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Hausse de la quantité de déchets: alerte ! l’enfouissement sature et le recyclage tarde

29 mars 2019, 22:30

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Hausse de la quantité de déchets: alerte ! l’enfouissement sature et le recyclage tarde

Cinquante-huit cas de fièvre dengue ont été recensés depuis le début du mois. Si les opérations de fumigation se multiplient, le nettoyage est nécessaire. Toutefois, les terrains en friche ou encore les produits électroménagers jetés ici et là compliquent la tâche des autorités. Sans compter que la gestion des déchets dans les dépotoirs principaux de l’île devient un véritable casse-tête.

Le volume de déchets produits a plus que doublé ces dix dernières années. Rien qu’entre 2016 et 2018, ce chiffre est passé de 1 200 tonnes de déchets par jour à 1 375 tonnes. Selon les autorités, cette hausse est alarmante car on jette plus que ce qu’on recycle. La raison est qu’entre 60 et 65 % des déchets produits par les foyers sont des ordures ménagères. Les détritus d’arrière-cour s’entassent de plus en plus ou sont jetés ailleurs.

Si Mare-Chicose est le dépotoir principal de l’île, l’on compte six autres répartis dans divers endroits. Roche-Bois absorbe les détritus de Port-Louis et des régions avoisinantes, alors que Poudre-d’Or absorbe ceux du Nord. Le dépotoir de La Laura est utilisé pour les ordures de l’Est. À l’Ouest, les déchets sont transportés à La Chaumière et au centre à La Brasserie. Mare- Chicose prend aussi les déchets des régions du sud.

Saturation de Mare-Chicose fin 2019

Mare-Chicose recueille entre 480 000 et 500 000 tonnes de déchets par an. Toutefois, il arrivera à saturation fin décembre 2019. Les dépotoirs régionaux ne sont pas en reste. Selon le ministère de l’Environnement, il y a une hausse de 2,4 % des déchets recueillis dans les dépotoirs régionaux.

Lors du ramassage d’ordures, les camions des municipalités ou des conseils de district (dont les contractuels) transfèrent entre 47 000 tonnes et 100 000 tonnes par an à leurs dépôts temporaires. Ensuite, des camions déplacent les déchets vers Mare-Chicose tous les jours. Ces détritus sont utilisés pour la production d’électricité à partir du gaz naturel.

Des organisations non gouvernementales (ONG) ont tiré la sonnette d’alarme à plusieurs reprises face à cette situation. Elles estiment que le recyclage est la solution pour réduire la pression sur le centre d’enfouissement à Mare-Chicose. Selon ces ONG, les déchets ménagers auraient pu être recyclés au lieu d’y être déversés. D’autant plus que la plupart des détritus sont organiques. Ils peuvent donc être transformés et bien sûr recyclés, quoique le plastique et le papier soient des matières polluantes.


Des contrats juteux

<p style="text-align: justify;">Rs 1,5 milliard. C&rsquo;est la somme que se partagent des sociétés comme Atics,Maxiclean, Sotravic et la Compagnie régionale de services et de l&rsquo;environnement pour le ramassage d&rsquo;ordures. Sans oublier le nettoyage des plages, dont les toilettes publiques. Il y a aussi des contrats après le passage d&rsquo;un cyclone.</p>


Ce que propose le gouvernement

  1. Les autorités avaient commandé une étude sur l’extension du centre de Mare-Chicose avec un nouveau mode d’entreposage. Un système de «vertical expansion» a ainsi été recommandé. Cette méthode permettra de gagner entre cinq et huit ans mais il faudra trouver un autre site pour entasser les déchets ou une autre solution.
  2. Le gouvernement a changé de politique sur la collecte d’ordures. Ainsi, il y a désormais des unités pour la collecte de déchets électroniques ou encore de détritus de construction. Il y a même, en gestation, un cimetière pour les carcasses des voitures.
  3. Le recyclage reste la meilleure solution. D’ailleurs, une unité s’occupe du compostage au dépotoir de La Chaumière. Mais sur 90 000 tonnes de détritus, 40 % ne sont pas traités. La hausse des déchets dans les dépotoirs en est la raison principale.
  4. Le gouvernement pourrait se tourner vers l’option Waste To Energy, qui a été annoncée dans le dernier Budget. Le Central Electricity Board pense pouvoir produire 20 mégawatts d’électricité, soit environ 5 % de la production nationale, en utilisant les déchets. Depuis l’appel à manifestation d’intérêt en août dernier, ce dossier est traité dans la plus grande discrétion.
  5. Les autorités ont aussi la volonté de mettre en place la stratégie des 3R, soit Réduire, Réutiliser et Recycler. Faute d’une politique de tri de déchets à la source, d’autres centres d’enfouissement pourraient voir le jour.