du risque de «destruction totale» pour les maisons aux toits de chaume, ainsi que d’inondations et de dommages pour les récoltes.

Plus de 3.000 centres d’accueil ont été mis en place dans des écoles et bâtiments publics. Les autorités se tiennent prêtes à larguer plus de 100.000 paquets de nourriture déshydratée si nécessaire.

Au Bangladesh plus de 4.000 abris anticycloniques ont été ouverts, selon un responsable des secours, Mohammad Hashim.

Dans la ville indienne de Puri, quelques milliers d’habitants ont ignoré les ordres d’évacuation. Certains sont allés s’abriter dans des écoles ou des hôtels.

«Nous allons juste rester pour la journée jusqu’à ce que le cyclone soit passé», confie Krishna Chandra Sahu, 43 ans, venu avec sept membres de sa famille s’installer dans un hôtel.

L’est et le sud-est de l’Inde sont régulièrement balayés par des tempêtes tropicales entre avril et décembre.

En octobre, quelque 300.000 personnes avaient été évacuées dans les districts côtiers de l’Odisha frappés par le cyclone Titli, qui avait fait au moins deux morts.

En 2017, quelque 250 personnes avaient été tuées et plus de 600 avaient disparu au passage du cyclone Ockhi dans le Tamil Nadu et le Kerala.