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Affaire Amsterdam boys-Sivan Subiah: «The full story has never been told»

6 avril 2019, 19:30

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Affaire Amsterdam boys-Sivan Subiah: «The full story has never been told»

Le fils de l’ex-haut-commissaire Soo Soobiah sort timidement de l’ombre après trois décennies. À 70 ans, celui dont le nom a été associé à l’affaire Amsterdam Boys nous livre un peu de lui et du passé.

«I was innocent and set up in a plot to discredit the Mauritian Government of sir Anerood Jugnauth and bring it down. The full story has never been told.» Plus de trois décennies après, Sivan Subiah, né Nigel Sevan Soobiah, et fils de Soo Soobiah, ancien haut-commissaire de Maurice à Londres, se prononce pour la toute première fois sur l’affaire Amsterdam Boys auquel il a été associé en décembre 1985.

Sivan Subiah, 70 ans, a appelé notre rédaction, dimanche dernier, pour un coup de gueule contre des membres d’équipage du vol MK 042 Plaisance-Heathrow d’Air Mauritius. Le même vol qui a fait demi-tour à Plaisance en raison d’un problème du train d’atterrissage (voir hors-texte). Celui qui, dans un accent British, s’est présenté comme Sivan Subiah (en épelant son nom à notre demande), avant de préciser être «le fils de Soo Soobiah, ex-haut-commissaire mauricien à Londres», n’a pas réalisé, sur le coup, qu’il allait, en ce faisant, sortir de l’ombre après plus de trois décennies.

Il a longuement hésité avant d’accepter de se livrer sur son passé : d’abord sur son arrestation à Orchard Park, au sud-est de Buffalo, dans l’État de New York, début décembre 1988. Ce, dans le cadre de l’opération BUSICO, une enquête de trois ans du Federal Bureau of Investigation (FBI) sur la mafia internationale de la drogue. Une enquête qui, selon The Buffalo News du 2 décembre 1988, a abouti à 200 arrestations. Parmi elles, celle de «Soobiah, an antique dealer, the son of a diplomat in Mauritus, a small nation on the eastern coast of Afrsica, according Special Agent G. Robert Langford, commander of Buffalo’s FBI office.» Ce titre de presse poursuit que «Sergio Maranghi and Soobiah were identified as the key suspects who helped agents make drug connections from Amsterdam to Rio de Janiero, Brazil».

Toute l’affaire avait été reprise dans nos colonnes dans notre édition du 6 décembre 1988. Pour notre interlocuteur, «beaucoup de mensonges ont été écrits à mon sujet dans le passé». Alors que cette arrestation a mené à la révocation de son père comme haut-commissaire de Maurice à Londres, le 22 décembre 1988. Cela, même si ce dernier a déclaré à la presse à ce moment-là, n’avoir rien à faire avec les activités de son fils, alors âgé de 40 ans et qu’il ne pouvait en être tenu responsable.

Puis, il y a eu l’affaire Amsterdam Boys en décembre 1985. Dev Kim Currun, alors député élu sous la bannière de l’alliance Mouvement socialiste militant Parti travailliste-Parti mauricien social-démocrate (MSM-PTrPMSD), est interpellé à l’aéroport Schiphol, aux Pays-Bas – où réside le fils de l’ex-haut-commissaire Soobiah aux côtés des députés Serge Thomas, Ismaël Nawoor et Sattyanand Pelladoah, qui voyagent aussi avec des passeports diplomatiques. Ce dernier a été condamné pour importation volontaire de 20 kg d’héroïne. Et Nigel Sevan Soobiah aurait été le contact des députés mauriciens. Ce que dément ce dernier. D’ajouter qu’il reviendra plus longuement là-dessus en temps et lieu.

Que devient-il depuis son arrestation à New York ? «L’homme libre que je suis aujourd’hui est toujours aussi rebelle qu’avant et je suis d’avis que des drogues comme le cannabis médical doivent être légalisées», confie-t-il.

«Cela a mis les passagers en danger»

Sivan Subiah ne lâche pas prise. Car, déjà, la principale raison de son appel à la rédaction de «l’express»  était pour vociférer contre le traitement reçu à bord du vol MK042. Pour lui, le gros «bang» qu’il a entendu, quatre fois, avant le décollage, aurait dû être pris au sérieux quand il en a alerté le chef de cabine. «Cela n’a pas été le cas et cela a mis les passagers en danger», fustige celui qui a transité par Londres, lundi, avant de rentrer à Amsterdam où il réside.

Nationalité mauricienne perdue à 22 ans

<p style="text-align: justify;">Selon un communiqué émis par le bureau du Premier ministre le 5 décembre 1988, Nigel Soobiah est né à Stockport en Angleterre. Et qu&rsquo;il avait perdu la citoyenneté mauricienne à l&rsquo;âge de 22 ans, selon les dispositions juridiques en vigueur à Maurice.</p>

<p style="text-align: justify;">En réponse à une <em>Private Notice Question</em> de feu Prem Nababsing, le 9 décembre 1988, feu sir Satcam Boolell, alors vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères, qui assurait l&rsquo;intérim au poste de Premier ministre en l&rsquo;absence de sir Anerood Jugnauth du pays, avait déclaré que le gouvernement mauricien avait envisagé, en 1988, de faire nommer Nigel Soobiah comme consul honoraire de Maurice à Amsterdam mais que le projet a été abandonné car le gouvernement néerlandais n&rsquo;a pu retracer l&rsquo;adresse de ce dernier. Nigel Soobiah a été détenteur de quatre passeports mauriciens de 1971 à juillet 1983.</p>