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F1: comment Ayrton Senna est devenu un mythe

29 avril 2019, 13:27

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F1: comment Ayrton Senna est devenu un mythe

Plus qu’une idole, un mythe: Ayrton Senna est plus que jamais, 25 ans après sa mort le 1er mai 1994 sur le circuit d’Imola, l’une de ces figures qui font la légende de la Formule 1.

«Je crois qu’Ayrton n’appartient pas au milieu des célébrités, il l’a dépassé. Il est dans une catégorie mythique qui transcende le temps et l’espace», disait sa soeur Vivianne à l’AFP en 2014.
Interrogé cinq ans plus tard sur le pilote qui l’a «inspiré» enfant, Lewis Hamilton ne dit pas autre chose. «Il est un héros et le restera toujours», estime le quintuple champion du monde britannique qui partage le mysticisme du Brésilien. «Je ne connaissais pas bien sa personnalité, donc c’est plus ce qu’il représentait, ce contre quoi il se dressait et ce dont était capable au volant que j’aimais».

Ayrton Senna da Silva, né le 21 mars 1960 à Sao Paulo, a disputé 161 Grands Prix entre 1984 et 1994 pour un bilan remarquable: 65 pole positions, 41 victoires, 80 podiums, près de 3.000 tours de circuit bouclés en tête de la course et trois titres mondiaux avec McLaren en 1988, 1990 et 1991.

C’est moins que Michael Schumacher (7 titres), Hamilton et Juan Manuel Fangio (5), Alain Prost et Sebastian Vettel (4) mais l’essentiel est ailleurs.

«Aura»

«Ce qui me sidère, c’est à quel point Senna est toujours présent. Il ne se passe pas un Grand Prix sans qu’il soit mentionné ou apparaisse sur une banderole», remarque le journaliste français Lionel Froissart, qui fut proche du Brésilien.

«Ca tient beaucoup à sa personnalité, estime-t-il. Il fait partie de ces personnages exceptionnels un peu touchés par la grâce. Il imposait naturellement une distance, une sorte d’aura. On avait le même âge mais je ne lui aurais jamais tapé dans le dos !»

Sa manière d’être à la fois modeste et orgueilleux, ce mélange d’agressivité totale sur la piste et de sensibilité en dehors est resté dans les mémoires.

«C’était un pilote exceptionnel avec un charme particulier. La combinaison de ces deux qualités faisait clairement de lui une légende déjà de son vivant», abonde l’Autrichien Gerhard Berger, qui fut son équipier et ami.

Sa rivalité avec «le professeur» Alain Prost, à qui il fut associé chez McLaren en 1988 et 1989 et opposé jusqu’à la retraite du Français fin 1993, a aussi cristallisé les passions et popularisé les deux hommes au-delà des amateurs de sport automobile.

Légende

«On a vu arriver les grands médias parce qu’il y avait cette bataille humaine avec des pilotes aux caractères ou aux charismes différents, de cultures différentes, aux éducations différentes», se souvient Alain Prost.

«J’ai gagné plein de courses et de championnats en dehors de lui mais notre histoire est complètement liée», confirme-t-il à l’AFP. «Après la mort d’Ayrton, je dirais que les fans de Senna, certainement pas tous parce qu’il y a toujours des irréductibles, mais la très grande majorité, se sont ralliés à une histoire commune, pas à Prost contre Senna.»

La mort du Brésilien en direct lors du Grand Prix de Saint-Marin, dernier drame d’un week-end déjà tragique (sérieux accident de son compatriote Rubens Barrichello le vendredi, mort de l’Autrichien Roland Ratzenberger le samedi), a déclenché une onde de choc et achevé de construire sa légende.

C’était «un bon être humain, avec des principes et des valeurs», se souvient Ron Dennis, qui fut son patron chez McLaren. «Il a été vraiment très bon pendant tout le temps qu’il a passé sur cette planète. C’est dur de trouver un aspect positif au fait qu’il a eu un accident et a perdu la vie, mais ça veut aussi dire qu’on n’a pas assisté à son déclin.»

Parti en pole position, Senna menait au volant de sa Williams-Renault quand il a heurté le mur en béton de la courbe de Tamburello au 7e tour. Il était 14h17, il avait 34 ans.