Publicité

Meurtre à Batimarais: l’accusée crie à la violence conjugale

30 avril 2019, 20:10

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Meurtre à Batimarais: l’accusée crie à la violence conjugale

Ce n’est pas la première fois que le couple se disputait et en venait aux mains. Jennifer Appadoo, accusée du meurtre de son époux, crie à la violence conjugale.

C’est en plein cœur qu’elle a poignardé son époux. Jennifer Appadoo, âgée de 29 ans, a comparu en cour de district de Savanne hier, lundi 29 avril. Une accusation provisoire de meurtre a été déposée contre elle. Elle a ensuite été reconduite en cellule policière. Le drame conjugal s’est produit à Batimarais, Rivière-des-Anguilles, dans la nuit du dimanche 28 avril.

Stephan Appadoo, un soudeur de 33 ans, a été mortellement poignardé par son épouse suivant une dispute. Scène qui s’est déroulée devant les trois enfants du couple, soit une fille de 12 ans et des jumelles de 11 ans. Ces derniers sont actuellement avec la grand-mère maternelle. Ils seront suivis par un psychologue.

Lors de son interrogatoire, hier, Jennifer Appadoo a expliqué aux limiers de la Criminal Investigation Division (CID) de Rivière-des-Anguilles qu’elle s’est défendue car son époux l’a rouée de coups. «Li ti pé ris mo sévé, li ti pé trap mwa baté…» Dimanche matin, le couple s’était rendu à la plage de Pointe-aux-Roches, à Rivière-des-Galets, en famille. Mais à un moment donné, Stephan et Jennifer Appadoo ont commencé à se disputer. Une dispute qui s’est éternisée car le couple a continué à se bagarrer à la maison.

La cause de cette dispute ? Stephan Appadoo aurait remis Rs 500 à son épouse pour acheter de la bière et cette dernière aurait dû lui retourner Rs 300. Mais elle ne lui aurait rendu que Rs 50. Cet argent, le mari comptait l’utiliser pour acheter des provisions.

De plus, Jennifer Appadoo aurait mis du temps à revenir. Elle était partie rejoindre des amis pour boire. Et lorsqu’elle est rentrée à la maison, l’époux l’aurait rouée de coups. C’est alors qu’elle se serait saisie d’un couteau de cuisine. Avant de commettre l’irréparable.

Stephan Appadoo a alors été alors transporté à l’hôpital de Souillac, où son décès a été constaté. La police a ensuite procédé à l’arrestation de Jennifer Appadoo. L’autopsie, pratiquée par le chef du service médical-légal de la police, le Dr Sudesh Kumar Gungadin, a attribué le décès du trentenaire à un «stab wound to the heart».

L’enquête est menée par les inspecteurs Putchay, Boyjoo et la CID de Rivière-des-Anguilles, sous la supervision de l’assistant commissaire de police Veeramalay, Divisional Commander du Sud.

 «Souvan li ti dir li pou touy so misié»

Rosie Appadoo , la mère de la victime, encore sous le choc, explique que les scènes de ménage violentes étaient courantes entre le couple. «Sak fwa zot lager, diskité», confie-t-elle. Et d’ajouter que Jennifer Appadoo aurait menacé de tuer son fils à plusieurs reprises pendant leurs 11 ans de mariage. «Souvan li ti dir li pou touy so misié. Linn fer li la vérité…» Mais du côté des proches de la suspecte, on évoque la légitime défense. «Jennifer était une femme battue. Elle a dû se défendre. Elle n’avait pas le choix», lâchent des membres de sa famille.

Des femmes qui tuent, aussi…

Si, le plus souvent, des maris ou compagnons tuent leurs épouses ou compagnes, il y a aussi des cas où la femme peut se muer en bourreau. En janvier 2017, on prenait connaissance du cas de Farzia Ramjaun, 50 ans, qui, 12 ans après les faits, a avoué avoir empoisonné son mari au cyanure. La raison : il avait contracté le nikkah (NdlR, mariage religieux islamique) avec une autre femme, sans son consentement. Autre cas : en août dernier, Cindy Waheeda Dabysing est arrêtée pour le meurtre de son mari, Doliman Varma Dabysing quelques semaines plus tôt. L’épouse avait sollicité l’aide de son ex-compagnon, Jocelyn Caprice, pour l’aider à tuer celui qu’elle accusait d’être son «bourreau».