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En France, les investisseurs étrangers ont créé moins d’emplois en 2018

4 avril 2019, 08:52

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En France, les investisseurs étrangers ont créé moins d’emplois en 2018

Le nombre d’emplois créés ou maintenus par les investissements étrangers en France a reculé de 10% entre 2017 à 2018 pour tomber à 30.302, soit légèrement plus que la moyenne depuis 10 ans, a annoncé mercredi Business France.

Dans neuf cas sur dix, il s’agit de créations nettes, que ce soit par de nouvelles implantations ou des extensions de sites existants.

«On avait eu une année exceptionnelle en 2017 avec l’effet de l’élection du président de la république» qui avait dégelé des projets dans les cartons et créé un nouvel élan, a expliqué à l’AFP Christophe Lecourtier, le directeur général de cette agence chargée d’attirer les investisseurs étrangers.

L’an dernier, le «climat international n’était pas tellement porteur», dit-il, citant le ralentissement en Allemagne, les tensions commerciales sino-américaines ou l’arrivée d’un gouvernement populiste Italie.

Au total 1.323 décisions d’investissement ont été prises l’an dernier, un nombre en légère hausse sur 2017, dont 30% provenant d’entreprises qui n’étaient pas encore présentes dans l’hexagone.

Les Etats-Unis sont restés pour la deuxième année consécutive le premier investisseur avec 232 projets qui ont permis la création ou le maintien de 6.274 emplois, alors que plus de 4.500 sociétés contrôlées par un investisseur américain emploient au total 450.000 personnes en France.

En deuxième position arrive l’Allemagne avec 180 projets recensés l’an dernier pour 3.618 emplois, sur un stock total de 4.600 entreprises employant plus de 310.000 salariés. En outre, «la France se maintient comme le premier pays d’accueil des investissements créateurs d’emploi en provenance d’Allemagne».

Impact du Brexit

Grâce aux relocalisations sur le continent européen d’activités de la City de Londres, le Royaume-Uni s’est hissé l’an dernier à la troisième place avec 118 projets, en hausse de 33%, avec 2.448 emplois créés ou maintenus.

«Dans le secteur financier, 40% de l’investissement vient du Royaume-Uni», relève M. Lecourtier, qui y voit «un impact très clair du Brexit».

Quelque 3.000 entreprises britanniques emploient au total 170.000 personnes en France.

Avec plus de 18.000 postes, le premier employeur d’outre-Manche est le groupe Kingfisher, propriétaire des enseignes Castorama et Brico Dépôt, dont 11 magasins doivent prochainement fermer dans l’hexagone.

Les investissements chinois sont pour leur part «orientés à la baisse pour la deuxième année consécutive» suite aux contrôles sur les sorties de capitaux mis en place par Pékin, constate encore Christophe Lecourtier.

Business France ne donne pas de chiffre total sur l’emploi dépendant des investissements étrangers en France.

L’agence met toutefois en avant l’importance des multinationales étrangères dans la recherche-développement, activité où elles emploient près de 37.000 personnes, soit 22% des chercheurs présents dans les entreprises en France.

Par régions, c’est le Grand Est qui a, relativement à la taille de son bassin d’emplois, le plus bénéficié des investissements étrangers, avec près de 5.300 postes créés ou maintenus, représentant 2,5 emplois sur 1.000. L’Ile-de-France a enregistré près de 6.800 postes, mais ceux-ci ne pèsent que 1,1 pour 1.000.

«Le niveau de richesse produit par habitant est un déterminant essentiel du choix de localisation des investissements étrangers», relève Business France dans son rapport.

En 2018, ces investissements «sont moins concentrés qu’il y a quatre ans en Ile-de-France», relève M. Lecourtier qui ajoute les grandes métropoles comme Bordeaux, Toulouse, Lyon et à moindre degré Nantes, Strasbourg et Lille sont les premières bénéficiaires d’un mouvement de déconcentration qui tarde encore à gagner les villes moyennes.