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JIOI 2019 - Navin Ramsaran: «Je livrais mon dernier combat international après vingt ans de pratique de la lutte»

2 mai 2019, 19:30

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JIOI 2019 - Navin Ramsaran: «Je livrais mon dernier combat international après vingt ans de pratique de la lutte»

«Mon meilleur souvenir des Jeux des îles est ma médaille d’or dans la catégorie 130 kg aux 5es Jeux qui se sont disputés à La Réunion en 1998. Joseph Landinaff et moi sommes les seuls à avoir remporté l’or en lutte à cette compétition.

Dans ma catégorie, il y avait trois pays en lice : Madagascar, La Réunion, le pays hôte, et Maurice. Les trois concurrents étaient en course pour la médaille d’or. Maurice n’avait pu décrocher de médailles d’or dans les petites catégories.

Joseph Landinaff allait ramener la première médaille qui nous manquait dans la catégorie 90 kg. Puis ce fut mon tour de relever le défi. J’ai battu un Malgache au premier tour. Mon meilleur souvenir est mon combat contre le Réunionnais en finale. Je livrais mon dernier combat international après vingt ans de pratique de la lutte.

Les Réunionnais s’étaient tous entraînés pour gagner. Nous aussi. Nous avions bénéficié de l’aide de l’Etat et de la Fédération internationale de lutte. Il y avait eu des stages et la présence d’un entraîneur indien basé en permanence à Maurice, Bhandare. L’entraîneur Ooguesh Heeroo aussi donnait un coup de main.

C’était la belle époque, celle des entraînements à 4h du matin. On accordait une grande importance à ces Jeux, qui étaient les deuxièmes Jeux pour les lutteurs.

L’ambiance était extraordinaire dans la salle pendant et surtout après le combat quand nous avons obtenu notre deuxième médaille d’or en lutte. La finale se déroulait en deux rounds de trois minutes. Je l’ai emporté par immobilisation, mettant mon adversaire K.-O. Le petit groupe de Mauriciens présents faisait plus de bruit que tous les autres spectateurs.

J’ai un regret : la lutte ne fait plus partie des JIOI depuis sa troisième participation en 2007. Nous avons lutté, sans jeu de mots, pour gagner notre place aux Jeux des îles. Maurice a un gros potentiel dans cette discipline. Et aujourd’hui, il n’y a plus rien. On n’entend plus rien. C’est un sport qui disparaît petit à petit.

Alors que je vous parle, j’entends résonner dans ma mémoire «We are the world». Un autre moment fort des Jeux, que je conserve précieusement, est ma m édaille de bronze en judo aux Jeux de 1985 à Maurice. La médaille d’or de Maurice en football fut aussi un moment inoubliable. La chanson «We are the world» est associée à ces instants magiques. Aujourd’hui encore, 34 ans après, quand je l’entends, cela me ramène au stade George V et dans les aires de compétition. C’est comme si c’était hier.»