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Italie: le psychodrame Mauro Icardi à l’Inter Milan

2 avril 2019, 16:32

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Italie: le psychodrame Mauro Icardi à l’Inter Milan

Un capitaine déclassé, les larmes de sa femme qui est aussi son agent, l’avocat contesté, l’entraîneur et ses fantômes du passé, la conspiration croate dans le vestiaire: l’affaire Mauro Icardi tourne au mauvais soap opera et l’Inter Milan craint pour sa qualification en Ligue des Champions.

Quel psychodrame ! L’Inter vivait pourtant une saison apparemment positive. De retour en C1 après sept ans d’absence, les Milanais ont raté de peu le passage en 8e de finale mais se dirigeaient tranquillement vers une nouvelle qualification en fin de saison.

Sauf que depuis deux mois, le club se déchire autour de son ex-capitaine et meilleur joueur Mauro Icardi et que sa troisième place est désormais fragile avant d’aller affronter le Genoa mercredi pour la 30e journée.

Tout a commencé de façon assez anodine en janvier, avec une amende adressée à l’Argentin pour un retour de vacances trop tardif. Rien de bien grave a priori, si ce n’est qu’en pleines négociations autour d’une prolongation de contrat, la décision a crispé le clan Icardi, dont l’épouse Wanda Nara est également l’agent.

L’escalade a été brutale et a abouti le 13 février à un communiqué de deux lignes du club lombard, annonçant que le brassard était retiré à Icardi et transmis au gardien Handanovic.

Dès lors, le feuilleton a débuté, avec les premières rumeurs d’une prise de pouvoir des Croates Perisic et Brozovic au sein du vestiaire, alimentées par le «Like» du dernier nommé sous un tweet annonçant le déclassement d’Icardi.

Panier de crabes

Quelques jours plus tard, Wanda Nara apparaissait en larmes à la télévision, assurant que ni elle ni Icardi ne souhaitaient quitter Milan et qu’enlever le brassard à l’Argentin, c’était «comme lui enlever une jambe».

Giuseppe Marotta, nouveau directeur général du club, téléphonait alors en direct pendant l’émission pour rassurer la jeune femme et «apaiser les tensions».

La suite n’a pas vraiment été dans ce sens, le feuilleton rebondissant d’épisodes en épisodes, avec de mystérieuses et très soudaines douleurs à un genou pour Icardi, l’embarras d’un club privé d’un attaquant auteur de 100 buts lors des cinq dernières saisons de Serie A et inquiet quant à sa valeur marchande, l’irruption d’un avocat chargé de mener les discussions entre les deux parties et, autour de ce panier de crabes, toute l’Italie du football venue donner son avis.

Dans ce contexte, la figure de Wanda Nara est souvent apparue comme le principal point de crispation. Argentine elle aussi, ancienne mannequin et animatrice TV, mère de cinq enfants - deux avec Icardi et trois avec Maxi Lopez, un autre footballeur argentin -, elle est incontournable en Italie depuis des années et hyper-active sur les réseaux sociaux.

Pour beaucoup d’observateurs, ce sont ses déclarations dans l’émission télé «Tiki-Taka», où elle est chroniqueuse, qui ont poussé l’Inter à la fermeté. «Plutôt qu’un nouveau contrat, je préfèrerais que le club trouve un joueur capable de lui donner cinq bons ballons», avait-elle ainsi déclaré début février.

'Va-t’en !!!'

Mais son statut d’agent et d’épouse a aussi entraîné une avalanche de commentaires sexistes, l’ancien défenseur Alessandro Costacurta assurant, avant de présenter des excuses, que si sa femme avait parlé ainsi, il l’aurait «chassée de la maison», ou le président de la Sampdoria Gênes Massimo Ferrero l’invitant à faire «la maman, la petite amie et la star».

Alors que le retour à la normale semblait proche, l’entraîneur Luciano Spalletti a de son côté remis une pièce dans la machine dimanche après une défaite contre la Lazio (1-0).

Pour Spalletti, dont la précédente expérience à l’AS Rome avait très mal fini à cause d’un conflit avec... le capitaine Francesco Totti, il est «humiliant» pour l’Inter d’avoir dû négocier avec Icardi. Le technicien italien a ajouté que les joueurs «qui font la différence», ce sont «Messi et Ronaldo», sous-entendu pas Icardi.

Mardi en conférence de presse, il a pourtant annoncé que l’Argentin serait titulaire mercredi contre le Genoa et que l’Inter était «plus forte avec lui».

Fin du feuilleton ? Pas si sûr. De nouveaux personnages doivent encore faire leur apparition: les tifosi de l’Inter. Mardi, ils ont publié un communiqué titré «Avançons avec les Interisti, Icardi va t-en !!!».